L’Afrique intéresse de plus en plus les banques et les fonds d’investissements étrangers. Il existe à cela au moins quatre raisons : une forte croissance économique, un secteur financier en voie de constitution, une masse d’épargne largement inemployée… et la perspective de rendements élevés.
« Les investisseurs internationaux viennent à la recherche de rendements », a rappelé Bruno Cabrillac, directeur des études et des relations internationales à la Banque de France, le 19 mai dernier dans le cadre des matinales du CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales). «Pour des niveaux de risque acceptables, nous observons des rentabilités deux fois supérieures à des économies développées.
Il est devenu rentable de prêter aux entreprises africaines », confirme Luc Rigouzzo, président du fonds d’investissement Amethis Finance, orienté sur l’énergie, les infrastructures, l’agro-industrie et les services financiers. Ce fonds gère aujourd’hui 530 millions de dollars d’actifs.
«Pour évaluer les dossiers de crédits présentés par les entreprises africaines, les grandes banques des pays développés appliquent des ratios de notation du risque souverain.
Ces ratios qui aboutissent à des taux d’intérêt très élevés pour l’emprunteur intègrent le fait que sur 100 dollars prêtés, 30 % de la somme ne sera probablement pas remboursé et qu’il existe un doute sur 60 % », explique-t-il. Pourtant les risques réels des entreprises privées sont nettement inférieurs aux risques mesurées par les agences de notation internationales sur les Etats. »