L’insécurité grandissante dans le Bas-Mono ne touche pas seulement les civils, mais aussi les corps habillés. Est-ce une réponse du berger à la bergère ? Est-ce un règlement de compte ? Est-ce du zèle ? Beaucoup de question reste encore à se poser quand le jeune douanier, propriétaire de la voiture brûlée, à son poste à la douane d’Afagnan à 10 km d’Agoméglozou, frontière Togo-Bénin, est reconnu comme intraitable et sans pitié pour les trafiquants de carburant frelaté.
Dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 mai dernier, autour de minuit, la voiture d’immatriculation (2222 AO) garée devant les bureaux de la douane sans clôture d’Afagnan, a pris feu. Surpris par les flammes et la fumée, toute l’équipe s’est précipitée pour circonscrire le feu qui malheureusement a rendu le véhicule irrécupérable.
Le constat fait, révèle que le ou les auteurs du forfait étaient arrivés sur les lieux pour commettre son forfait à l’aide d’un canari dans lequel le feu a été déclenché avec un briquet retrouvé sur les lieux.
Une déposition obtenue par la gendarmerie a permis de diligenter une enquête qui a permis de mettre la main sur deux présumés auteurs, les nommés Touré et Rodrigue.
Selon cette déposition faite par un certain Koamivi, natif d’Afagnan, il aurait été menacé de mort par un de ses amis qui le soupçonnent d’être celui qui alerte les douaniers qui les arrêtent avec le carburant frelaté convoyé depuis le Bénin. La suite, il sera tabassé le jour de marché d’Afagnagan, un lundi, par Touré et Rodrigue, les présumés auteurs de la mise à feu du véhicule du Douanier. « Ils m’ont bien battu dans le marché et m’ont dit d’aller le dire aux douaniers et que c’est à eux le tour. Et ils ont aussi dit qu’ils vont lui faire voir de toutes les couleurs », a révélé Koamivi. C’est donc sur la base de cette déposition aux allures de dénonciation que les deux présumés auteurs seraient arrêtés.
Cette arrestation donnera lieu à un soulèvement des populations dans la matinée du mardi 19 mai, devant le commissariat d’Afagnagan pour empêcher les policiers à déférer les deux présumés auteurs.
Après trois heures de discussion avec les délégués des jeunes d’Afagnan, il a fallu des renforts de la part de la gendarmerie d’Agbleta, des policiers d’Agoméglozou et du Commandement de détachement pour sécuriser le poste de commissariat qui était pris en otage par des jeunes qui étaient prêts à tout, même défoncer si possible les portes du Commissariat de police, pour sortir les deux personnes arrêtées.
Pour finir, les jeunes arrêtés seront libérés sur le coup de 12 heures dans la journée de mardi 19 mai.
Une question reste posée : Quel sort sera réservé au nommé Koamivi que l’on accuse de dénoncer les trafiquants de carburant frelaté et par qui est intervenue la brève arrestation des deux jeunes gens ?
