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Gouvernance : Que cesse cette pagaille !: Le Togo mérite mieux en matière de gestion des évènements officiels
Publié le vendredi 15 mai 2015  |  Le Médium


© aLome.com par Dodo Abalo
Prestation de serment de Faure Gnassingbé pour un nouveau quinquennat
Lomé, le 4 mai 2015. Hedzranawoé, Salle des fêtes de la Nouvelle Présidence. Audience solennelle de prestation de serment de Faure Gnassingbé, en présence de l`un des candidats perdants au scrutin présidentiel, Gerry Taama.


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A pas de géant, le Togo rentre dans la modernité en ce qui concerne la gouvernance. Depuis que Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir, lui et ses gouvernements successifs tentent de donner une image positive du Togo aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays. C’est ainsi que certaines pratiques du temps du parti unique, ancrées dans les habitudes de certains serviteurs de l’Etat dont ils se délestent difficilement, se gomment petit à petit au grand bonheur du petit peuple.


Mais il faut l’avouer, la tâche est encore immense. Les approximations dans l’accueil des invités lors de la prestation de serment du Président Faure Gnassingbé ce Lundi à la place des fêtes nous révèlent à suffisance que le chemin est encore long pour faire les choses comme il se doit.

Incompétence ou amateurisme


Pour tout togolais qui aime son pays, le spectacle offert par les services de protocoles de l’Etat et ceux de la sécurité avant la prestation du chef de l’Etat ce lundi est tout simplement inadmissible. Les services d’ordre, de sécurité et de protocole ont tout simplement raté le coche.


Pour un tel évènement où plusieurs personnalités devraient faire le déplacement, on s’attendait à plus de la part de ceux qui font partie de l’organisation matérielle de cette célébration.
Il n’est pas de notre devoir d’apprendre aux uns et aux autres leur travail, mais en tant que citoyen, ayant envie qu’on parle bien de son pays, il est de notre droit de relever certaines failles dans les pratiques de nos dirigeants.


Tenez, comment comprendre que des ministres en fonction, des députés à l’Assemblée Nationale, des hauts dignitaires des partis politiques et des invités de marques soient repoussés sans autres formes de procès à l’entrée de la salle ?


Djribril Bassolé, ancien ministre des affaires étrangères du Burkina Faso ayant à son bras une très belle dame n’a dû son salut qu’à un coup de fil d’un journaliste qui, le voyant perdu au milieu de la cohue indescriptible devant la porte d’entrée, a appelé le responsable de la communication de présidence avant qu’il ne soit conduit de l’autre côté du bâtiment pour y être introduit par une porte dérobée.


Il en a été de même pour beaucoup d’autres invités dont des anciens ministres et cadres ayant servis ce pays et ce parti. Personne, mais alors personne n’était là par exemple pour accueillir les généraux qui allaient d’une porte à une autre. Ce n’est pas normal.


Certains diplomates ont dû rebrousser chemin pour mettre fin à ce qu’il considère comme une humiliation. Certains hauts cadres de l’administration et anciens ministres de la République ont dû ravaler leur honneur et dignité en jouant des coudes, des pieds et des mains avant de pouvoir rentrer.


Même les membres de la famille du Président ont dû se prendre par deux ou trois fois avant d’accéder à la salle par la porte dérobée de derrière (Mey Gnassingbé, sa grande sœur, son grand frère et toute sa compagnie ne diront pas le contraire). Pour une célébration pareille, le togolais lamda en attendait mieux de la part des services dédiés à cette œuvre.


En bon Républicain, le candidat perdant Gerry Taamaa, lui aussi, a dû être ”exfiltré” avant de pouvoir entrer dans le saint des saints. Il était animé d’une bonne dose de courage et de volonté. Sinon, il allait rebrousser chemin, tellement il était proprement ignoré par ceux qui étaient chargés de faire le tri entre les invités. On imagine bien son sentiment en ce moment là…

Un peu de considération s’il vous plait !


Un vieil homme, ne supportant pas le sort qu’on lui faisait subir était sorti de ses gongs et n’a pas mâché ses mots à l’endroit d’un agent de sécurité qui ne cessait de le pousser comme un vulgaire individu.

” Mais qu’est-ce que sont ces manières-là ? On ne vous a pas appris la politesse ?” s’est-il exclamé avant d’être calmé par ceux qui assistaient à la scène.


Il est indéniable que ceux qui sont choisis de faire la sécurité ont reçu des instructions ” fermes” de leurs supérieurs pour mener à bien leur travail. De ce point de vue, il n’y a rien à dire, rien à faire. Et partout ailleurs, la sécurité du chef de l’Etat et des hommes d’Etat est prioritaire.
Mais le reproche que l’on fait à certains est leur zèle, doublé d’une impolitesse. Et en l’espèce, certains au sein de ce corps en excelle. On dirait même qu’ils sont contents, ou qu’ils jouissent quand ils se comportent de la sorte. On peut être ferme, mais poli. On peut être intransigeant mais courtois. On peut être rigoureux, mais avoir une hauteur d’esprit qui permet d’analyser les situations.


Il est temps que les chargés de la sécurité des responsables politiques et administratives de notre pays aient un peu d’égard pour leurs concitoyens, qui ne sont autres que des Togolais comme le Chef de l’Etat, le Premier Ministre, le Président de l’Assemblée Nationale et les autres à qui ils vouent un culte sans fin.

Si Faure Gnassingbé vient prêter serment, c’est grâce aux voix des villageois d’une quelconque localité du Togo. Alors, ces villageois ont aussi droit à des considérations, même si elles ne seront pas à la hauteur des autorités. Les considérer comme des moins que rien, comme on en a vu hier à la place des fêtes de Lomé II, serait une erreur fatale.


Un petit sourire, une petite tape amicale sur les épaules, une explication simple et clair et d’autres gestes insignifiants ont la magie de faire baisser la tension et d’amener les gens à comprendre aisément un problème ou une situation délicate.

S’inviter aux cérémonies officielles


Les Togolais ont aussi l’art de se faire inviter aux manifestations. C’était aussi le cas hier pour cette cérémonie de prestation de serment. Apparemment, des cartons d’invitation ont été confectionnés et distribués. Certains l’ont eu, d’autres pas. Cependant, ceux qui ne possédaient le précieux sésame, la majorité, se sont faits invités pour assister à cette cérémonie. Et ce qui devrait arriver, arriva.

Disons-le tout net, la présence de certaines personnes, dignitaires fussent-ils, n’étaient pas nécessaire hier à cette célébration. Mais comme nous sommes au Togo, chacun voulant faire son petit ”one man show” pour être bien vu par le Président de la République, eh bien, tout Lomé s’est invité. Il fallait voir comment de respectables Directeurs Généraux des ministères et de puissants responsables des Sociétés d’Etat se sont battus pour rentrer dans les bus devant les amener au lieu de la manifestation. Pathétique. Certains n’ont même pas assisté à la cérémonie, proprement refoulés par les services de sécurité.

C’est le cas aussi de ces dames et jeunes filles, juchées sur leur talon à aiguille de 15 cm, lasses de se faire trimbaler de gauche à droite qui ont fini par faire demi-tour après leur vaine tentative de se faire remarquer par le maître de céans.


Nous disons que ça suffit ! Il faut que les Togolais arrêtent de se faire inviter à des cérémonies officielles et subir des désagréments inénarrables.
A bon entendeur, Begrüss !
Ali Samba

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