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Kofi Annan: ’La démocratie n’est pas qu’une question de légalité; c’est surtout une question de légitimité’
Publié le samedi 30 mai 2015  |  Togo Breaking News


© AFP par SEYLLOU
La Commission ouest africaine sur les drogues (WACD) fait des propositions pour décriminaliser l’usage de la drogue en Afrique de l’Ouest.
Jeudi 12 juin 2014. Dakar. La Commission ouest africaine sur les drogues (WACD) créée par l`ancien secrétaire général de l`ONU, Kofi Annan, et présidée par l`ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo


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A l'issue de l'investiture du président nigérian Mohammadu Buhari, Kofi Annan, l'ancien secrétaire général des Nations Unies a publié une tribune dans laquelle il analyse l'organisation des élections à travers le monde. Il a évoqué le Burundi. Il appelle les autres pays, notamment africains, à s’inspirer de la transition politique pacifique au Nigeria. Pour lui, la démocratie n'est pas seulement une question de la légalité mais de la légitimité. Lisez plutôt.


Pour la première fois dans l’histoire du Nigeria, un président élu prend aujourd’hui le pouvoir, en succédant à un autre président élu, au terme d’une grande élection, libre, démocratique et dans un climat relativement paisible. Le président Goodluck Jonathan, en particulier, mérite toute notre considération, parce qu’il a concédé sa défaite rapidement et avec élégance.

J’étais présent, il y a tout juste trois mois, lorsque le président Jonathan et son principal opposant, le général Muhammadu Buhari, se sont entendus pour des élections pacifiques en signant un accord inter-partis aux termes duquel chaque camp prenait des mesures pour empêcher des violences électorales avant, pendant et après le scrutin. Ils se sont également mis d’accord pour accepter le résultat du vote. C’était un message important, qui a rassuré les Nigérians, leurs voisins, ma fondation et moi-même, qui avons soutenu ces élections.

Mais ce message a t-il été entendu au-delà des frontières du Nigeria ?

La multiplication d’élections à travers le monde a été l’un des développements les plus spectaculaires qu’il m’a été donné de voir durant ma carrière. Pays après pays, des gens ont risqué leur vie pour pouvoir voter. Les élections sont l’outil indispensable de la démocratie.

Mais au cours des dernières années, des élections manipulées ont souvent érodé la foi des citoyens dans les processus démocratiques. Des processus électoraux violents se sont produits dans des pays aussi variés que l’Egypte, l’Ukraine, la Thaïlande et plus récemment le Burundi.

Cela prouve combien des élections, qui ont vocation à promouvoir la stabilité et faciliter la transition pacifique du pouvoir, peuvent diviser si le processus n’est pas tenu de façon professionnelle et transparente, en toute intégrité. Il n’est pas surprenant que, lorsque des élections sont vues comme un simple exercice pour permettre à une personne ou à un groupe d’accéder ou de conserver le pouvoir dans un contexte totalement anti-démocratique, elles deviennent rapidement une source de désillusion et de violence. Alors qu’il n’existe pas d’élection parfaite, même pas dans les démocraties les plus stables et les plus développées, les citoyens veulent au moins que leurs élections soient justes et crédibles.

La leçon qu’il faut retenir est que des élections seules ne sont pas suffisantes, même si toutes les procédures techniques et organisationnelles sont respectées. La raison en est simple : la démocratie n’est pas qu’une question de légalité, même si l’Etat de droit est crucial pour une société pacifiée ; c’est surtout une question de légitimité. Les élections doivent offrir un véritable choix. D’un autre côté, si des élections qui portent au pouvoir un gouvernement sont considérées comme truquées et inéquitables, et que ce gouvernement ne gouverne pas de manière démocratique, il ne profitera d’aucun bénéfice associé à la démocratie. Il aura même, sans doute, de la difficulté à gouverner.

Le défi que doivent relever les jeunes démocraties, tout comme les plus anciennes, est de s’assurer que les élections se déroulent dans un état d’esprit démocratique, soutenues par des institutions fortes qui peuvent garantir un processus électoral intègre.

Le président sortant, Goodluck Jonathan, a ouvert la voie vers une transition pacifique. Il incombe désormais au président élu Buhari de gouverner en faisant preuve d’un état d’esprit démocratique, de renforcer les institutions publiques et d’assurer que les prochaines élections locales et législatives ne ressuscitent pas les anciennes pratiques.
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