COTONOU -- La question de la délimitation des frontières entre le Bénin et son voisin de l'Ouest, le Togo se pose avec acuité dans la commune d'Aplahoué où le Bénin a déjà perdu plus de 100 hectares de terre au profit de son voisin, a-t- on appris jeudi de sources officielles à Cotonou.
"Avec la complicité de certains Béninois, les Togolais déplacent de façon anarchique les bornes qui servent de limites entre les deux pays voisins. Dans cette situation, le Bénin a déjà perdu plus de 100 hectares de son territoire", a déploré le maire de la Commune d'Aplahoué, M. Daniel Lonmadon.
De sources proches du ministère béninois de l'Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, depuis son accession à la souveraineté nationale en 1960, le Bénin a géré de façon laxiste ses frontières sans une politique nationale définissant les priorités d' investissement que le pays se donne pour sécuriser ses secteurs et promouvoir le développement économique et socioculturel des espaces frontaliers.
"A l'exception du Niger avec qui le contentieux a pu être dénoué suite au verdict de la Cour internationale de justice, le Bénin connaît quelques problèmes de conflits territoriaux avec les pays voisins", regrette la même source.
Les espaces frontaliers béninois concernent 1.989 kilomètres de frontière avec les pays voisins dont 817 km de limites naturelles démarquées par un cours d'eau et des limites de crêtes incluant 306 km avec le Burkina Faso (incluant 243 km sur la rivière de la Pendjari et une trentaine de km de ligne de crête de l'atacora), 266 km avec le Niger entièrement en section fluviale, 773 km avec le Nigeria dont 178 km de section fluviale et 644 km avec le Togo dont 100 km de section fluviale.