Togo - L’Union des forces de changement (UFC) fait encore parler d’elle à travers un communiqué rendu public cette semaine. La formation politique de Gilchrist Olympio dit ne rien regretter par rapport à l’accord qui le lie avec le pouvoir depuis 2010.
Dans un pays où presque tous les secteurs socioprofessionnels sont en ébullition et rentrent constamment en grève, où les hôpitaux sont devenus des mouroirs qui n’inspirent plus confiance aux citoyens, où la faim est la chose la mieux partagée, pendant qu’une minorité accapare les richesses du pays, l’UFC, elle, trouve que le « possible a été fait » par les tenants du pouvoir.
Cette formation trouve la dernière présidentielle « apaisée, juste et transparent ». Ce qui veut dire qu’elle balaie du revers de la main les nombreuses irrégularités graves constatées dans plusieurs CELI, avec des procès verbaux qui ne reflètent pas la réalité. Aussi, l’UFC feint d’ignorer les conditions rocambolesques dans lesquelles les résultats provisoires ont été proclamés par le président de la Céni le 28 avril dernier.
Aujourd’hui, le CAP 2015 se retrouve dans la rue pour protester contre les résultats de cette élection à laquelle l’UFC fait allégeance. En tout cas, pas surprenant du moment où à quelques jours de ce scrutin, Gilchrist Olympio a appelé les populations à ne pas voter le candidat du CAP 2015, Jean-Pierre Fabre.
On ne peut pas dénier à ce parti son constat sur la relance de l’économie togolaise. Cette dernière retrouve à petit feu sa santé, mais profite-t-elle à tous les Togolais ?
A part les travaux de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), dont le rapport et les recommandations pour un Togo réconcilié dorment dans les tiroirs du pouvoir, on se demande de quelle réconciliation parle l’UFC. Celle qui consiste, par exemple, à mettre en prison tous ceux qui ne veulent pas regarder dans la même direction que le régime RPT/UNIR ?
En tout cas, l’UFC est satisfaite des « progrès » réalisé par le gouvernement, puisque, à la croire, ce dernier ne peut faire que ce qui est possible.
« Le gouvernement, qui est le coordonnateur du développement national ne peut faire que ce qui est possible dans cette perspective. Le possible a été fait. Ce qui reste à faire confirme la validité de cet Accord pour les prochaines années », a indiqué le parti de Gilchrist Olympio.
Ces observations de l’UFC amènent plus d’un à se demander sur quelle planète elle vit. Dans tous les cas, le peuple togolais attend impatiemment le « havre de paix et de prospérité » que ce parti promet avec la « meilleure voie » qu’il a choisi.