Les enfants togolais atteints du cancer de la mâchoire ou du rein n’ont plus trop de soucis à se faire. Si tant est que le mal est signalé assez tôt, la guérison et la survie sont presque assurées. C’est grâce à l’entregent de l’association humanitaire Victoir dont les responsables ont dressé le bilan d’étape de 10 années d’activités le mardi 5 novembre au CHU Sylvanus Olympio de Lomé.
«Je fais le rêve avec vous que très bientôt VICTOiR pourra prendre en charge les lymphomes de Hodgkin et les leucémies», voilà la perspective dans laquelle
Brigitte MEILLON, dentiste française et présidente de l’association VICTOiR inscrit les activités futures de son organisation. Intervenant à l’occasion de cette cérémonie de
présentation du bilan d’étape, Brigitte Meillon a refait l’historique de leur rêve et de leur engagement, de leur passion aussi. De 2004 à ce jour, du chemin a été parcouru, des obstacles franchis et des difficultés surmontées afin que des enfants togolais atteints de diverses formes de cancer soient pris en charge, soignés et suivis.
Les médecins français et togolais réunis au sein de l’association se sont donné le challenge de soigner les enfants atteints de pathologies cancéreuses comme les lymphomes de Burkitt et les nephroblastomes. Le lymphome de Burkitt, du nom du médecin qui l’a identifié, est une tumeur des ganglions localisée le plus souvent au niveau des mâchoires et de la face. La tumeur peut aussi se retrouver au niveau du ventre. Quelle que soit la localisation, il s’agit d’une pathologie mortelle si elle n’est pas vite diagnostiquée. Le nephroblastome quant à lui est une tumeur du rein chez l’enfant. Ces deux pathologies ressortissent au groupe des cancers de l’enfant et, à ce titre, elles sont fondamentalement douloureuses, mortelles et au traitement assez coûteux. Ce traitement consiste en une chimiothérapie- traitement exclusif par l’administration de médicaments rares et aux prix prohibitifs pour les parents- plus une intervention chirurgicale pour le nephroblastome.
L’action de VICTOiR
Jusqu’en 2006, il n’y avait aucune possibilité de soigner ces pathologies au Togo; pis, ainsi que l’a souligné Brigitte Meillon «le service d’oncologie du CHU Sylvanus Olympio n’existait que sur le papier». De ce fait, il a fallu attendre l’engagement de VICTOiR pour que les lignes bougent. Ce ne fut pas facile et Brigitte Meillon la présidente de l’association n’oublie pas «toutes les tracasseries, toutes les peurs et les sources de découragement qui ont jalonné le chemin et qui surtout à certains moments ont failli faire baisser les bras». Ainsi, grâce à cette association, grâce au dévouement de Madame Meillon et de ses collaborateurs togolais notamment le docteur Gbadoe, professeur agrégé de pédiatrie au CHU Sylvanus Olympio, le rêve est devenu réalité. Depuis 2006 au moins, il est possible de soigner avec succès les enfants atteints des pathologies sus-indiquées. A cet effet, VICTOiR a réussi en 10 années d’activité à faire créer une véritable unité d’oncologie au CHU S.O, a fait mettre les équipements adaptés; recruté deux infirmiers qui sont à sa charge.
«C’est presque un miracle que VICTOiR a réalisé», confie un compatriote présent à la cérémonie de bilan. Quand j’ai vu les diaporamas, je me suis dit que cette association est à encourager et à soutenir. Sans faire de bruit, elle a apporté du secours et de l’espoir à tous ces enfants naguère condamnés à la vie clandestine ou à la mort».
L’association VICTOiR a pris en charge près de 70 enfants depuis 2006. Deux enfants sur trois sortent guéris de l’unité grâce à la prise en charge totale de VICTOiR et bénéficient d’un suivi sur 3 ans.