Sélom Klassou est le nouveau chef du gouvernement du Togo nommé par Faure Gnassingbé, le chef de l’Etat proclamé aux élections organisées en avril 2015 mais désavouées par la majorité de la population togolaise. Ce recours à un homme qui a fait toutes ses classes dans le parti unique, Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), met fin aux élucubrations sur la paix et à l’efficacité retrouvées au Togo depuis 2010. Après un semblant de renouveau et de modernité, Faure restaure-t-il le régime autocratique hérité en 2005 de son défunt père le dictateur Eyadéma ?
Selom Klassou est né en 1960 à Notsé, député du Haho et vice-président de l’Assemblée nationale, il fut ministre de la culture puis de l’éducation en 2003. Lors de la présidentielle de 2005, il était le responsable de la campagne de Faure Gnassingbé qui s’est soldée par 500 morts selon le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
Depuis la signature de l’Accord Politique Global en 2006, il est l’un des caciques de l’ancien-régime RPT qui s’oppose aux réformes constitutionnelles et institutionnelles, ayant manœuvré pour faire échouer toutes les négociations lors des dialogues entre l’opposition et le pouvoir.
Sélom Klassou , « le RPT pur jus » succède donc à Arthème Ahoomey-Zunu, « le CPP parti charnière ». C’est du pareil au même avec une préférence pour le vivier du RPT canal historique ; ce choix stabilise le système et verrouille définitivement Faure Gnassingbé.
Pour les observateurs avisés, la Présidentielle d’avril 2015 orchestrée par la vieille garde et les alliés du régime RPT est l’application des anciennes recettes du clanisme et du tribalisme. Les artisans de la résurgence de ces clivages entre les différentes populations de la nation togolaise ne viennent-ils pas de soulever le couvercle des ressentiments étouffés ?