Lomé - Les bureaux de vote ont ouvert samedi peu après 7h00 (locales et GMT), au Togo, pour une élection présidentielle à un tour dont le favori est le sortant Faure Gnassingbé, héritier d’une famille régnant sans partage depuis 48 ans, face à une opposition handicapée par ses divisions.
Au total, 3.509.258 électeurs sont appelés aux urnes dans 8.994 bureaux de vote, qui doivent fermer à 16H00. Quelque 9.000 policiers et gendarmes doivent sécuriser les opérations.Le président sortant Faure Gnassingbé, qui brigue un troisième mandat, a pour principal adversaire Jean-Pierre Fabre, du CAP 2015 (Combat pour l’alternance politique).
A Lomé, la capitale, un des fiefs de l’opposition, il y a une faible affluence, dans la matinée, aux abords des bureaux de vote du quartier administratif, où se concentrent les ambassades et les ministères, a constaté un journaliste de l’AFP.
Dans le quartier populaire Pa de Souza, acquis à l’opposition, par contre, des centaines d’électeurs faisaient la queue dans le calme, dans la cour d’une école primaire où étaient installés 10 bureaux de vote Ama Yambila, une élégante sexagénaire vêtue d’une robe multicolore, a tenu à venir sur ses béquilles, accompagnée de deux amies.
Assise sous un arbre, cette mère de sept enfants estime que "ça a trop duré. On est là, on ne travaille pas. Les enfants sont là, ils ne travaillent pas".
"Mais on a la foi, ça va changer. J’ai vécu presque toute ma vie avec le régime. Le régime doit partir", affirme-t-elle.
Martin Assouvi, un chômeur de 55 ans, est du même avis: "aujourd’hui il y a aura un changement au Togo, ce sera Fabre le nouveau président parce que le régime doit partir. Il n’y a pas de travail au Togo. Il n’y a rien au Togo. Nous sommes tous des chômeurs ici. On souffre".
A plus de 400 km au nord de Lomé, à Kara, fief historique de la famille Gnassingbé, les électeurs se sont massés en grand nombre et dans le calme dans la cour de l’école publique.
Mehya Essowe, un étudiant, se dit méfiant de l’opposition.
"J’ai voté Faure parce que je n’ai pas confiance en l’opposition. Je préfère que Faure continue ce qu’il a déjà entamé: le développement économique et les réformes institutionnelles".
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