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Grèves des fonctionnaires:L’envers du décor
Publié le lundi 13 avril 2015  |  icilome


© aLome.com par Parfait
La STT empêchée de tenir une marche d`hommage et de protestation à Lomé.
Lomé, le 08 avril 2015. La marche de la STT programmée sur ce jour n`aura jamais démarré à Tokoin. Un important cordon des forces de l`ordre a bloqué les protestataires.


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Togo - Qui accuser ? Le gouvernement ou la STT ? Le second ne fait que réclamer de meilleures conditions de vie et de travail des fonctionnaires togolais. Face à l’entêtement du gouvernement, les travailleurs se sont vu obligés de durcir le ton. La conséquence a été dramatique pour certaines familles à Lomé.

C’est le cas de cette femme que nous avons surprise dans une clinique le week end dernier. Son témoignage est pathétique.

En fait, la jeune femme a eu un jumeau (deux garçons) au CHU Sylvanus Olympio. Quelques heures après, la femme a été libérée, puisque les médecins devraient entrer en grève le lendemain.

« Trois jours après, l’un de mes garçons a eu la fièvre. Nous avons couru au CHU Sylvanus Olympio, ils ont refusé de nous recevoir parce qu’ils sont en grève. Nous sommes allés dans une clinique au niveau d’Adidogomé. Là, on a frappé la porte de la clinique, mais personne ne répondait. Le temps d’arriver dans une autre clinique, mon enfant est mort dans mes bras », raconte la femme très triste.

Et la dame d’ajouter : « Je ne comprends pas pourquoi on peut refuser des soins à un enfant innocent sur le point de mourir. C’est méchant ! Ce pays est invivable ».

De la même manière, une jeune dame confie avoir perdu sa mère dans les mêmes conditions. « Nous nous sommes promenés dans presque tous les centres de santé à Lomé », a-t-elle indiqué très dépitée.

Le premier centre dont la famille a pensé était encore le CHU Sylvanus Olympio. « Nous sommes en grève » ; c’est la réponse amère que la famille a reçu pendant que leur malade mourait entre leurs mains.

« C’est dans ces promenades, à la recherche d’un centre de santé pour les soins à notre mère qu’elle a rendu l’âme sans qu’on ne s’en rend compte. En fait, nous nous promenions avec un cadavre depuis le deuxième centre de santé où on nous a renvoyé », confie la jeune Charlotte.

A l’en croire, sa famille a fait le tour d’au moins 4 centres de santé. Une situation qui, dit-elle, marquera à jamais sa vie.

La famille se prépare actuellement à enterrer la pauvre femme cette semaine. Triste, tout simplement.

I.K.

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