Cinq pays d'Afrique de l'Ouest ont signé un document de projet avec les Nations Unies et Interpol pour le développement d'Unités de lutte contre la criminalité transnationale (UCT/TCU) en Afrique de l'Ouest. C'est à l'occasion d'une Conférence régionale de haut niveau des donateurs sur la criminalité transnationale organisée à Abidjan en Côte d'Ivoire.Dans un communiqué de presse conjoint, Dominique Suc, Représentant du Secrétaire Général d'Interpol reste convaincu «que seule une approche holistique et intégrée se traduisant par des actions coordonnées et concertées seront efficaces à faire reculer ces fléaux. C'est pourquoi INTERPOL se positionne comme un partenaire actif dans cette initiative ambitieuse que représente le projet WACI pour la sous-région». Suffisant pour que Shoaib Dastgir, Conseiller Police adjoint du Département des Opérations de Maintien de la Paix des Nations Unies (DOMP) prévienne: «si nous ne travaillons pas de manière continue et globale, nous donnons l'opportunité aux réseaux criminels qui exploitent la région de se regrouper et de renforcer leurs activités. Le DOMP a toujours été proactif au sein de l'initiative de WACI et continue d'explorer les moyens de répondre de manière adéquate aux défis évolutifs pauses par la criminalité transnationale organisée en tenant compte de contraintes.
Les équipes d'experts font partie de la dernière série d'interventions initiées pour faire face aux capacités limitées des UCT/TCU existantes et futures». Dr Sintiki, qui représentait le Président de la Commission de la CEDEAO a, pour sa part, apprécié. «La nouvelle approche régionale de WACI va dans la bonne direction en permettant de renforcer les liens et les synergies avec la CEDEAO et les autres acteurs dans la sous-région». Dans le même sillage, Said Djinnit, par ailleurs président du Haut Comité Politique de WACI (WACI POLCOM) a souligné que cette «nouvelle vision entend faciliter l'ancrage et l'autonomie nationale des Unités (UCT/TCU).
L'appropriation nationale est essentielle pour assurer la pérennité du programme et la coopération régionale». Et Yury Fedotov de l'UNODC d'ajouter qu'une «réponse régionale comme WACI permet d'assurer que la justice pénale et les services d'application de la loi apportent une réponse aux problèmes sur place et que ces dernières ne soient pas simplement déplacés d'un Etat à l'autre».
Guinée Bissau,Liberia et Sierra Leone, 3 pays pilotes
Les UCT/TCU sont la pierre angulaire de la WACI. Ce projet conjoint a été développé par le système des Nations Unies et Interpol en appui à la mise en œuvre du Plan d'action régional de la CEDEAO de lutte contre le trafic de drogues et le crime organisé. Elles sont déjà opérationnelles dans 3 pays pilotes de la sous-région que sont la Guinée Bissau, le Liberia et la Sierra Leone. Le projet est en cours d'implantation dans deux autres pays, la Côte d'Ivoire et la République de Guinée. Ces unités ont pour vocation de faciliter le recueil, le partage et l'exploitation des informations pour lutter contre ce fléau aussi bien au niveau national qu'international.
Elles ont aussi pour objectif de permettre une meilleure synergie des actions menées par toutes les administrations nationales concernées par la prévention et la lutte contre le crime organisé. Elles sont également impliquées dans la coopération policière internationale et les opérations conjointes transfrontalières. Leur opérationnalisation a déjà permis de déboucher sur des saisies et des arrestations d'envergure, notamment au Libéria et en Sierra Leone. La Côte d'Ivoire s'est engagée à concrétiser une telle unité dans les plus brefs délais.
La conférence était co-organisée par la CEDEAO, l'UNODC et l'UNOWA). Elle avait pour objectif de mobiliser des ressources pour soutenir les initiatives de la CEDEAO et d'assurer une approche cohérente, pragmatique et coordonnée pour mieux faire face aux menaces transnationales qui affectent la région. Elle a réuni plus de 80 participants dont des représentants des pays d'Afrique de l'Ouest et du Sahel ainsi que des organisations régionales, des partenaires au développement et des agences des Nations Unies.