Togo - Ce n’est plus un secret pour personne. Depuis la signature de l’accord préhistorique entre l’opposant préhistorique, Gil Christ Olympio et le fils du général dictateur, Faure Gnassingbé, le 26 mai 2010 avec le départ des lieutenants de l’Union des Forces du Changement, le parti « Détia » traversait une crise que les responsables actuels tentaient de comprimer dans une bouteille. Mais aujourd’hui, après les législatives du 25 juillet 2013 avec la débâcle de cette formation politique au terme de ce scrutin, les choses se précisent davantage dans la mesure où le soleil commence par se lever sur les dessous noirs dissimilés sous une pierre noire par Gil et ses résidus de membres.
En effet, au lendemain de la signature de ce papier, les choses ont tourné au vinaigre pour le parti de Gil, l’Union des forces de changement qui s’est considérablement réduite à sa plus simple expression. Ce que viennent confirmer les résultats des législatives du 25 juillet dernier avec le vote sanction de ce parti réputé populaire par le passé. Dès lors, le diable s’est emparé des nouveaux lieutenants de l’Ufc et une guerre qui pour entrer au gouvernement voulu par les uns, qui pour repenser la politique menée par ce parti avant les dernières législatives et refaire le chemin perdu soutenu par les autres, est ouvertement déclenchée au sein du parti « jaune » de « Yovovia ».
Les faits inhérents à l’exclusion du courant du refus Djimon Oré
Conscients donc de la sanction infligée à l’Ufc par l’électorat togolais après le vote, Djimon Oré et certains membres non des moindres du bureau national du parti, se sont vigoureusement opposés à l’entrée du gouvernement de cette formation politique pour ne plus tomber dans les mêmes travers après le 26 mai 2010. Il s’agit pour ces derniers, de se conformer à la volonté du peuple qui s’est inscrite depuis 1990 dans la dynamique du changement démocratique. Et comme exigence majeure d’une grande majorité des militants de l’Ufc, il faut une refondation du parti, à partir de laquelle doivent émerger des idées nouvelles à même de colmater les brèches pour redonner une certaine visibilité au parti à travers une nouvelle politique de masse, répondant ainsi aux besoins de la cause en vue d’aider à la réalisation de l’alternance politique au Togo. Mais, en dépit des multiples tractations de Djimon Oré et compagnie pour convaincre le Président national du parti Gil Christ Olympio à repositionner l’Ufc au sein de l’opposition togolaise au lieu de la rallier à l’Union pour la République, parti majoritaire au Parlement pour définitivement signer son acte de décès et en chanter le requiem, ceux dont l’ambition est de maintenir leur place au gouvernement, par des manœuvres macabres, à en croire Djimon Oré qui selon Gil Christ Olympio, incarne le courant du refus, ont malheureusement pris le dessus devant cette noble démarche qu’il a entreprise auprès de ce dernier.
Face à cet état de fait, le courant du refus qu’incarne Djimon Oré dans un courrier adressé au bureau directeur du parti, fustigeait la gestion cavalière de l’Ufc par Gil Christ, laquelle gestion illustre à n’en point douter, l’interdiction du débat contradictoire dans la mesure où la réunion de ce bureau exigée par le courant de Djimon Oré depuis le 14 septembre dernier qui devrait définir la conduite à tenir pour l’entrée ou non du gouvernement n’a jamais eu lieu avant. Et c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Car, après cette sortie médiatique de ce groupe, convoqués le lundi dernier par le bureau directeur pour répondre de l’acte qu’ils ont posé, Djimon Oré, Nicodème Habia, Théophile Adjangba et Djimessé Gbéya ont purement et simplement boudé cette rencontre. A l’issue de cette réunion, ces derniers étaient exclus du parti « jaune », l’exclusion que les intéressés ont eux-mêmes qualifié de non événement puisque selon Djimon Oré, les personnes qui ont pris part à cette réunion à laquelle Gil lui-même était absent (il faut rappeler qu’il était arrivé après pour faire son lobbying) ne sont pas indiquées pour prendre cette décision d’une dimension aussi grave.
L’Ufc à la croisée des chemins
Encore urge-t-il de le souligner, l’accord historique du 26 mai 2010 considéré par Gil christ Olympio comme la fin du calvaire du peuple togolais a occasionné l’éclatement de l’Union des forces du Changement (l’Ufc). Dès lors nonobstant les gesticulations et le mimétisme de « l’opposant charismatique » à redonner une certaine visibilité à son parti, l’Ufc peinait à se relever compte tenu de sa lourdeur. Et de fil en aiguille, Gil s’est décarcassé pour se faire une place au soleil dans la sphère politique togolaise aux côtés de ses nouveaux amis du Rpt/Unir. Mais peine perdue. Dans les préparatifs de ces élections législatives, Gil a fait des pieds et des mains pour s’opposer au dialogue tant souhaité par l’ensemble des forces démocratiques dont se réclame pompeusement son parti comptant sur une pseudo popularité à travers laquelle, il a pensé gagner beaucoup de sièges à l’Assemblée nationale. Ironie de l’histoire, il s’est fait rattraper par son passé récent.
La grande question qui se pose actuellement avec récurrence est de savoir si ce qui reste de l’Ufc de Gil pourra exister encore résister au temps s’il est à s’en tenir au travail important abattu par la partie qui vient d’être emportée par la portion incongrue de Jean Claude Homawoo, de Diabacté, de Ohin entre autres du fait de leur position qui définit leur point de vue par rapport à la volonté de Gil et ses fidèles abonnées de fondre le parti à Unir.
Dans ce contexte, Gil, un cadavre politique qui s’est délibérément livré aux caprices du pouvoir réactionnaire de Faure Gnassingbé pour croire se venger de ses amis d’hier regroupés aujourd’hui au sein de l’Alliance nationale pour le changement (l’Anc) n’a ses yeux que pour pleurer. Car au demeurant, avec cet accord qu’il a qualifié lui-même d’accord historique qui n’a pas reçu l’assentiment de la grande majorité des Togolais, toute sa côte de popularité a lamentablement chuté au profit de ceux qui ont continué d’incarner les profondes aspirations du peuple. Et c’est le même service qu’il vient de rendre à ces exclus qui s’ils savent se saisir des opportunités, pourront se redonner image toute nouvelle sur l’échiquier politique national.
L’affaire d’exclusion des neuf députés de l’Anc
Par ailleurs, cette même situation avait occasionné l’exclusion des neuf députés de l’Anc en Novembre 2010 par le régime Rpt même si des gens soutiennent que c’est le groupe à Jean Pierre Fabre qui a fait dissidence et que les faits se succèdent mais ne s’inscrivent pas dans le même contexte. Mais, dans ce cas de figure, il n’est pas à perdre de vue la prestation de serment de fidélité au parti de Gil. Si aujourd’hui Djimon Oré est exclu de l’Ufc, ce qui suppose qu’il n’est plus en mesure d’opérer sous l’égide du parti qui peut le coincer à tout moment. Et connaissance bien Gil, dans sa haine, il peut considérer cette noble démarche de Djhimon Oré pour la survie de l’Ufc et qui a conduit à son exclusion du parti, d’acte de haute trahison. Par conséquent, il lui serait difficile de pardonner à Djimon comme ce fut le cas des neuf députés de l’Anc qui bien qu’ils n’aient jamais démission du parti, ils étaient exclus de l’Assemblée nationale sur demande de Gil qu’on ne présente plus dans ces genres de contexte. Autrement, avec la jurisprudence créée dans l’affaire d’exclusion des neuf députés précédemment, l’on craint que l’image du Togo soit une fois encore traînée dans la boue. Djimon Oré doit alors se préparer pour recevoir le coup inhérent à sa probable éviction du Parlement si Gil demeure toujours fidèle à ses humeurs. Car, le refus de confinement de ce régime impopulaire de Faure Gnassingbé dans la recherche de solution à la longue crise sociopolitique qui ne cesse de s’aggraver au fur et à mesure que les années passent a depuis 2010, aidé Gil à régler des comptes à ces lieutenants devenus indésirables pour des causes justes.