Togo - Je viens de lire, dans une lettre envoyée par un des candidats (ANC) à un autre candidat (accessoirement président de la République sortant) que les 4 autres candidats de l'opposition étaient opposés au logiciel SUCCES.
"J’exige que la CENI s’en tienne à la collecte physique des résultats au travers des procès-verbaux des bureaux de vote, conformément à la loi et qu’elle abandonne purement et simplement le mode ‘’SUCCES’’ contesté et rejeté par quatre candidats sur les cinq en lice pour le scrutin présidentiel du 25 avril 2015."
Ceci est d'autant plus curieux que lors du dernier comité de suivi, tout comme lors des échanges hier avec DAHAMA-DRAMANI, nous avons toujours expliqué que tant que SUCCES ne prenait pas le pas sur le mode de transmission prévu par le code électoral dans ses articles 101, 102, 103, nous n'y voyons aucun inconvénient.
La vérité est que ce système SUCCES est une procédure plus ou moins électronique de transmission des résultats qui permet d'avoir les tendances. Le dernier mot revient à la CENI qui procède à la compilation des résultats physiquement, tel qu'il est prévu par le code électoral. J'apprécie à titre personnel le fait que ce système ait prévu de scanner les PV dans tous les bureaux de votes et de les rendre accessibles, même par internet. C'est une inovation, qui, comme je continue à la clamer, ne remplace ni la disponibilité des PV pour les membres du bureau de vote comme pour les délégués. Il y aura toujours cette double transmission des PV en direction des CELI, puis en direction de la CENI, et c'est uniquement sur la base de cette double compilation que les résultats provisoires de la CENI seront publiés. Si jamais ce n'était plus le cas, les membres de la CENI y siégeant au titre de l'opposition devraient manifester leur opposition et quitter la CENI.
Je refuse d'entrer dans un processus que les gens ont eux même crée. En effet, les membres de la CENI, y compris ceux qui protestent aujourd'hui, ont voté par consensus le budget de la CENI en 2014, budget qui contenait une ligne de crédit allouée au logiciel SUCCES. Ils pensaient à quoi en ce moment là? Je me refuse de tomber dans des luttes d’intérêt. Quand on se plaignait que personne ne nous associait ni aux comité de suivi, ni aux activités de la CENI contrairement aux dispositions légales, personne ne nous a épaulé. Il a fallu l'arrivée de Mahama-Dramani pour qu'on nous écoute enfin.
Qu'on abandonne le système SUCCES ou qu'on le maintienne m'en touche une sans faire bouger l'autre. ce dont nous avons besoin, ce sont des délégués engagés dans les bureaux de vote, dans les CELI et à la CENI. La transparence et la crédibilité du scrutin dépend de leur sérieux et professionnalisme.
Et cette tendance à forcer la main à un autre candidat est malsaine.
Faire la politique autrement, signer la rupture, c'est pourquoi nous sommes là.