Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles


Comment

Politique

Le Togo en campagne pour la présidentielle de 2015, même avant les locales
Publié le mercredi 30 octobre 2013  |  Afriquinfos


© AFP par PIUS UTOMI EKPEI
Législatives 2013: les Togolais appelés aux urnes pour élire leurs députés
Jeudi 25 juillet 2013. Lomé


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Trois mois après la tenue des législatives qui ont vu la victoire d’UNIR (au pouvoir) contestée par l’Opposition, les uns et les autres ont visiblement mis le cap sur 2015, année de la tenue de la prochaine présidentielle, en zappant les locales qui s’avèrent pourtant incontournables.Sur le calendrier électoral togolais, officieusement, les élections locales (qui n’ont plus été organisées depuis près de trois décennies) doivent se tenir dans la foulée du scrutin parlementaire du 25 juillet 2013. Ces trois derniers mois écoulés depuis la tenue de ces législatives, plusieurs officiels locaux et diplomates étrangers accrédités en terre togolaise sont revenus sur la nécessité de l’organisation des élections locales, pour booster le développement à la base. Ou encore accélérer la décentralisation.Pour ce faire, les principales écuries politiques du pays se mettent déjà en branle. Non pas pour le compte de ces élections à la base, mais essentiellement pour préparer déjà 2015. Une fois encore, c’est UNIR qui semble la plus active sur le terrain. En bénéficiant une nouvelle fois de la diffusion de ses multiples sorties (auprès des populations vivant dans des contrées reculées) sur les médias publics.

Quelques mois avant la tenue des législatives, on faisait mine, dans les rangs du parti au pouvoir, d’ignorer l’échéance de 2015. Depuis la victoire confortable d’UNIR en juillet 2013, on fait dorénavant des locales une halte vers la cruciale présidentielle de 2015. Sur TVT (Télévision publique) ce 28 octobre par exemple, près de 15 minutes ont été consacrées dans le journal parlé de 30 minutes à la restitution des sorties d’UNIR dans les coins et recoins du Togo ces derniers jours, « pour remercier les Togolais pour leur vote du 25 juillet 2013 ».

Ignorés par les médias publics togolais, les opposants togolais continuent pendant ce temps de remobiliser leur habituel électoral à leur manière; en abandonnant de plus en plus les systématiques marches au profit de simples meetings. A la faveur des législatives de juillet dernier, cette Opposition, dans sa globalité, avait bâti ses messages principaux de campagne autour de la thématique « 50 ans, c’est trop, 10 ans, ça suffit » (allusion au séjour de la famille Gnassingbé au Palais présidentiel du Togo).

Depuis sa défaite (qu’elle continue de contester à ce scrutin parlementaire), cette Opposition essaie douloureusement de se remettre en cause. On est loin pour l’heure de toute perspective de création d’un vaste Front commun, comme en avril 2005, pour concurrencer Faure Gnassingbé devant les électeurs. La survivance de cette démarcation dans les rangs de l’Opposition amène certains partis à se remettre à la séduction d’électeurs sans tambours ni trompettes.

Dans un camp comme dans l’autre, on semble toutefois oublier un facteur déterminant : les élections du 25 juillet ont inauguré le début d’une grande désaffection des Togolais vis-à-vis de la chose politique. Le taux de participation à une joute électorale législative qui est passé de 80% en 2007 à seulement 65% en 2013 en est une parfaite illustration. Par ailleurs, face à une rue togolaise qui réclame à cor et à cri du neuf (dans les discours et programmes politiques) aussi bien dans l’Opposition qu’au niveau du parti présidentiel, difficile d’espérer que les lignes de cette désaffection à l’égard de la politique bougent significativement d’ici 2015. A moins que les locales ne redonnent entre-temps le goût de la politique aux Togolais, avec l’émergence de nouveaux acteurs proposant un disque non rayé.


(Par Edem Gadegbeku)

 Commentaires