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Présidentielle de 2015, une fraude à ciel ouvert, faut-il en rire ou pleurer ? FAURE GNASSINGBÉ, le mandat de la honte
Publié le jeudi 7 mai 2015  |  Togo News


© aLome.com par Dodo Abalo
Prestation de serment de Faure Gnassingbé pour un nouveau quinquennat
Lomé, le 4 mai 2015. Hedzranawoé, Salle des fêtes de la Nouvelle Présidence. Audience solennelle de prestation de serment de Faure Gnassingbé, en présence de l`un des candidats perdants au scrutin présidentiel, Gerry Taama.


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Pour bon nombre de Togolais, la présidentielle de 2015 est désormais un évènement des archives. Prévue pour s’organiser après des reformes institutionnelles et constitutionnelles, Faure Gnassingbé a fini par organiser ses élections sans réformes.


L’entêtement du prince a créé un débat qui finira par s’essouffler. N’empêche que pour un pays où le vote s’accompagne de mort d’hommes, un unième rendez-vous avec les urnes sans reformes suscitait des incertitudes qui ont obligé l’autorité à verser dans les slogans pour la non violence et l’apaisement comme si l’on sortait d’un conflit armé. En participant à cette élection malgré le climat tendu, l’opposition togolaise croyait avoir choisi le moindre mal; jamais, elle n’a su que tout était plié dès l’entame.

Faute de reformes, la loi électorale était un consensus à minima qui devait réguler le langage des urnes. Les acteurs se sont donc déclarés candidats à défaut du mieux. Malgré que tous les leviers de l’organisation lui était acquis, au fil du processus, l’organisation se complique pour le pouvoir, et les Togolais commençaient à croire. Jamais, personne n’a su que l’opposition togolaise, la vraie, se ferait prendre, encore une fois, dans un piège sans fin. Les institutions internationales, la Francophonie, le PNUD entre autres, s’y sont investies. Les débats étaient serrés et la campagne avec. A chaque étape, ses points de désaccord vite liquidés à la togolaise. Il est encore permis de rêver à une possible alternance. C’était sans compter avec la face hideuse du régime en place. Non satisfait d’organiser une élection à pas de charge sans reformes avec des chances inégales entre les adversaires, le pouvoir de la Marina s’est évertué à charcuter le code électoral qui faisait tourner une CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante, déjà inéquitable dans sa forme.

Bonjour la violation de la loi électorale !

Comme si cela ne suffisait pas, un machin du nom de SUCCES incarnée par un certain Aganahi, bandit de grand chemin politique de son état, exclu des rouages du PNUD et éjecté du processus électorale de beaucoup de pays pour sa petite moralité, fait parler de lui alors qu’il n’est nulle part inscrit dans le code électoral. Le SUCCES finit par s’essouffler malgré le sieur Aganahi, un déséquilibré qui vient faire son deuil au Togo et se paie le luxe de provoquer les médias. La fraude garde toutefois la dragée haute. Achat des experts compromis par ici, le marchand Ibn Chambaz, symbole de la face cariée de l’ONU, en est une illustration.
Sur le plan national, on notait l’intervention des zoulous de la République, campagne disproportionnée à gauche et achat de vote à droite. L’organisation allait dans tous les sens, l’essentiel est de faire passer le prince.


Le processus est miné, tout le monde le sait. Cloîtrée dans un optimisme béat et suicidaire, l’opposition croyait néanmoins qu’il y a un rubicond que la fraude ne pouvait franchir. Les acteurs politiques ont vite fait d’oublier qu’aucune fraude ne sera trop grosse pour des gens qui ont une fois sacrifié plus de 500 Togolais pour garder un pouvoir.

Samedi 25 avril Les Togolais votent, pas trop d’enthousiasme, mais dans le calme avec un taux de participation supérieur à la moyenne. Plus de peur que de mal, tout commence plutôt bien. Le vote, faut-il le rappeler, n’a jamais été un problème pour les Togolais, mais plutôt le dépouillement et la proclamation des résultats. Malgré l’avantage artificiellement naturel du candidat sortant face à une machine électorale acquise à sa cause, le jeu reste encore serré. Les rideaux tombent sur les urnes puis arrive la compilation des résultats. Il faut alors faire appel aux grands moyens. Tout commence par ressembler à une fraude à ciel ouvert, d’où le blocus.
Mardi 28 avril 2015, le processus étant bloqué et sur demande du président du comité d’accompagnement, le chef d’Etat du Ghana, entre temps présent pour dénouer une situation pré-électorale, refuse de revenir seul pour la facilitation postélectorale. Il se fait alors accompagner de son voisin ivoirien. L’objectif de la visite est de dénouer une centralisation enrhumée des résultats. Ce volet de l’organisation avait fait beaucoup jaser. A peine ils sont arrivés que les lobbies entrent en jeux. Le corps diplomatique accrédité au Togo exige à être le premier à rencontrer les deux facilitateurs. Les carottes sont alors cuites, tous les diplomates, à quelques individus près, sont acquis au prince. Qu’est-ce qui a été dit ? Personne ne le saura peut-être jamais. Ce qui est sûr est que l’artillerie lourde est en branle. Les facilitateurs quittent le Togo en laissant un goût d’inachevé sur le terrain politique.

Les Togolais de se demander ce que les deux hommes ont au juste apporté au pays ?

Il est tout de même demandé à la CENI de travailler de manière à assainir les résultats et de publier ceux des CELI consolidés et validés en plénière pendant que les CELI conflictuelles seront soumises au comité d’accompagnement du Gal Siaka Toumani SANGARE de l’OIF. Général encore en fonction au Mali, M. SANGARE est le président de l’institution qui joue le rôle de la CENI dans son pays. Incorruptible cheville ouvrière dans toutes les élections à problème, les deux entretiens que nous avons eus l’honneur d’avoir avec lui avant et après l’élection, nous permettent d’affirmer qu’il a déjà fait ses preuves à Madagascar, en Guinée, au Cameroun, en Haïti et bientôt au Burundi.


Les deux chefs d’Etat étant en fin de mission, contre toute attente, pendant que les membres de la CENI s’apprêtaient pour une plénière afin de continuer la consolidation des résultats conformément aux recommandations des deux facilitateurs, M. Tafa Tabiou, le président de la CENI, se retire en catimini pour publier les résultats non validés dans une salle prévue pour la circonstance loin des regards indélicats de la presse qui dérange. Son vice-président, non invité à cette cuisine interne, fait irruption et s’y oppose avec véhémence. Mais cela n’était qu’un coup isolé qui n’est pas assez pour empêcher le braquage électoral. Pedro, le vice président de la CENI, le héros de la Nation, celui dont la témérité a poussé le régime en place à s’afficher dans son état de nature, est obligé de vider le plancher pour s’éviter le pire.


Le climat est électrique, sous bonne escorte s’achève la mascarade. Par une restitution des résultats fabriqués sur le tas, et complétés au fur et à mesure de la proclamation sur le plateau, dans sa présentation indissociable d’une oraison funèbre, l’ancien proviseur du lycée de Sokodé, surnommé ‘‘machine à gifler’’ au Lycée de Sokodé pour sa propension à gifler de sa main gauche les élèves, a révélé au monde entier, une autre image du Togo et des Togolais. Entre les sueurs froides, à l’allure d’un otage obligé de faire une déclaration encadrée de mitraillettes, le président de la CENI a hésité, bégayé, marmonné puis obligé de mélanger les torchons et les serviettes.

En lieu et place d’une cérémonie solennelle au sommet d’un Etat, le monde entier a assisté à la sortie d’un collégien espiègle, exclu en milieu d’année pour insuffisance de rendement, et sommé de s’expliquer devant des parents surchauffés. Sauf qu’ici, celui qui s’explique n’est pas un collégien, mais un ancien proviseur en mission républicaine pour son pays. Le monsieur ne s’expliquait pas devant un petit cercle de famille, auquel cas, les rares spectateurs en feront un fait divers, mais devant les caméras du monde entier.


Le Togo des grands intellectuels vient de prouver aussi que de ses entrailles, peuvent sortir une autre race. Pendant trois quart d’heures, il ne faisait pas bien d’être Togolais. Les chiens de chasse de Faure Gnassingbé ont réussi leur braquage électoral. Mais de quelle manière ?

De grâce. En politique, il peut arriver que l’on vole par instinct de survie. Mais puisque tout homme politique a besoin d’un minimum de crédibilité pour diriger, l’instinct de conservation doit s’accompagner d’une certaine élégance, une souplesse, un minimum d’intelligence dans le vol. Les braqueurs de la CENI ont été tout sauf élégants. Ils ont tout simplement été précambriens. Si seulement ils pouvaient savoir que même en période de famine, tout ne se mange pas. Cette victoire ressemble à la situation d’un candidat taré qui revient au bercail brandir son diplôme à un parent qui s’y attendait le moins. S’il est en face d’un père responsable, celui-ci lui dira dans un sourire amère tinté d’ironie, ‘‘dépose ton diplôme ici le temps que la nuit porte conseil’’. Jamais, dans l’histoire des élections au Togo, une victoire n’a été aussi triste. Aussi bien avec le vaincu que le vainqueur, c’était un silence de cimetière. Nulle part, on a vécu les traditionnelles scènes d’euphorie même si dans la foulée de la confirmation, certaines régions tenteront de faire la différence.

Entre nous Tafa Tabiou, interrogé juste après sa proclamation, a estimé : « je me sens bien », réponse normale pour ceux qui connaissent le parcours du mec. Mais quel sentiment éprouve M. Faure Gnassingbé ? Lui aussi se sent-il bien ou alors il a le sentiment d’incarner une victoire trahie, sabotée, diluée, une victoire qu’il mettra tout un mandat à consolider comme en 2005 ? Il y a alors de quoi se demander si ce braquage est le fruit de la « précipitation organisée » dont nous vous parlions depuis le début du processus ou le fruit d’un zèle inouï à la CENI. Pour qui connait les réalités au RPT-UNIR, à la lecture de ce spectacle offert à ciel ouvert, il est difficile de savoir si l’on se trouve devant une situation désespérée où les acteurs n’avaient pour choix qu’un braquage électoral ou si l’on est en face d’un sabotage organisé pour se défaire de quelqu’un qu’on est obligé de supporter la mort dans l’âme.


Il est évident que M. Faure Gnassingbé n’est pas le dernier cri de la classe intellectuelle à UNIR. Il faut dire, sur un autre plan, qu’ils sont nombreux qui se sont enrichis dans le système et qui souhaitent le voir tomber pour jouir de leur bien, ici au pays ou à l’extérieur. Ils sont aussi nombreux qui sont tombés en disgrâce avant de reprendre le poil de la bête en affichant un zèle de circonstance à la CENI. Il y a de quoi se demander si cette fraude est une ratée d’une bande d’acteurs limités en stratégie ou un sabotage du candidat Faure ? Comment, comment, comment comprendre que des 16 CELI qui souffrent de graves irrégularités, le candidat d’UNIR se réclame le vainqueur avec un score nord-coréen? Hummmm !


Un score où les votants sont plus nombreux que les inscrits. C’est encore là que le bourrage a tellement fait la loi, que des urnes sont bourrées même avec des spécimens de bulletins de vote. Oui, « quand ramasser devient trop aisé, se baisser devient difficile » dira un illustre écrivain. Qui dit mieux ? Pour tout dire, une véritable masturbation des chiffres avec des écarts monstres entre les suffrages exprimés et la sommes des voix attribuées aux candidats. L’ensemble a accouché d’une manipulation maladroite que M. Tabiou est obligé d’assainir avec son stylo devant les écrans du monde. Faure vient de prêter serment et d’aucuns diront que ce ne sont pas nos modestes écrits qui feront bouger les montagnes, mais que les politiques respectent un peu l’intelligence et la dignité humaine. Comment comprendre que des intellectuels, des universitaires dont la plupart sont allés à l’école au dos du contribuable, et qui estiment que c’est eux seuls les plus éclairés pour diriger une République, puissent bourrer les urnes avec des spécimens de bulletins de vote ?


Ils se savent sans doute limités, c’est ce qui explique l’achat des experts en fraude, Aganahi en ligne de mire, mais à quoi tout ce beau monde a servi si le prince doit encore regretter une victoire? Si une gloire peut être triste, cette victoire en est une. Comment justifier qu’une victoire politique accouche de la tristesse dans une famille pourtant connue pour sa prédisposition aux fêtes et manifestations de joie à la moindre occasion ? Comment, comment, comment, ce refrain reviendra toujours à chaque fois que la présidentielle de 2015 sera au débat.

Le surprenant silence des victimes

De l’autre côté, pendant que le silence devient comme par enchantement la nouvelle arme de guerre, l’on ne baisse pas la sentinelle, même si Pédro Amuzun, le vice président de la CENI, dans un ton testamentaire d’un héros national au dernier souffle sur le champ de guerre, soupire : « j’ai fait ce que je peux ». Nous ne croyons pas si bien dire quand nous parlions d’un participationnisme risqué comme le tendon d’Achille de Fabre : « Fabre est en lice pour une élection des incertitudes. Du moment où les réformes ne sont pas opérées, la fraude est garantie. Du coup, sans contre-stratégie face à une fraude institutionnalisée, l’opinion est divisée sur la participation de l’ANC. L’Alliance prend le risque d’y être, elle a très peu de chance de se tirer d’affaires. Mais elle a le mérite de maintenir la pression. Si cela marche, elle a gagné, si cela échoue, elle aurait aidé à légitimer un pouvoir issu d’une élection fraudée. En tout cas, le non boycott du CAP 2015 est suivi de beaucoup de « pourquoi » » disions-nous dans notre dernier portait croisé entre Faure Gnassingbé et Jean-Pierre Fabre. La participation du CAP 2015 a eu le mérite de coincer les fraudeurs au point où ceux-ci se sont révélés au monde entier: Tout le monde sait que Faure gère une victoire volée, mais qu’est-ce que les Togolais y gagnent?


Le Togo, le seul pays au monde où s’expérimentent les viles habitudes. A quoi sert l’organisation des élections si elles ne doivent, à chaque fois, accoucher que d’une honte nationale ? A quoi sert une élection où seul le plus fort détient le dernier mot ? A quoi elle sert, cette élection qui ne peut enfanter que de la tristesse dans le camp des vainqueurs et des vaincu ? Pourquoi encore inviter des citoyens pour un éternel travail de Sisyphe?


A quoi elle sert cette élection qui attribue la victoire au candidat non pas au prorata de leur popularité mais à la couleur de leur tête ? Une démocratie, nous ne dirons pas « tétraplégique » comme l’a si bien pointé un confrère hors du commun, mais une démocratie au rabais, à pas de charge, au rythme de la baïonnette. Le Togo, petit territoire aux grands problèmes,

Malédiction ?


Abi-Alfa Izotou

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