Pour ceux qui ne le connaissent pas, Florent Manganawé, le nouveau ministre des enseignements primaire, secondaire et de l’alphabétisation, est celui par qui le malheur de plus de 500 agents de l’ancien OTP était survenu.Passé maître dans les licenciements abusifs d’agents, l’homme de Pagouda n’avait pas hésité à mettre à la porte plus de 500 agents quand il exerçait comme administrateur de l’Office Togolais des Phosphates. Il a ensuite été l’objet d’un limogeage de cet office suite à des malversations dont il s’était rendu coupable.L’homme que Faure Gnassingbé a parachuté au ministère des enseignements primaire et secondaire, est bien connu pour son zèle démesuré mais surtout aussi pour son arrogance. A peine est-il arrivé à ce ministère qu’il a commencé à tout chambouler.Homme de l’ancien temps, Florent Manganawé est arrivé au ministère des enseignements primaire et secondaire avec l’illusion complète d’une force qu’il n’a en réalité guère. Il croyait, comme sous Eyadéma, qu’il suffisait qu’il hausse le ton sur les enseignants, sur leurs fédérations pour que ceux-ci se plient à sa volonté…Peine perdue.Il a juste suffi qu’il ose une telle attitude pour qu’il se rende vite à l’évidence que les temps ont changé, que la mentalité a évolué, que son costume et ses prétendues cravates de ministre n’émeuvent personne.Certes, il a réussi, comme à son habitude, à muter avec robustesse certains directeurs d’écoles et proviseurs de lycée, il a aussi réussi certaines affectations punitives d’enseignants. Mais au final, l’homme de Pagouda, gazeur de cigarettes par essence, se trouve aujourd’hui dos au mur. Il s’est vu contraint lundi soir de fermer tous les établissements scolaires du primaire au secondaire de l’enseignement public. Les enseignants se sont montrés déterminés, résolus et fermes vis-à-vis de ce monsieur qui, en réalité semblait délirer au regard des fracassantes déclarations qu’il faisait sur les enseignants et sur les revendications qu’ils sont en train de formuler.Florent Manganawé parle des primes des enseignants comme si ces derniers demandaient une aumône ou une œuvre de charité à l’Etat. Sur les écrans de la télévision togolaise lundi soir, l’homme se contredisait, se mélangeait les pédales….bref il se confondait sans pour autant disposer d’un fil conducteur raisonnable dans ses propos.Voilà donc où l’on est. Tous les établissements du primaire, des collèges et lycées sont fermés à compter de ce jour jusqu’à nouvel ordre. Et pourtant la rentrée a démarré il y a juste trois semaines.Et en trois semaines Florent Manganawé a réussi la prouesse de radicaliser tout le corps enseignant contre sa personne et partant, contre le gouvernement et le pouvoir en place au point d’en arriver à fermer toutes les écoles du pays.Quel malheur pour le Togo !!!! Comment un ministre de la République peut être aussi maladroit au point de s’égarer de manière aussi bête ? Alors une question simple. Quelle est la mission qui est en réalité confiée à Manganawé à la tête de ce ministère aussi stratégique ? Bâillonner le corps enseignant ou œuvrer pour assurer une bonne éducation des jeunes au Togo ? Quel est ce ministre qui entame sa mission avec autant d’échec et d’animosité entre lui et ses partenaires que sont les enseignants ?Comment compte-t-il réussir le pari de conduire une année scolaire saine si dès les premières heures de sa mission il s’illustre par l’arrogance, l’inélégance et la grossièreté vis-à-vis de ses partenaires ?Il nous semble que le nouveau ministre des enseignements primaire et secondaire n’a que faire de l’avenir des enfants. Il n’est là que pour la propagande politique de son mentor.Autrement, il aurait compris qu’il doit avant tout cultiver l’humilité, l’honnêteté, la franchise et le respect de ses collaborateurs et partenaires que sont les enseignants.Et c’est à se demander les critères qui fondent les choix de Faure Gnassingbé. Autrement dit, sur quels critères l’héritier d’Eyadema se fonde pour choisir ses ministres ?Sur leurs compétences et aptitudes professionnelles ou sur leur giottisme et leur zèle qui ne sont utiles que pour des campagnes électorales ?Dans tous les cas, les enseignants, les élèves, les parents d’élèves et tout le peuple togolais attendent de voir par quel procédé Manganawé et ses chefs hiérarchiques entendent ramener la sérénité dans le monde scolaire pour pouvoir sauver cette année autrement que par le dialogue sincère et le payement effectif des droits que réclament les principaux acteurs de ce secteur.