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Présidentielle 2015 : la problématique de la fiabilité du mécanisme électoral et les enjeux d’après scrutin
Publié le mercredi 22 avril 2015  |  Afrika express


© aLome.com par Parfait
Listes dans un CRV en prélude au scrutin présidentiel 2015.


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Cette tribune reflète le point de vue de son auteur mais a été écrite à la demande de la rédaction d’Afrikaexpress. La rédaction n’en partage pas forcément le contenu. Merci.

Le 25 avril 2015, les Togolais se rendront aux urnes pour un scrutin important. Ce rendez-vous est d’autant plus important qu’il n’est pas qu’une présidentielle. Le processus actuel fait suite à une longue polémique-débat sur les réformes qui, malheureusement, n’ont pas été faites.


En tout cas pas à ce jour. Par la nature et le fond du débat qu’elle a engendré, par les questionnements qu’elle a suscités et par les postures de candidatures qu’elle a fait émerger, cette présidentielle apparait comme le reflet des maux qui minent notre démocratie. Elle est plus que symptomatique des réalités que vivent nos démocraties africaines. Non seulement le Togo n’échappe pas à la règle, mais il a progressivement réussi à s’imposer comme l’un des élèves de la classe dont les pratiques en matière d’élection ne sont pas forcément citées en exemple ni en Afrique ni dans le monde. Il en donnera, tout au long du processus électoral, sans doute l’illustration par les preuves. Contestations des institutions impliquées dans l’organisation du scrutin, remise en cause des règles et procédures en vigueur, conflits entre les acteurs politiques, crise de confiance et divergence entre les parties prenantes, remous sur le front social…

L’opposition, minée par des ambitions individuelles, n’a pas été en mesure de trouver un candidat unique. Le sujet a provoqué bien des divisions. En face, la majorité, consciente que les règles actuelles sont en sa faveur, est restée sourde aux appels à l’adoption de réformes à même d’améliorer les contours de l’organisation du scrutin.
Aujourd’hui, le risque de faire une élection qui ne rentre pas dans les annales de l’histoire comme un exemple à suive ni en Afrique ni dans le monde est réel.

Dans ce contexte, la question de l’utilité du scrutin s’est posée. Sérieusement. Faudrait-il, cela vaut aussi bien pour le Togo que pour plusieurs autres pays africains, organiser une élection si l’on a l’impression que seul le « candidat » au pouvoir a des chances d’être proclamé gagnant et qu’à l’inverse, les chances de l’opposition de gagner le scrutin, sont réduites ?

A la vérité en effet, il semble qu’actuellement, le « président sortant » s’est assuré le contrôle total du système électoral (la CENI lui est majoritairement acquise, la Cour constitutionnelle lui est favorable, l’administration lui est soumise, et nombreuses sont les entreprises qui seraient disposées à investir dans sa campagne avec l’espoir de « récolter les fruits » par la suite.


Mais ce scrutin, à défaut d’être équitable, doit pousser le plus loin possible le débat. J’estime, pour ma part que quel que soit le « vainqueur, une gestion concertée du pays par toutes les forces politiques du pays, s’imposera. Sous la houlette du Chef de l’Etat et d’un Premier ministre qui inspire confiance à tous, ce gouvernement devrait à adopter, à très court terme, les réformes institutionnelles et constitutionnelles et poser les bases de la démocratie togolaise. Il devra aussi stabiliser le dispositif institutionnel de façon à améliorer progressivement le cadre électoral et à créer la dynamique démocratique verticale, du bas vers le haut. Ceci sous-entend que les élections municipales sont organisées dans un délai assez court pour que si la démocratie ne s’impose pas du haut, qu’elle émerge tout au moins du bas.


Parmi les priorités du nouveau gouvernement, la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) devrait aussi être une priorité.

Mais le plus important serait une table ronde ou ce qui y ressemble le mieux, pour reposer dans un cadre plus flexible les questions qui fâchent et surtout, concevoir un mécanisme qui rassure les partis qui perdraient le pouvoir qu’ils ne risquent pas une chasse à l’homme. En discutant avec des acteurs importants de la classe politique, en puisant dans mes expériences accumulées dans diverses conférences, formations et voyages, j’en arrive à la conclusion qu’un minimum de confiance est nécessaire pour créer les bases pour une gestion concertée du pouvoir.

Pour être certain d’avoir une alternance apaisée, il faut rassurer le camp des sortants et celui des vainqueurs, sans quoi, le risque de règlements de compte serait élevé. C’est pourquoi, tout en combattant toute forme d’impunité, nous devons trouver une formule qui, sans être celle du refus de la justice, sera celle des concessions pour que l’essentiel prévale sur les détails. On aura de compromis véritables et durables qu’en faisant es compromissions dont certaines seront dures et même douloureuses.


André Kangni Afanou
Directeur exécutif du Cacit

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