Togo - La Délégation spéciale de la préfecture du Golfe était en opération coup de poing ce mardi dans le Canton de Sagbado, zone où le phénomène de la construction anarchique est une véritable endémie. En effet, plusieurs semaines après la descente musclée des autorités du Cadastre et de la direction de l’urbanisme, c’est au tour du président de la délégation spéciale de la préfecture, Kossi Aboka qui, à la suite d’une réunion avec les chefs cantons de la zone et les chefs de village, appuyé par des engins démolisseurs, a effectué une descente musclée sur le terrain pour faire le menage. Ainsi, les maisons construites dans des domaines administratifs et dans les rues, n’ont pu résister aux coups donnés par les bulldozers.
Donnant le ton de ces démolitions, le président de la délégation spéciale s’est montré ferme : « Des gens ont érigé des batiments dans les rues. Ils ont fait des clôtures pour bloquer la voie. Nous allons les dégager. Il n’y aura pas à faire de caresse ».
Ce fut une situation regrettable pour le chef du Canton de Sagbado, Togbui Yaotsè Sémékonawo III et qui aurait pu être évité si les administrés se conformaient aux procédures en vigueur dans l’acquisition de terrain. « Il y a certains qui envahissent les réserves administratives, certains se permettent aussi de construire dans les rues. Lorsqu’on est saisi et qu’on leur interdit de le faire, il y a certains qui se disent militaires retraités … ils réagissent d’une manière violente. Ils ne veullent pas s’approcher de toi pour avoir des conseils ». Cette tête couronnée du canton est d’ailleurs appuyé dans ses dires par les riverains. Selon un de ces riverains rencontrés au cours de la descente, certains parmi ceux qui occupent de façon anarchique les domaines administratives et les voies publiques « prétendent avoir reçue une autorisation de la direction générale de l’urbanisme et de l’habitat, mais sans présenter de papiers valables ».
Cette localité de la préfecture du Golfe disposant d’un Plan directeur approuvé par décret depuis 1983, Kossi Aboka conseille dès lors à toute personne tentée de s’acheter dorénavant un terrain dans ces zones de se rapprocher « d’abord de la Direction de l’urbanisme ou bien du Cadastre, ou encore de la préfecture du Golfe pour s’assurer que le domaine que vous voulez payer est propre ».
Même si cette descente fait grincer des dents à certaines personnes épinglées et dont les constructions ont été démolies, il est à noter que l’on ne saurait parler de développement lorsque les domaines réservés à la construction des infrastructures publiques sont squattés par quelques personnes au détriment de la masse.
M.G, Lomé
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