Togo - Le gouvernement togolais a entrepris depuis 2009 la privatisation des banques locales à capitaux publics.
Quatre banques à savoir la Banque Togolaise de Développement (BTD), la Banque Internationale pour l’Afrique au Togo (BIA-Togo), la Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie (BTCI) et l’Union Togolaise de Banque sont concernées par cette mesure.
Ce programme vise selon le gouvernement à améliorer l’assainissement du secteur bancaire national et la performance de ces banques en matière de gouvernance.
Pour le Dr Mawuli Couchoro, Enseignant Chercheur au Centre de Recherche Et de Formation en Economie (CERFERG) de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Lomé, l’initiative est une exigence des institutions de Brettonwood et est le « résultat de l’incapacité de nos Etats à se gouverner de façon convenable ».
Il estime pourtant que ce programme bénéficie à l’Etat Togolais.
« Pour ce qui concerne la privatisation de nos entreprises, l’Etat y gagne en élaguant les entreprises qui pèsent sur son budget par leurs déficits chroniques. Les principales réformes structurelles qui concernent essentiellement les banques publiques pourront générer pour l’Etat Togolais environ 100 milliards de recettes de privatisation avec la possibilité pour l’Etat de conserver 15% à 26% du capital de ces banques » a-t-il laissé entendre.
L’universitaire a rappelé cependant que ce programme comporte aussi des inconvénients pour l’économie nationale.
« La privatisation des services publics a considérablement réduit l’accès des pauvres aux services collectifs. Les licenciements, fruits des privatisations a sérieusement affaibli la position des travailleurs » a-t-il regretté.
Se prononçant sur l’impact de la privatisation sur le taux de bancarisation au Togo, l’Enseignant Chercheur a fait remarquer que la concurrence des banques entre elles-mêmes et entre les banques et les Institutions de Micro Finance favorise une relative augmentation du taux de bancarisation au Togo.
« Les privatisations aujourd’hui en cours pourront renforcer cette situation qui à la poursuite du dowscaling des banques ; ce qui sans aucun doute pourrait accroitre le taux de bancarisation dans le pays » a-t-il déclaré.