Si le Togo ne s’était pas dotée d’une nouvelle centrale thermique, le pays serait aujourd’hui plongé dans le noir, n’en déplaise à tous ceux qui accablent les pouvoirs publics.
Depuis plusieurs semaines, les clients de la CEET (compagnie publique d’électricité) sont victimes de délestages récurrents. A l’origine des coupures, l’impossibilité pour le Ghana de livrer la quantité d’énergie prévue contractuellement.
Pire encore, le Nigeria a cessé ses approvisionnements en gaz naturel via le pipeline ouest-africain (WAPCO).
Financée, construite et gérée dans le cadre d’un partenariat public-privé par la compagnie américaine ContourGlobal, la centrale de Lomé fonctionne à pleine capacité pour pallier aux carences des deux fournisseurs. Mais elle doit recourir au fioul lourd (HFO) alors que sa conception reposait sur l’utilisation du gaz naturel livré par le Nigeria. Les quantités promises n’ont jamais été atteintes.
Et il y peu de chance pour que cela arrive un jour à moins d'un miracle.
Aussi, les experts en énergie envisagent sérieusement l’option du gaz naturel liquéfié (GNL), du méthane porté à très basse température pour le faire passer à l'état liquide et en réduire le volume, et ainsi pouvoir le transporter par méthaniers.
Le GNL devrait dépasser le gaz en réseau d'ici 2035.
Le GNL a deux grands intérêts. Il permet de transporter du gaz sur de très longues distances plutôt que de construire des tuyaux sur des dizaines de milliers de kilomètres, le gazoduc ouest-africain a coûté 1 milliard de dollars !
Deuxième avantage, sa flexibilité en termes de destinations. Il est possible de réorienter les navires en fonction des demandes sur l'ensemble de la planète, ce qui est impossible pour les gazoducs.