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L'Alternative N° 423 du

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Formation du gouvernement et guerre des clans
Publié le mardi 19 mai 2015  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Kako Nubukpo, le ministre auprès de la présidence de la République, chargé de la Prospective et de l`Evaluation des politiques publiques.


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Togo - La formation du prochain gouvernement a déclenché une guerre souterraine et totale entre les différents clans qui gravitent autour du président Faure Gnassingbé. Tout est bon et tout y passe.

Kako Nubukpo va-t-il être débarqué du Gouvernement ? C’est une question qui revient depuis quelques semaines, au vu des persistantes dissensions que ses collègues entretiennent avec lui.

On savait qu’entre Adji Otèth Ayassor (juriste constitutionnaliste qui règne depuis huit ans sur le ministère de l’Economie) et lui, ce n’est pas le grand amour.
Le premier qui se laisse de temps en temps aller à la liberté d’expression en critiquant les choix hasardeux des tenants de la bourse nationale, et le second, complexé, qui est hanté par l’ombre du premier en qui il voit un éventuel successeur. Les deux s’aiment de méfiance et de suspicion.

Les rumeurs de plus en plus persistantes qui tendent à faire croire que même si le Professeur d’économie Nubukpo ne prend pas les rênes de tout le département actuellement géré par le professeur de droit constitutionnel, il pourrait en hériter d’une partie, ne sont pas de nature à rassurer ce dernier.

Pour certains observateurs, après presque huit années aux Finances avec les résultats qu’on sait, la reconduction du ministre (comptable) Adji Otèth Ayassor serait un vrai scandale.

Mais la réalité pourrait être autre chose dans ce sens que le passage de l’homme de Défalé aux Finances a fait l’affaire de plusieurs personnalités qui font le lobbyng pour sa reconduction au nom des magouilles qui les lient.

Pour éviter une éventuelle fuite des dossiers pourris qui dorment dans les tiroirs de ce ministère et qui éclabousseraient même le sommet de l’Etat, Adji Otèth Ayassor pourrait être reconduit au rôle du gardien de la caverne d’Ali Baba.

Entre Nubukpo et Djossou Sémondji, c’est un armistice, précaire. Avec la création du ministère de la Prospective, le locataire du ministère de la Planification Djossou Sémondji s’est senti menacé, craignant que le nouveau venu dans l’équipe gouvernementale ne vienne rogner une partie de ses prérogatives.

Des arbitrages entre les deux ont dû avoir lieu, suivis de longues campagnes d’information de M. Nubukpo qui s’époumonait à rassurer son collègue et son entourage. Même si les animosités se sont calmées, la paix n’est que de façade. Les deux le savent et se surveillent.

Entre Nubukpo et sa « sœur » de la préfecture de Vo, principale metteuse en scène du théâtre à la base, Victoire Dogbé-Tomegah, ce n’est non plus la paix. La lecture critique que fait l’universitaire du business de Mme Dogbé-Tomegah embarasse énormément cette dernière.

Elle ne supporte pas la critique selon laquelle un gouvernement ne peut se transformer en ONG en distribuant houes et machettes et n’aurait pas manqué de le signifier ouvertement à celui que certains désignent comme étant son « frère ».

Tout ce monde attendait patiemment, à leur tour, le rapport de Kako Nubukpo à l’issue de son affaire à lui aussi de Togo Vision 2030. Et au moment venu, selon les témoignages, il n’a pas été du tout raté au Conseil des ministres, accusé de vouloir embraser le pays, en complicité avec des « opposants » dont il s’est entouré lors des préparatifs du rapport.
Résultat, le rapport est censuré et gardé en lieu sûr à la Présidence.

Lui-même au détour d’une intervention, n’a pas hésité à avouer qu’il n’est pas facile de traiter avec des " médiocres ". La pique n’a certainement pas échappé à ses adversaires. Dans ce contexte fait de peau de bananes, certains analystes pensent que ses ennuis avec la BCEAO ne sont pas gratuits.

Surtout à un moment où le gouvernement est sur le point d’être recomposé, beaucoup y voient aussi des mains noires togolaises, même si officiellement la BCEAO ne parle que des critiques du professeur au sujet de la gestion du Franc CFA.

A lui seul, il est devenu la cible de plusieurs clans qui ont pu se coaliser contre lui. Et pourtant, ils pataugent ensemble dans la mare de la médiocrité que constitue le pouvoir Rpt-Unir pour lequel il a encore battu campagne.
Aujourd’hui, il doit se sentir seul, face aux loups. Et c’est ce qui arrive quand on cède à la tentation de rejoindre, aussi, la mangeoire, de la défendre, tout en sachant que la mangeoire en question ne contient que des mets indigestes pour la population.

Au sein du gouvernement, la guerre ne se limite pas à celle qu’il y a autour de Kako Nubukpo. Personne ne veut partir, à commencer par la tête, Arthème Ahoomey-Zunu, qui s’accroche malgré tout.

De son côté, sous la menace des appétits de certains de ses collègues et aussi d’un cadre de Yoto, il jette tous ses efforts dans la bataille pour sauvegarder son poste. Et le fait que le natif de Yoto ait entamé chez lui selon la rumeur des consultations, collectionnant, entre deux bâtons de cigarettes, des CV d’éventuels ministrables, suscite des inquiétudes à la Primature où on pourrait se poser des questions sur les garanties que certains qui s’agitent aussi, auraient eues avec le Prince.

Sur la liste des candidats à la Primature, des noms comme Djossou Sémondji, Nicoué Broohm et même Robert Dussey qui a décoré sa voiture de fonction aux couleurs d’Unir lors du meeting de Faure Gnassingbé à Agoè courent les rues.

En dehors de certains membres du gouvernement qui n’attendent que d’être recyclés dans un éventuel Programme de Démobilisation et de Réinsertion, plusieurs autres s’activent de façon visible pour taper dans l’œil du « recruteur ». On apprend par exemple qu’au ministère de l’Energie et des Mines, le locataire Noupokou Damipi a organisé une curieuse rencontre gentille avec les syndicats de la CEET qui ont dû hausser le ton il y a quelques mois contre le projet de Contour Global. A la Communication, Anaté Kouméalo s’entoure des journalistes. Elle qui jurait devoir fermer 80 % des organes si elle en avait les moyens a organisé mercredi un convivial déjeuner à l’intention des hommes de médias au restaurant les «Nuits d’Orient» à Kodjoviakopé. On ne devrait pas s’étonner que certains se mettent à cirer son image dans les prochains jours.

Tout cela, sans compter les multiples tours, retours, et détours auprès des marabouts qui, eux, devraient être en haute saison. Sans oublier non plus ceux qui attendent de rendre compte de leurs déconvenues dans leurs localités à l’issue de la présidentielle.

Source : L’Alternative N°423

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