Togo - Le CHU Sylvanus Olympio est devenu célèbre ces derniers temps pour les drames qui s'y produisent. Prévu pour être un centre de qualité,il est devenu un véritable mouroir, au point de faire fuir les populations.
Les drames se multiplient au CHU Sylvanus Olympio. Il est aujourd’hui incroyable de voir qu’on a dépensé des centaines de millions pour la campagne électorale dans un pays où les hôpitaux n’ont même pas le minimum pour fonctionner.
Mardi 5 mai dernier, dans l’une des vétustes salles du bloc opératoire au CHU Sylvanus Olympio, un patient est installé sur le reste de la feraille qui sert de table d’opération.
Après les piqures anesthésiques, le chirurgien se saisit du bistouri pour commencer à « ouvrir le ventre ». Il était sur le point d’entamer l’incision lorsque l’anesthésiste sursaute et lui demande d’attendre. « L’oxygène ne passe pas », explique l’anesthésiste, paniqué.
Il part à la recherche des bouteilles d’oxygène de secours, mais peine perdue. Dans tout le CHU, pas d’oxygène disponible. Pas moyen de poursuivre l’intervention. Le patient a juste été réveillé et prié de rentrer comme il est venu, avec son mal.
Deux semaines avant, un drame similaire a été vécu dans le même centre hospitalier, dont le témoignage a été rapporté par un des médecin soignant.
« C’était le jeudi 15 avril dernier, on était en pleine intervention chirurgicale. L’abdomen ou vulgairement le ventre du patient était ouvert sur la table opératoire. Le scialytique, la lumière qui nous permet de mieux voir les choses au bloc n’était pas vraiment en bon état. Il fallait pour bien voir, caler la lampe avec des papiers ou parfois avec n’importe quoi. En voulant juste arranger cette lumière, ce truc qui n’était pas solide est tombé dans le ventre du malade. Ce qui ne rend plus alors l’opération vraiment propre. C’est bien déplorable », a rapporté le médecin.
« C’est un exemple parmi tant d’autres. Nous vivons beaucoup de drames au bloc opératoire ici », a renchéri un de ses collègues.
Ces drames sont devenus le quotidien des médecins. Les principaux blocs opératoires ont déjà été fermés, parce que ne répondant plus aux normes de sécurité.
Mais face à cela, les autorités togolaises restent les bras croisés. Elles qui ont les moyens de prendre un avion pour se rendre en Europe au moindre mal de tête, ne se soucient pas de la situation qui endeuille les familles togolaises.
Les morts qu’enregistre le CHU Sylvanuis Olympio semblent banalisés par ceux qui sont à la tête de ce pays. « Cela ne peut être autrement quand eux-mêmes n’hésitent pas à tirer sur des élèves et sur la population, juste dans le but de garder le pouvoir », a indiqué un observateur.
Il n’y a pas longtemps, le Premier ministre Ahoomey-Zunu a dit qu’il n’a pas besoin d’aller au CHU Sylvanus Olympio pour se faire soigner. C’est dire qu’il a la possibilité d’aller en Europe lui.
Cela a d’ailleurs été le cas lorsqu’il a été gravement malade.
Entre-temps, il avait invité le personne médical pour les écouter, afin de plancher sur leurs problèmes. Mais depuis cette réunion, on n’a plus rien entendu.
Mais les patients continuent de décéder dans les hôpitaux, surtout au CHU Sylvanus Olympio, comme des chiens.