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Liberté N° 1929 du 21/4/2015

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TOGO : L’UNIR compte sur Clément Aganahi et le SUCCES pour opérer un coup de force électoral
Publié le mercredi 22 avril 2015  |  Liberté


© aLome.com par Dodo Abalo
Deuxième jour de campagne à Lomé, ambiance guillerette dans l`ensemble gâchée une pluie en après-midi.
Lomé, quartiers Tokoin & Agoè, le 11 avril 2015. Le 2ème jour de la campagne présidentielle a vu les états-majors d`UNIR et du CAP 2015 organiser meetings, porte-à-porte, et caravanes.


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. Témoignage d’un technicien : « En 2013, on a constaté que les résultats que nous avons transmis, étaient différents de ceux que nous avons retrouvés plus tard »

Si quatre des cinq candidats au scrutin présidentiel du 25 avril 2015 s’opposent au Système unifié de collecte et de centralisation pour les élections et les statistiques (SUCCES), c’est parce qu’il n’est pas fiable. Son abandon pur et simple s’impose. Mais le candidat de l’Union pour la République (UNIR) qui a recruté des experts en fraudes, en a fait une priorité. « C’est le seul moyen sur lequel nous comptons pour nous imposer », confie un cadre de l’UNIR qui a requis l’anonymat. Ce que révèle également un technicien qui avait travaillé pour le SUCCES en 2013 et qui est encore recruté dans le cadre des prochaines magouilles.

« La CENI espère faire de l’élection un succès », titre « republicoftogo.com » qui écrit : « La Commission électorale togolaise (CENI) utilisera un système électronique pour la collecte et la centralisation des résultats, mais également pour être informée pendant les opérations de vote de tout dysfonctionnement dans les bureaux afin d’y apporter les correctifs le plus vite possible ». « Le procédé, dénommé « SUCCES » permettra à la CENI d’être informé en temps réel sur les taux de participation. D’une manière générale, ce dispositif permettra de sécuriser l’ensemble du processus. Chacun des 9 000 bureaux de vote accueillera des représentants de tous les candidats afin d’éviter d’éventuelles contestations. Le recours à « SUCCES » devrait accélérer la publication des résultats provisoires avant leur validation par la Cour constitutionnelle », poursuit le site gouvernemental qui n’a pas tout dit sur ce procédé qui crache des résultats tronqués.

En effet, le Système unifié de collecte et de centralisation pour les élections et les statistiques (SUCCES) est le nouveau moyen de fraudes concocté par l’Union pour la République. Une nouvelle trouvaille qui a bien marché lors des législatives du 25 juillet 205, surtout que les représentants de l’opposition ne sont arrivés à la CENI qu’à la veille du scrutin. A l’époque, personne n’avait entendu parler de la centralisation électronique des résultats comme le présente le rapport d’expertise électorale de l’Union européenne : « Au-delà du flou légal entourant l’exercice SUCCES, son existence même n’a été révélée au public par la CENI que le jour suivant la veille du scrutin, et n’a été ni expliqué aux électeurs, ni n’a été développé de manière participative, notamment avec les partis d’opposition. Cet exemple illustre le fonctionnement de la communication externe de la CENI qui tend à confondre « transparence » et donc renforcement de sa crédibilité, et relations publiques à visée politique ». C’est la raison pour laquelle quatre des cinq candidats rejettent cette méthode de centralisation des résultats qui n’est pas prévue par la loi électorale. Mais les desiderata du candidat de l’UNIR s’imposent à tous les autres. « Pour rien au monde, nous n’allons laisser ces experts que nous avons recrutés et qui font un travail exemplaire », affirme-t-on dans l’entourage de Faure Gnassingbé. Comme quoi, aucun sacrifice n’est trop grand quand il s’agit des fraudes électorales en faveur du Prince. A en croire un cadre de l’UNIR, Faure Gnassingbé compte beaucoup sur SUCCES pour passer. « Nous sommes coincés après le travail effectué par l’OIF sur le fichier électoral et la localisation des bureaux de vote. Aujourd’hui, nous n’avons que SUCCES. C’est le seul moyen sur lequel nous comptons pour nous imposer. C’est pourquoi d’ailleurs, l’expert Aganahi qui devra normalement aller au chevet de sa fille en France, est sommé de rester à Lomé jusqu’à la fin de l’élection », confie-t-il.

Pour ceux qui ne le savent pas, le Système unifié de collecte et de centralisation pour les élections et les statistiques (SUCCES) implique quatre catégories d’acteurs : les chefs d’équipe, les OPS Téléphone, les OPS SMS et les OPS Fax. Installés dans chaque CELI, ces différents acteurs jouent un rôle capital dans la mise en œuvre du SUCCES. Le jour du scrutin, l’OPS Téléphone assisté de l’OPS SMS sont en contact permanent avec le président et le rapporteur de chaque bureau de vote. « Dès le matin, l’OPS Téléphone appelle les président et rapporteur de bureau de vote avec lesquels il devra travailler et fait le point au chef d’équipe. L’OPS Téléphone est assisté d’un OPS SMS qui envoie les informations sur le serveur à Lomé. Et s’il y a un dysfonctionnement quelque part, la CENI intervient pour rectifier le tir », raconte un technicien qui a travaillé sur le SUCCES en 2013 et qui est encore recruté dans le cadre du scrutin du 25 avril 2015. Mais c’est après le dépouillement que la machine à fraude est mise en branle. « Après le dépouillement, c’est le président ou le rapporteur du bureau de vote qui informe l’OPS Téléphone. Au cas contraire, c’est l’OPS Téléphone qui appelle le bureau de vote pour avoir les résultats. Ensuite, l’OPS SMS envoie les résultats sur des serveurs installés dans le sous-sol du siège de la CENI. Mais les résultats envoyés sont parfois manipulés. En 2013, on a constaté que les résultats des bureaux de vote que nous avons transmis, étaient différents de ceux que nous avons retrouvés plus tard sur les serveurs », poursuit ce technicien qui fait remarquer que le plus souvent, ce sont les résultats reçus par téléphone qui sont pris en compte. Il n’y a jamais eu de confrontation entre les résultats envoyés et les procès-verbaux.

Ce technicien persiste et signe, le Système unifié de collecte et de centralisation pour les élections et les statistiques (SUCCES) n’est pas du tout fiable. « Avec la programmation, on peut masquer une partie des voix qui arrivent. On peut même inverser les chiffres. On a la possibilité d’écrire des lignes de commande : si le nombre de voix du parti X a atteint 100, le logiciel commence à faire moins (-) à toutes les voix qui vont s’ajouter. Avec la programmation, on peut avoir tout ce qu’on veut. C’est pourquoi depuis septembre, Clément Aganahi a recruté des programmeurs qui travaillent d’arrache-pied dans le sous-sol de la CENI », éclaire-t-il.

Après avoir révélé que les résultats par Fax ne sont pas également fiables et qu’on peut faxer des PV qui ne sont pas vrais, il appelle l’opposition à ne jamais accepter ce procédé de centralisation des résultats. « C’est une escroquerie qui consiste à court-circuiter les autres candidats et à dissimuler la vérité des urnes. Si l’UNIR s’accroche à ce SUCCES, c’est qu’il y trouve son compte. En 2013, nous avons eu droit à une grande fête au site de la Foire Togo 2000 après le succès du SUCCES. Je crois qu’il faut mettre fin à la falsification des résultats et il appartient à l’opposition d’être vigilante », ajoute-t-il.

Comme on le voit, le SUCCES doit être combattu sous toutes ses formes. Avec le SUCCES, « il s’est agi d’occuper le terrain médiatique et politique sans être défié par des sources concurrentes (médias, partis politiques) et de présenter les premiers « résultats » uniques et « crédibles » », rappelle la Mission d’expertise électorale de l’UE lors des législatives du 25 juillet 2013. Cette façon de procéder risque de créer des situations de tensions. Affaire à suivre.

Kédjagni
Liberte Togo

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