Togo - Le Togo a connu une grave crise politique depuis 1990 et la suspension de la coopération par les principaux partenaires au développement. Ce qui explique le fait que, l’Etat Togolais n’a pas pu poursuivre des réformes économiques entamées ultérieurement notamment celles des années 80-90 qui ont conduit à des résultats qui faisaient dans le temps qu’on a qualifié le Togo de meilleur élève du FMI.
Et pour corriger le tir les autorités togolaises ont mis l’accent dans un premier temps sur les réformes sociales qui ont débouché sur la mise en place du Conseil National du Dialogue Social (CNDS), les réformes politiques qui ont abouti à la signature de l’Accord Politique Global (APG) et au succès des élections législatives du 14 octobre 2007 puis sur les réformes économiques.
Ainsi, le Gouvernement a lancé d’importantes réformes macroéconomiques et structurelles en vue de la relance de l’économie togolaise. Un document donc a été élaboré comportant quatre axes de réformes que sont: Axe 1: La gestion des finances publiques ; Axe 2: La promotion du secteur privé ; Axe 3: Le renforcement des capacités ; Axe 4: La gouvernance locale.
Mais voilà, cette bonne initiative semble aller mais à pas de tortue. Et pour cause, lors d’un atelier ouvert ce 24 Octobre 2013 à Lomé, sur la 7e revue de mise en en œuvre des réformes au 1er semestre 2013, les responsables chargés de la mise en œuvre des réformes ont tourné leur langue en disant une vérité sur la manière dont les réformes voulues pour ce semestre 2013 se déroulent.
Le Ton a été donné par le sieur Aharh Kpessou Mongo, secrétaire permanent au ministère de l’économie et des finances, chargé des réformes.
Selon M.Aharh Kpessou Mongo, sur 500 réformes engagées, seules 300 ont été mises en œuvre tandis que deux cent (200) autres sont en cours de réalisation et 100 ne le sont pas. Quelle appréciation peut-on faire de cette déclaration ? Difficile de le savoir.
Mais on ne peut pas dire que, tout est noir dans ce processus, car l’amorce du processus, des résultats ont été notés.
Selon le ministre de la Planification, représentant son homologue de l’économie et des finances, d’importantes réformes ont entreprises depuis 2006 avec beaucoup de succès et ont porté notamment sur l’assainissement des finances publiques, la mise en place des organes de contrôle comme la Cour des Comptes et l’inspection générale des finances, les réformes des marchés publics, l’élaboration du foncier au Togo suite aux résultats des différentes études, la restructuration des entreprises publiques et du secteur financier, la promotion du secteur privé, l’élaboration et l’adoption des textes relatifs à la décentralisation, aux ordres des avocats etc….
"Aujourd’hui, le Gouvernement a réussi à maintenir un cadre macroéconomique stable après avoir assaini les finances publiques. Les recettes se sont accrues et les dépenses sont contenues dans les enveloppes convenues. L’inflation est estimée à 2,6% en 2013 tout comme en 2012 contre 3,6% en 2011", a indiqué le ministre Sémondji Djossou.
La tenue de la 7e revue de mise en œuvre, explique M.Aharh Kpessou, se veut le moyen de faire des reformes qui ont été mise en place dans les différents départements ministériels et dans les institutions de l’Etat. Elle vient après la restitution des réunions techniques avec tous les départements ministériels et autres concernés et qui ont permis au comité de suivi des réformes, de discuter en profondeur des réalisations, des difficultés et des approches de solutions proposées pour accélérer lesdites reformes.
Interrogé sur la portée de la revue de mise en œuvre, Aharh Kpessou Mongo s’explique : "Cette séance de la revue de mise en œuvre des réformes de 2013 consiste à faire le point des réformes qui ont été mises en places dans les différents départements ministériels. L’objectif des reformes, c’est d’aider à régler les difficultés pour que le Togo puisse être sur le chantier d’une croissance viable. On a plus de 500 reformes à faire pour l’année et il y a eu 300 qui ont été mises en œuvre, 100 qui sont en cours, le reste devrait démarrer".
"Nous demandons à tous les départements ministériels de démarrer ses réformes parce qu’elles permettent de régler toutes les questions diverses : environnement, santé, l’éducation etc. il faut mettre en place, des réformes pour éradiquer certaines choses. Par exemple, au niveau de l’enseignement technique, on ne pourra pas résoudre définitivement la question du chômage des jeunes sans mettre l’accent sur l’enseignement technique. Au niveau de l’enseignement technique, après 15 années de crise, la situation n’évolue pas. Les moyens, il faut investir et c’est là que nous lançons un appel aux partenaires techniques et financiers, le gouvernement à mettre les moyens sans quoi, on ne pourra pas régler certains problèmes. Nous sommes entourés par deux grands géants : le Ghana et le Nigéria. Si nous ne faisons pas la formation de l’anglais au primaire, au secondaire, les élèves vont apprendre l’anglais seulement pour avoir des notes alors que c’est une langue qui s’impose. Nous interpellons nos autorités pour que cette question puisse être prendre au sérieux ; on ne peut pas être dans la CEDEAO sans pouvoir parler l’anglais", a souligné. M Aharh.
La grande interrogation, est de savoir, à quand la fin des 100 réformes qui ne sont pas encore amorcées et les 200 autres en cours quand on sait que, l’année est pratiquement à sa fin.