La logique d’une campagne électorale démocratique est d’amener les candidats à se différencier voire à s’opposer. La campagne divise mais la logique de l’élection présidentielle est que, dés son investiture, le Président devient le représentant de la nation dans son unité. Il en est encore plus ainsi quand, comme c’est le cas de Faure Gnassingbé, le chef de l’Etat est le sortant qui était déjà le symbole de l’unité nationale. Mais cette investiture est le point de départ d’une aube nouvelle : les temps changent, les aspirations se transforment, les défis sont autres.
Jules Méline qui fut ministre de l’Agriculture sous la Troisième République française présidait un jour la remise des récompenses à un concours agricole Après avoir félicité les agriculteurs honorés pour la qualité de leurs productions , il se tourna vers ceux qui n’avaient pas été primés et dit maintenant je vais féliciter ceux qui n’ont pas reçu de médailles. Attitude politique fort louable.
De la même façon, un président de la République doit être fidèle à ses électeurs mais aussi prendre en compte le point de vue de ceux qui n’ont pas voté pour lui. Pour Faure Gnassingbé qui a choisi des thèmes de campagne unitaires et qui a désiré être le chef d’orchestre d’un ENSEMBLE, cette attitude de rassemblement est sans doute plus naturelle que pour tout autre.
Il n’empêche, le message de ceux qui n’ont pas participé à son succès doit être pris en considération.
La majorité doit savoir maitriser sa victoire.
L’opposition doit savoir contrôler sa déception. Rien ne l’autorise à remettre en cause le scrutin que la communauté internationale et les organes constitutionnels ont validé.
Koffi SOUZA
Proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle de la Présidentielle 2015 Publié le: 3/5/2015 |