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Togo/M. Oré: "Faure Gnassingbé va évoluer comment et avec qui ? Il n’a pas de légitimité car il est arrivé par le massacre des Togolais, il se maintient par le forcing et il partira par la petite porte"
Publié le mercredi 6 mai 2015  |  AfreePress


© aLome.com par Lakente Bankhead
Le FPD réaffirme la nécessité pour le TOGO de se doter d’une transition pour éviter le pire avant et après le scrutin présidentiel de 2015
Lomé, le 20 décembre 2014, à Brother Home. Le Front des Patriotes pour la Démocratie (FPD) du députe Djimon Orè s’est prononcé sur l’actualité politique et la présidentielle de 2015. C’était au cours d’une conférence de presse qui a rassemblé journalistes et membres de cette formation politique.


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Les langues continuent de se délier à la fin du processus électoral qui a conduit les Togolais le 25 avril dernier aux urnes pour se choisir un président de la République pour les cinq (5) prochaines années.

Dans une interview exclusive accordée à l’Agence de presse Afreepress, le député à l’Assemblée nationale, Djimon Oré persiste et signe, le processus électoral est « une comédie des comédies ».

« Faure Gnassingbé n’a aucune légitimité, les 2/3 des Togolais ne sont pas allés voter », a-t-il précisé.

Selon lui, seulement 1/3 de l’électorat a pris part à cette élection et l’opposition participationniste vient, par son geste, de prouver qu’ils sont des « complices » du pouvoir en place.

Pour M. Oré, « il faut aller à une transition, il n’y a pas trente six (36) solutions ».

Lire l’interview



Afreepress.info : Nous voilà au lendemain de l’élection présidentielle du 25 avril 2015. Comme vous le disiez, c’est le chef de l’Etat Faure Gnassingbé qui a été proclamé par la CENI dont les résultats ont été confirmés par la Cour constitutionnelle. Quelles sont vos impressions ?

Djimon Oré : Merci beaucoup, ça ne nous a fait ni chaud ni froid. Nous l’avons déjà dit, et il fallait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître ce qui vient de se passer. Faure Gnassingbé est proclamé au terme d’un processus qu’on doit appeler la comédie des comédies. Ce processus n’a dégagé ni vainqueur ni vaincu, ce n’est qu’une énième parodie d’élection présidentielle au Togo. Et bien ni Faure, ni Fabre, ni Gogué, personne ne peut prétendre gagner l’élection dans ce cafouillage monstrueux et inadmissible sur le dos des Togolais. En réalité, 2/3 des Togolais ne sont pas allés voter, nous avons nos représentants dans toutes les préfectures du Togo. Dans l’Est-Mono par exemple, il n’y avait que les représentants de UNIR qui étaient présents dans les bureaux de vote et comme les 2/3 de la préfecture ne sont pas allés voter, le soir, ils ont rempli les urnes de bulletins, ce qui fait que même au dépouillement, il y avait des nombres qui doublaient le nombre d’inscrits dans les bureaux de vote de Kamina, Anigbo, Kokpolo, partout dans la préfecture d’Anié, c’est pareil. Dans le Haho ici, sur trois cents (300) électeurs inscrits dans certains bureaux de vote, c’est seulement 86 qui sont allés voter et parmi les 86 votants, il y a des bulletins vides. Bref, les Togolais ont marqué réellement leur indifférence, leur désapprobation totale vis-à-vis de ce régime que de ce qui ont décidé d’accompagner Faure et tous sont couvert de honte, ceux qu’on peut appeler des complices contre l’intérêt général. Voilà la réalité des faits en ce qui concerne le processus qui vient de prendre fin.



Afreepress.info : Justement, est-ce-que la communauté internationale qui dit que l’élection a été transparente, libre et crédible n’a vu que du feu ?

Djimon Oré : Mais quelle communauté internationale ? La communauté internationale ne joue aucun rôle probant par rapport à la destinée d’un peuple si le peuple lui-même ne prend pas ses responsabilités. La communauté internationale a observé quoi et où et par qui pour dire que l’élection a été correcte ? Les représentants de cette communauté internationale sont allés où sur le territoire pour conclure ? C’est de l’amusement. Mais nous l’avions toujours dit et continuons par le répéter, ce qu’on appelle communauté internationale, ce sont des institutions, des puissances, tenues par des réseaux qui par rapport à leurs intérêts, font vaciller la communauté internationale mais il y a des peuples quand même qui prennent leur courage à deux mains et le peuple togolais en arrivera là. La première étape c’est le rejet total de ce processus bancal et le peuple togolais vient de le prouver qu’il n’est pas d’accord avec le processus bancal, et après cette étape, le peuple sera à l’étape de ce qu’on peut appeler le radicalisme, l’extrémisme parce que il est poussé à cela. Une minorité des minorités ne peut pas continuer à mener en bateau la majorité. Bien attendu, ceux qui tiennent le système trouve leurs complices à tout moment au sein de l’opposition mais cette fois-ci. Pour cette élection, ce sont les quatre candidats de l’opposition, à commencer par Jean-Pierre Fabre qui sont les complices. Ils ont une part de responsabilité et on le leur avait dit.

J’ai rencontré les deux qu’on peut réellement appeler candidats, en l’occurrence Jean-Pierre Fabre et Aimé Gogué, je les avais rencontrés et on a discuté et ils étaient conscients que c’était un mauvais processus mais ils disent qu’il ne faut pas boycotter, il faut participer. Aujourd’hui, la situation de notre pays, sur le plan économique et politique, est bloquée.



Afreepress.info : Comment la situation est-elle bloquée ?

Djimon Oré : Elle est bloquée et Faure Gnassingbé lui-même le sait, ceux qui tiennent le système le savent, cette communauté internationale le sait, que la situation togolaise est bloquée. Faure Gnassingbé va évoluer comment et avec qui ? Il n’a pas de légitimité car il est arrivé par le massacre des Togolais, il se maintient par le forcing et il partira par la petite porte.



Afreepress.info : Il a gagné et il va former son gouvernement et tout va aller comme sur des roulettes…

Djimon Oré : Bien attendu, en 2005 il a formé son gouvernement parce que le forcing a décidé, ce n’est pas gagner l’élection çà, c’est pourquoi à chaque fois, il est obligé de recourir à des accords non respectés pour former son gouvernement. Moi-même qui vous parle ici, à travers l’accord RPT-UFC, nous avions cru que ça pouvait réellement faire avancer notre pays sur le plan des réformes, mais une fois, il arrive à mener en bateau un parti politique, il le traine à bout d’effort et vous êtes obligés de vous replier. Même avec la CVJR conduite par Monseigneur Barrigah, les recommandations n’ont pas été prises en compte. Faure Gnassingbé n’a aucune légitimité, les 2/3 des Togolais ne sont pas allés voter. Dans le tiers qui est allé le faire, il y a les partisans du système qui n’atteignent même pas 500.000 électeurs.



Afreepress.info : Mais pourtant la Cour constitutionnelle le crédite de 58,77%

Djimon Oré : Bien attendu, vous savez que nous n’avons pas d’institution démocratique dans ce pays. Ceux sont des institutions du système, des clans des Gnassingbé mis en place par Eyadema qui tiennent le fils avec le soutien de l’armée et quelques réseaux de la communauté internationale. Voilà la triste réalité.

Afreepress.info : Alors, d’où viennent les 61% de taux de participation ?

Djimon Oré : Ceux sont des chiffres montés de toutes pièces et je vous jure que ni Faure, ni aucun candidat ne peut parler de pourcentage ou de taux de participation de 61%, ils sont allés bourrer les urnes partout en l’absence des représentants de l’opposition, puisque nous, nous avons appelé au boycott pour qu’il n’en arrive pas là. Il fallait un boycott actif pour les empêcher de remplir les urnes dans le compte des populations qui ne sont pas allées voter mais comme ils sont prêts à tuer, il ne faudrait pas leur donner cette occasion, c’est pourquoi nous n’avons pas laissé nos populations au boycott actif. Les résultats donnés e ne sont pas des résultats probants, le parti UNIR a été obligé de bourrer les urnes partout, même dans la Binah, la Kozah des préfectures supposées être des préfectures du fief de UNIR, les urnes ont été bourrées là-bas donc le taux de participation n’est qu’un pur montage et ça n’a rien à voir avec la réalité.

Afreepress.info : Vous dites que le taux de participation n’est qu’un pur montage mais il y a quelques jours Christian Trimua, Secrétaire d’Etat en charge des relations avec les institutions de la République a annoncé que les 40% qui n’ont pas pris part à l’élection, ne peuvent pas être mis seulement sur le compte de l’abstention.

Djimon Oré : En réalité, il a quelle preuve Christian Trimua. C’est un défenseur du système en place, c’est ce qu’on appelle avocat du diable. Les gens ont fait plus que ça au sein de ce système et ils se sont rendu compte qu’ils ont servi une mauvaise cause. Il est secrétaire d’Etat et n’est même pas impliqué dans le processus électoral et n’a personne pour lui fournir des informations, si ce ne sont que des mensonges concoctées par le système. Nous, nous sommes parti politique et nous avons nos représentants sur toute l’étendue du territoire avec des chiffres réels et le taux de participation tourne autour de 35%.

Afreepress.info : Les cinq représentants du CAP 2015 à la CENI créditent Jean-Pierre Fabre de 52% et Faure de 43% qu’en dites-vous ?

Djimon Oré : Tout cela, c’est de la comédie et c’est un scrutin de pagaille, et l’image du pays est terni, il ne peut avoir de vainqueur ou de vaincu dans cette affaire parce que tout a été bourré, c’est un processus qui n’a pas de sens, les représentants de l’ANC à la CENI ne maîtrisaient rien et ils le savaient puisqu’on le leur avait dit que vous êtes dans un processus qui ne valait pas la peine d’être accompagné. Ils sont allés légitimer une forfaiture et eux-mêmes font du montage pour justifier leur participation. Nous leurs avions dit que dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent les mêmes effets, ils le savaient. Ils ont claironné que ne pas aller à cette élection, c’est dresser un tapis devant Faure pour son maintien au pouvoir. Maintenant qu’ils sont allés qu’est-ce-que ça a donné ? Nous leur avons dit que ce n’est pas sérieux, participer pas à cette élection. Ils ont laissé entendre qu’ils avaient la situation en main et que ne pas participer ou boycotter ce serait une énième faute de la part de l’opposition.



Afreepress.info : Que faire face à cette situation ?

Djimon Oré : Ce que nous proposons, c’est que nous réitérons notre proposition et elle est à l’ordre du jour et elle est sur la table. Nous l’avions dit à notre conférence de presse le 20 décembre 2014 quand nous avons rendu public le mémorandum envoyé au chef de l’Etat, mémorandum qui lui a été envoyé le 03 octobre de la même année. Au cours de cette conférence de presse, nous avons dit que ceux qui vont se presser pour aller à cette élection, reviendront à la case de départ pour qu’on puisse parler de la transition politique consensuelle. Faure Gnassingbé n’a pas un mandat à courir, la seule priorité pour lui-même et pour le système qui le tient et pour tout les Togolais, c’est qu’on aille à un dialogue national sans délai au cours duquel toutes les forces vives de notre pays vont se retrouver pour discuter de la mise en place des vraies bases d’une démocratie à travers une transition politique consensuelle ; et la première institution à mettre en place, c’est la constituante. Faure Gnassingbé va diriger avec qui, il va continuer comme ça avec les gens du système de son papa, avec une minorité qui ne représente même pas 20%, il va continuer comme ça, si tel est le cas, il veut pousser le peuple togolais à l’extrémisme et les conséquences seront très fâcheuses pour nous tous.



freepress.info : Vous proposez la transition consensuelle mais personne ne semble vous attendre.

Djimon Oré : Notre solution est préférable à cette partie qui a pris part à ces élections dans le compte de l’opposition. Ils ont un agenda caché. Nous ne sommes encore dans une démocratie mais plutôt dans une dictature et il faut mettre fin à cette dictature et nous l’avons dit et que nulle part dans ce monde, une élection propre n’a jamais mis fin à une dictature. Pour mettre fin à une dictature, il faut aller à une transition, il n’y a pas trente six (36) solutions, mais ceux qui tiennent le pouvoir et qui sont propriétaires de ce système ne voudraient pas accepter cette transition puisqu’elle suppose la fin de leur système. C’est normal mais comme nous en appelons à leur bon sens et ils refusent, l’étape suivante c’est qu’ils soient forcés a aller à cette transition et les 2/3 des Togolais qui ne sont pas allés voter, vont les forcer à aller à la transition le moment venu. Ce qui est clair aujourd’hui, le peuple connait maintenant leur visage et les masques tombent et on ne peut pas continuer comme ça dans cette forfaiture.

Afreepress.info : Votre mot de fin

Djimon Oré : Notre mot de fin, c’est que les 2/3 des Togolais qui ne sont pas allés voter en réalité, qui marquent leur rejet total du système et des parodies d’élections présidentielles au Togo, que ces 2/3 des Togolais s’arment de courage pour faire rebondir la situation en faveur de l’avènement de la vraie démocratie. Courage, courage, courage, pas de désespoir et que le peuple prenne son destin en main le plus tôt possible.

Propos recueillis par Telli K.




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