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Présidentielle au Togo: Faure Gnassingbé favori mais l’opposition pousse
Publié le dimanche 19 avril 2015  |  AFP


© aLome.com par Lakente Bankhead
Faure Gnassingbé officiellement candidat à la présidentielle 2015
Kara, le 25 février 2015. Le président togolais Faure Gnassingbé a été investi par son parti comme candidat à la présidentielle de cette année. La cérémonie d`investiture s`est tenue au palais des congrès de la ville de Kara en présence de plusieurs milliers de militants.


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Lomé - Le Togo votera samedi prochain pour une élection présidentielle qui verra s’affronter le sortant Faure Gnassingbé, héritier d’une famille régnant sans partage depuis 48 ans, et son principal adversaire, l’opposant Jean-Pierre Fabre, dont certains observateurs soulignent les chances.

Le scrutin à un seul tour se tiendra dans un contexte particulier en Afrique de l’Ouest: un soulèvement populaire au Burkina Faso voisin a chassé fin octobre Blaise Compaoré après 27 ans au pouvoir, tandis que le Nigeria proche a élu fin mars Muhammadu Buhari, mettant fin à la suprématie du Parti démocratique populaire (PDP) depuis la fin des dictatures militaires en 1999.

Le Togo, petit pays francophone de 7 millions d’habitants, choisira-t-il l’alternance ou reconduira-t-il le régime du sortant, porté au pouvoir par l’armée à la mort de son père en 2005, le général Gnassingbé Eyadéma, qui dirigea le pays d’une main de fer pendant 38 ans?

Aucun sondage n’existe, mais si Faure Gnassingbé était donné favori depuis des mois face à une opposition divisée, l’incertitude s’est récemment installée.

"On est agréablement surpris par le calme de la campagne, mais ça s’est resserré. Fabre peut gagner", estime un diplomate occidental ayant requis l’anonymat.

Même le pouvoir doute: "Ca peut basculer. Je dirais que Faure a 75% de gagner, et Fabre 25%", confie un ministre.

Diverses sources interrogées par l’AFP (diplomates, politiques, société civile) prédisent un résultat plus serré qu’en 2010. A l’époque, le président avait rassemblé 60,81% des suffrages, contre 33,93% à M. Fabre, dans un scrutin contesté par l’opposition mais jugé "acceptable" par la communauté internationale - beaucoup plus que celui de 2005, entaché de fraudes et de violences (400 à 500 morts, selon l’ONU).

3.509.258 électeurs sont appelés aux urnes le 25 avril dans 8.994 bureaux de vote, entre 07H00 (locale et GMT) et 17H00. 9.000 policiers et gendarmes sécuriseront les opérations.

Cinq candidats sont en lice. Faure Gnassingbé brigue un troisième quinquennat face à son plus dangereux adversaire, Jean-Pierre Fabre, soutenu par le Combat pour l’alternance politique (CAP 2015, un regroupement de six partis de l’opposition).

Se présentent également Tchabouré Gogué, président de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI, opposition), Komandega Taama, président du Nouvel engagement togolais (NET, opposition), et Mouhamed Tchassona-Traoré, président du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD, opposition).

- Une croissance mal répartie -

L’élection, initialement prévue le 15 avril, a été reportée de 10 jours à cause d’anomalies dans le fichier électoral (doublons, électeurs décédés), repérées par l’opposition et la société civile. L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) s’est saisie du problème et le fichier a été rectifié, à la satisfaction de l’opposition.

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’Union africaine (UA) et la société civile déploieront des milliers d’observateurs électoraux.

L’opposition a tenté sans succès d’empêcher Faure Gnassingbé de se représenter, notamment au Parlement où le parti au pouvoir, l’UNIR, est majoritaire - la Constitution ne fixe plus aucune limitation des mandats présidentiels depuis une réforme de 2002.

En novembre et décembre, l’opposition et la société civile avaient également manifesté à Lomé, mobilisant des milliers de personnes pour exiger cette limitation.

Dans un programme de 123 pages, Jean-Pierre Fabre a promis, s’il était élu, de "tourner définitivement le dos à l’arbitraire et aux voies de fait érigés en politique de gouvernement, à la gabegie et à la corruption pratiquées à tous les niveaux, (...) à l’impunité, aux violations répétées de la Constitution et des lois".

Dans l’hebdomadaire Jeune Afrique, Faure Gnassingbé a demandé cette semaine à être jugé sur son bilan économique - le PIB a plus que doublé depuis 2005, la croissance a atteint 5,6% en 2014, et il a lancé de grands chantiers d’infrastructures, couvrant notamment le pays de routes rutilantes.

Mais "la route ca ne se mange pas", grogne Aimé, chauffeur de taxi à Lomé, qui salue néanmoins l’amélioration apportée par les nouvelles chaussées.

L’opposition souligne également que le plus grand nombre attend toujours les retombées concrètes de la croissance. Celle-ci "a plus bénéficié aux riches qu’aux plus pauvres", confirme le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Plus de 58% des Togolais vivaient en 2011 avec moins d’un dollar par jour, selon les derniers chiffres disponibles. La situation ne s’est que légèrement améliorée depuis, de l’aveu même du gouvernement.

mba/ek/sba

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