Officiellement, la rentrée académique 2013-2014 a démarré le mercredi dernier. Mais sur le terrain, les enseignants conditionnent leur reprise à un accord en bonne et due forme avec le gouvernement d’abord. Une gageure !
La rentrée scolaire prévue le 7 octobre 2013 a été décalée sur le lundi 14 avant d’être refixée au mercredi 16. Au niveau du gouvernement, on explique ces reports par la volonté de satisfaction de certaines exigences administratives. Mais les motifs, selon les enseignants, se situent dans la volonté de leurs supérieurs hiérarchiques de décapiter la dynamique du mouvement enclenchée à la veille de la reprise des classes.
Une AG pas comme les autres
Houleuse a été la dernière assemblée générale des enseignants. Le mercredi dernier, l’Union des syndicats des enseignants du Togo (Uset) a convoqué sa base pour lui restituer les résultats des dernières rencontres avec les autorités togolaises. Après plusieurs discussions avec leurs ministres de tutelle, les enseignants n’ont rien obtenu qui puisse leur permettre de reprendre les classes dans la quiétude. L’accord trouvé au cours de la rencontre des 14 et 15 octobre dénommé « relevé de conclusions provisoires » ne satisfait pas la base. Selon les termes de cet accord, les revendications, notamment « une prime mensuelle de logement à tous les enseignants, une prime de mobilité enseignante, la poursuite des discussions autour des autres points de la plate forme revendicative » sont actées. Par conséquent, les deux parties ont pris l’engagement « de suspendre l’appel à la grève du 14 octobre 2013 à compter de ce jour 15 octobre 2013 et d’expliquer aux mandants les motifs de cette suspension ». En outre, les protagonistes se sont donné rendez-vous au plus tard mardi prochain pour la poursuite des discussions en vue, dit-on, de parvenir rapidement à un accord.
Après la restitution de Kalaha Sodja, porte-parole de l’Uset et ses camarades, à l’unanimité les enseignants ont rétorqué qu’il n’est pas question de suspendre la grève sans qu’un accord en bonne et due forme soit chiffré et signé. De plus, selon les enseignants, il n’était pas question pour leurs représentants de signer autre chose qu’un accord tenant compte de leurs doléances exprimées depuis longtemps dans les différentes correspondances adressées aux autorités administratives.
A en croire les informations concordantes recueillies auprès des premiers responsables de l’Uset, ils ont été forcés dans une certaine mesure à signer le « relevé de conclusions provisoires » même s’ils savaient que ce n’était pas la mission qui leur a été confiée. En effet, parmi les six fédérations qui ont fait front commun contre le pouvoir, il y en a qui travaillent contre l’intérêt général, nous apprend-on. C’est pourquoi la plupart des enseignants présents ont préféré que l’Uset se désolidarise de ses sœurs jugées traitres lors des futures discussions.
Beaucoup ont critiqué l’accord, fut-il provisoire, signé avec le ministre des Enseignements primaire et secondaire, Florent Maganawé. A l’unanimité, ils ont décidé que la grève ne soit pas suspendue et qu’ils doivent rester à la maison jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé. On évolue donc vers une grève sauvage. On est loin d’un accord étant donné que Florent Maganawé, sur les plateaux d’une chaîne de télévision, a déclaré que tous les points ne peuvent pas trouver des solutions immédiates. « Le bras de fer ne fait que commencer », a martelé un enseignant dépité par l’accord provisoire.