Les combattants de Boko Haram ont perpétré des viols en série sur des centaines de femmes dans le nord-est du Nigeria. Des centaines de femmes violées qui ont trouvé refuge au camp de Dalori, dans la périphérie de Maiduguri, sont enceintes. C’est ce qui ressort de l’enquête publiée cette semaine par le journaliste du New York Times Adam Nossiter. Le co-lauréat 2015 du prix Pulitzer est le premier journaliste à s’être rendu dans ce camp gardé par les militaires nigérians.
RFI : Vous êtes en mesure d’affirmer avec certitude que des centaines d’ex-captives de Boko Haram qui ont trouvé refuge au camp de Dalori ont été violées avant leur arrivée au camp ?
Adam Nossiter : Oui, tout à fait. Il y a eu des viols massifs de femmes par les membres de Boko Haram. Leur pratique, quand ils s’emparent d’une ville, c’est de saisir toutes les femmes et de les entreposer, pour ainsi dire, dans une maison particulière pour une sorte d’esclavagisme sexuel dans le but de se reproduire, de produire une nouvelle génération de combattants de Boko Haram.
J’ai interrogé plusieurs femmes dans ce camp de Dalori qui ont subi malheureusement des viols en série par des terroristes de Boko Haram. Des centaines de femmes ont été violées, et c’est une estimation a minima. La population du camp de Dalori a dépassé la barre des 15 000. Et ça augmente chaque jour. Chaque jour, des réfugiés viennent de la campagne aux alentours de Maiduguri. Environ 70 % des réfugiés sont des femmes, et une large majorité de ces femmes ont été violées.... suite de l'article sur RFI