Message du Ministre de l’environnement et des ressources forestière
Chers concitoyens,
Mesdames et messieurs,
Le 05 juin de chaque année, le Monde entier commémore la Journée Mondiale de l’Environnement, instituée par l’Organisation des Nations Unies en 1972 à l’occasion de l’ouverture de la Conférence de Stockholm sur l’environnement humain.
Ce 05 juin 2015, le monde entier commémore cette journée autour du thème :
« Sept milliards de rêves. Une seule planète. Consommons avec modération. »
Ainsi libellé, ce thème, tout en nous rappelant que nous n’avons qu’une seule Terre, qui met en évidence le déséquilibre entre l’accroissement rapide de la population mondiale et les ressources naturelles de plus en plus limitées dont nous disposons puis nous interpelle sur nos modes de consommations desdites ressources pour satisfaire nos besoins.
Mesdames et messieurs,
Le bien-être de l’humanité’ et le fonctionnement de l’économie reposent essentiellement sur la gestion responsable des ressources de la planète. Cependant, les preuves que les populations consomment bien plus de ressources naturelles que ce que la planète peut fournir durablement s’accumulent.
Notre planète qui ne comptait que 2,52 milliards d’habitants en 1950 est aujourd’hui sollicitée pour satisfaire les besoins de plus de 7 milliards et le sera davantage à l’horizon 2100 pour satisfaire les besoins de plus de 14 milliards d’habitants. La question qui se dégage au regard de la vitesse actuelle d’épuisement des ressources naturelles est : « avec quelles ressources le ferons-nous ? ».
Malgré tous les moyens techniques et financiers déployés dans le secteur de l’agriculture, 805 millions de personnes dont 60% sont des femmes et 19% des enfants, souffrent encore de la faim dans le monde ; chaque année, plus de 19 millions d’enfants naissent en sous-poids et ce, bien souvent, à cause de l’alimentation inadéquate de leur mère avant et durant la grossesse.
Au plan environnemental, le constat est amer et très inquiétant : de nombreux écosystèmes terrestres ’sont déstabilisés car surexploités pour satisfaire les besoins d’une population en forte croissance.
Selon la FAO, la planète perd en moyenne 4,9 millions d’hectares de forêt par an, soit près de 10 hectares de forêt par minute, l’Afrique et l’Amérique du Sud ayant accusé les plus fortes pertes annuelles nettes de forêts entre 2000 et 2010. Ce phénomène est dû en grande partie à la conversion de forêts tropicales en surfaces agricoles cultivables, en particulier en Amérique du Sud et en Afrique. Malheureusement, cette déforestation coûte environ 4100 milliards de dollars de services éco systémiques gratuits, soit 594 $ par personne.
Les ressources en terre s’amenuisent drastiquement et l’on dispose de moins en moins de terres cultivables pour satisfaire des besoins alimentaires de plus en plus croissants. Le recours aux engrais chimiques et aux pesticides pour améliorer la productivité ’n’a pas permis de relever le défi alimentaire que pose l’accroissement démographique. Bien au contraire, l’utilisation des engrais chimiques a contribué à dégrader les terres tandis que l’usage des pesticides est venu réduire la qualité des aliments. Selon la FAO, 25% des aliments à l’échelle mondiale sont infecté par l’aflatoxine. Cette situation est aggravée par les pressions de l’urbanisation et des besoins en matière de transports.
Quant aux ressources en eau, elles se raréfient du fait, non seulement des anomalies climatiques, mais aussi et surtout de l’accroissement des besoins qui induisent des prélèvements supérieurs à la capacité de renouvellement de la ressource, de l’envasement et de l’empoisonnement des cours d’eau.
Les ressources biologiques s’épuisent inexorablement du fait des pressions humaines et du réchauffement de la planète. Beaucoup d’espèces et d’écosystème vulnérables sont menacés de disparition si la température mondiale augmente de 2°C ; ce qui comporte des conséquences importantes sur la sécurité alimentaire mondiale et régionale.
Les besoins en énergie, toutes catégories confondues, croissent exponentiellement avec pour conséquence la pollution de l’air, de l’eau et des terres, la déforestation et les émissions croissantes de gaz à effet de serre, cause du réchauffement de la planète induisant les changements climatiques.
Selon différents rapports, d’ici 2050, si les modes de consommation et de production actuels restent inchangés, avec une augmentation de la population qui devrait atteindre 9,6 milliards, nous aurons besoin de trois planètes pour maintenir nos modes de vie et de consommation. Selon la FAO, il faudra augmenter la production agricole mondiale de 70%. Bien que cette affirmation ne soit qu’une conjecture reposant sur des hypothèses, il n’en demeure pas moins vrai que le défi alimentaire lié à la croissance démographique est réel : pourra-t-on nourrir le monde demain, faire face à l’augmentation de la population et à la raréfaction des ressources naturelles ?
Chers concitoyens,
Produire davantage et durablement dans un contexte de climat changeant et de raréfaction des ressources naturelles pour couvrir, en quantité et en qualité, les besoins alimentaires d’une population en constante augmentation constitue sans nul doute le plus important des objectifs sur lequel le monde entier doit se concentrer.
Ce défi peut être relevé si nous changeons nos modes de consommation des ressources naturelles par la minimisation des gaspillages et la promotion de leur gestion rationnelle. Consommer dans les limites que la planète nous offre est la seule stratégie possible afin d’assurer un avenir sain grâce auquel nos rêves pourront être réalisés.
Mesdames, Messieurs,
Je saisis cette occasion pour appeler chaque togolaise et chaque togolais à plus de responsabilité environnementale face à la déforestation qui s’intensifie, à la dégradation accélérée de nos terres qui, de plus en plus, ne se prêtent plus aux cultures, à la prolifération des sachets plastiques, plus dangereux que serviables, au dérèglement du climat qui menace notre existence et celle des générations à venir etc.
Souvenons-nous au quotidien que nous n’avons qu’une seule planète, la TERRE. Ce faisant, nous saurons réfléchir aux incidences de nos choix sur l’environnement.
« Ne consommons pas plus que ce que la planète peut nous offrir »