Affaire des incendies des marchés : Eric Dupuy hier encore devant le Doyen des Juges d’Instruction

Politique

Publié le jeudi 7 novembre 2013 | Liberté hebdo

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Le secrétaire à l’information de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), M. Eric Dupuy.

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Togo -
Fait insolite: Les militants et militantes de l’ANC ont improvisé une opération « Palais de Justice de Lomé propre »
La saga dans la fameuse enquête des incendies continue. Vingt-quatre heures après leur inculpation, les responsables de l’opposition à savoir Eric Dupuy et Claude Améganvi étaient encore convoqués devant le Magistrat instructeur. Et si l’audition du Chargé de Communication de l’ANC a eu lieu comme prévu, celle du leader du Parti des Travailleurs a été reportée à aujourd’hui. Scène inhabituelle, les militants de l’ANC ne pouvant, le temps de l’audition d’Eric Dupuy, leur héros, supporter l’insalubrité monstre au Palais de Justice, ont dû y mener une opération de salubrité publique.
Hier, Eric Dupuy, inculpé la veille dans la ténébreu
se affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara était à nouveau devant le Doyen des Juges d’instruction. Colis trop lourd à charger ? En tout cas, il y avait aux abords du Palais de Justice de Lomé, un impressionnant dispositif sécuritaire. L’accès au Palais était d’ailleurs interdit aux citoyens lambda. Que ce soit en venant de la Préfecture du Golfe vers le Palais ou de l’hôtel Ibis et / ou du Consulat de France. Cependant, ces barrières policières n’ont réussi à avoir raison des militants et militantes de l’ANC venus très nombreux au soutien d’Eric Dupuy et de Claude Améganvi.

L’audition du Chargé de Communication de l’ANC a duré des heures et des heures. Et, entre-temps, s’étant rendu compte de l’état d’insalubrité criard dans lequel baignait le Palais de Justice, tous ensemble, ces militants ont cherché des balais et tout le nécessaire pour rendre propre, ne serait-ce qu’un tant soit peu, le lieu de travail des magistrats. « Un esprit sain dans un corps sain », dit-on souvent. Interrogé sur les motivations de cette opération de salubrité inédite, Francis Pédros Amuzun, Chargé de Communication du CST, a ironisé en disant que « même si les magistrats togolais ne sont pas des adeptes des jugements de Salomon, au moins ils devraient vivre et être en bonne santé pour pouvoir rectifier le tir, le moment venu. Il y a la tuberculose qui sévit, le choléra aussi. Il est de la plus haute importance donc de créer au profit des magistrats et de leurs collaborateurs, un environnement sain, croit-il mordicus. Et ceci, afin de leur éviter de tomber malades ».

Au-delà de ce message, il affirme que cette opération devrait dorénavant rassurer les CST-sceptiques, quant au bien-fondé des actions de ce mouvement; c’est-à-dire le bien-être pour tous les Togolais, sans exclusive. Invitée à dévoiler le motif sous-jacent de cette opération pour le moins insolite, Mme Kuevi Ayélégan, une irréductible de Jean-Pierre Fabre donne une autre raison : « Nous sommes venus ce matin car on a convoqué l’un de nos leaders (Eric Dupuy, ndlr), dans la suite de l’enquête sur les incendies de Lomé et de Kara. Lorsqu’on les a convoqués hier (lundi dernier), nous étions là toujours pour les soutenir. Mais nous avons constaté qu’on n’était que dans la saleté. Aujourd’hui encore, nous sommes là depuis le matin et il est bientôt midi, mais nous ne baignons que dans la poussière. A un certain moment, nous avons appris qu’il y a eu coupure d’électricité. Aussi nous nous sommes dit que nous ne devrions pas nous plaire dans cette insalubrité. C’est notre pays. A notre niveau, nous aussi pouvons faire quelque chose pour l’entretenir. C’est dans cet esprit que nous avons improvisé cette opération « Palais de Justice propre ». A la question de savoir quand ils allaient terminer cette opération, elle a répondu : « Dès qu’Eric Dupuy sortira du bureau du Doyen des Juges d’instruction. Nous allons le suivre» (entretien traduit en français).

Une quinzaine de minutes plus tard, Eric Dupuy, la mine plutôt radieuse, accompagné de ses avocats, à savoir Mes Claude Amégan et Sylvain Attoh-Mensan, sortit du bureau du Doyen des Juges d’instruction, sous les vivats de la foule qui s’était subitement agglutinée pour lui témoigner son soutien. Et comme l’a précédemment déclaré Mme Kuevi Ayélégan, c’est tout un cortège qui se forma pour conduire l’inculpé. Mais où ? Difficile à dire.

Une chose est sûre, en revanche, c’est que c’était au son de slogans hostiles au régime Faure Gnassingbé du genre : « Ce sont eux-mêmes qui ont incendié les marchés » ; et de chants de triomphe tirés du terroir et du fonds musical éwé du genre « Les hommes vaillants ne craignent rien » qu’Eric Dupuy a été accompagné. Quant à Claude Améganvi dont l’audition était également prévue hier, peu après celle d’Eric Dupuy, il a été prié, entre-temps, de retourner à la maison et de ne revenir qu’aujourd’hui à 08h30.

Visiblement, ce dossier dont la vacuité reste un secret de Polichinelle, mais que l’on réactive à des fins inavouées, risque fort de plomber l’accalmie observée jusqu’ici sur l’accalmie observée jusqu’ici sur le plan politique.
Magnanus FREEMAN

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