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Détention abusive d’un journaliste togolais (Communiqué de presse)
Publié le lundi 25 mai 2015  |  RSF


© aLome.com par Parfait
Le sit-in programmé des journalistes ce 22 mai devant la DCPJ de Lomé n`a eu qu`une existence symbolique, à cause du grand déploiement de forces de l`ordre.
Lomé, le 22 mai 2015. Place Colombe de la Paix. Mobilisation des journalistes togolais vivant à Lomé pour exiger la libération de leur confrère BONERO LAWSON, et dénoncer les conditions de son interpellation.


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TOGO
Détention abusive d’un journaliste togolais

Reporters sans frontières (RSF) dénonce vivement la détention arbitraire d’un journaliste togolais depuis plus de deux jours par la direction centrale de la police judiciaire de Lomé.
Le directeur de publication du mensuel La Nouvelle, Bonéro Lawson-Betum, a été interpellé dans la matinée du 19 mai 2015 par deux individus en civil alors qu’il revenait du siège du quotidien privé Liberté. Il a ensuite été conduit dans les locaux de la direction centrale de la police judiciaire à Lomé.


Cette arrestation, qui s’apparente dans les faits à un enlèvement, fait suite à une plainte du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Colonel Yark Damehane, qui accuse le journaliste d’avoir publié en ligne et sur Facebook, “des écrits attentatoires à l’honneur du ministre (...) de sa famille et des menaces sur sa fille”. La police judiciaire a également perquisitionné le domicile de Bonéro Lawson-Betum au cours de laquelle son matériel de travail a été saisi.


“Reporters sans frontières dénonce la détention arbitraire de Bonéro Lawson-Betum depuis bientôt trois jours par la police judiciaire, déclare Virginie Dangles, adjointe à la direction des programmes de RSF. Les délits de presse sont dépénalisés au Togo. Si le ministre considère que le journaliste a tenu des propos diffamatoires, il doit saisir la justice. Nous demandons aux autorités de libérer incessamment le journaliste et de respecter le droit en vigueur dans le pays”.


Très critique du régime du président Faure Gnassingbé, le journaliste a par le passé eu des démêlés avec la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) qui a suspendu son mensuel ,La Nouvelle en 2012.


Dernièrement, ce sont des sites d’information indépendants qui ont été suspendus par le gouvernement. Depuis l’annonce des résultats contestés à la présidentielle du 25 avril qui a donné vainqueur le président Faure Gnassingbé face au leader de l’opposition Jean-Pierre Fabre, le gouvernement resserre son étau sur l’information indépendante. Parmi eux, le site d’actualités togolaises et africaines iciLome.com qui avait relayé les activités de l’opposition et la contestation des résultats de l’élection présidentielle, est bloqué.


Le Togo se situe à la 80e place sur 180 pays dans le Classement 2015 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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