Presque un mois déjà que les Togolais ont choisi de renouveler leur confiance au président sortant, Faure GNASSINGBE pour les cinq (5) prochaines années, au cours d’un scrutin jugé libre et transparent par la quasi-totalité des observateurs, nationaux comme internationaux.
Depuis, la Cour Constitutionnelle qui a proclamé les résultats définitifs a reçu le serment du président élu au cours d’une cérémonie sobre, en attendant l’investiture officielle en présence sans doute de plusieurs dirigeants et personnalités venus de pays amis.
Et justement, le temps semble avoir suspendu son vol à cet évènement, attendu comme le point de départ du nouveau quinquennat. Aux termes de l’article 63 in fine de la Constitution, le Président de la République entre en fonction dans les quinze (15) jours qui suivent la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Le suivant indique que pour ce faire, il prête serment devant la Cour Constitutionnelle réunie en audience solennelle.
C’est dire donc qu’au Togo, la prestation de serment permet au président élu ou réélu, de rentrer dans la plénitude de sa fonction et de ses prérogatives. En clair, Faure GNASSINGBE assume valablement depuis le 04 mai dernier, les charges de Président de la République. Dès lors, le retard pris dans la formation d’une nouvelle équipe pour repartir « à la tâche » est préjudiciable au déroulé des actions à venir, dont l’urgence n’est plus à démontrer, au vu des priorités, des attentes voire des impatiences.
Certes, l’investiture est une tradition et une pratique solennelles sous tous les cieux et dans presque tous les Etats, même si elle n’est pas expressément prévue par les textes, comme c’est le cas chez nous. Elle désigne non seulement la passation de pouvoir entre le président élu et le président sortant, mais aussi l’ensemble des dispositifs traditionnels, civils et militaires, qu’elle induit. Plus qu’une obligation constitutionnelle, c’est une tradition protocolaire à laquelle satisfait le Chef d’Etat élu. Aussi, son organisation à venir ne devrait pas être source de ralentissement de l’action gouvernementale.
En effet, à ce jour le Premier Ministre n’a toujours pas présenté sa démission comme il est de coutume au lendemain d’une élection présidentielle. Les ministres, quoique officiellement toujours en fonction, expédient en réalité les affaires courantes, n’ayant pas encore une visibilité sur leur avenir. De fait, c’est toute la dynamique qui devrait accompagner la période post élection avec des conséquences sur l’activité socio économique, qui a déjà tourné au ralenti pendant plusieurs mois, en attendant les élections.
Il importe donc que la mécanique se remette très rapidement en place pour aller vite ; les défis auxquels le pays est confronté et les engagements pris par Faure GNASSINGBE ne pouvant souffrir de pause. Au surplus, cette période d’inaction et d’absence de relance effective avec une nouvelle équipe au front, fait le lit des contestataires. Ils occupent en effet l’espace politico- médiatique et polluent le débat public avec la question électorale dont la page est pourtant tournée ; la nature ayant horreur du vide.... suite de l'article sur Focus Infos