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Jérôme Valcke, S.G de la FIFA : « On doit avoir les bonnes personnes pour faire le bon travail. Parce que c’est aussi à la fin une affaire de personnes »
Publié le mardi 12 novembre 2013  |  Telegramme228


© Autre presse par DR
Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA


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Togo - Football Togolais / Les jours du BE de la FTF désormais comptés ?

En escale à Lomé, le Secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, qui était en route pour l’Afrique du Sud, a rencontré hier lundi, certains médias sportifs togolais et internationaux. Il a profité pour faire le point sur des discussions qu’il avait eues avec le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, et aussi avec des membres du gouvernement, sur la collaboration qu’il doit y avoir pour un développement du football togolais. Il a également évoqué la nouvelle formule de financement expérimentée par la FIFA et qui semble être déjà en cours au Togo, avec le recrutement d’un auditeur en la personne du Cabinet KPMG, pour vérifier et suivre scrupuleusement la gestion des fonds que l’instance de gestion du football mondial alloue au Togo. Il a également livré le fruit des échanges qu’il a eus avec les responsables du football ghanéen sur la situation sécuritaire autour du match Egypte-Ghana qui aura lieu au Caire. Lecture !

Vous êtes en visite à Lomé depuis hier (dimanche 10 Novembre 2013), quelle est la raison ?

La raison c’est premièrement que je suis en voyage sur l’Afrique du Sud et que donc Lomé est à moitié parcours entre Zurich et Johannesburg et donc qu’il était prévu depuis un moment déjà qu’on se rencontre et que l’on parle de ce que la FIFA a mis en place depuis plus d’un an, 18 mois pour relancer le football togolais après différentes crises qui l’ont secoué. Donc c’était pour lui présenter ce plan, pour lui expliquer ce que nous faisions, là où nous allions, où nous voulons amener le football togolais et donc avoir un échange et être perçu. Quand vous jouez à un certain niveau et que le Togo est à ce niveau là, ça veut dire que le Togo s’est qualifié en 2006 pour la Coupe du monde, le Togo a joué la Coupe d’Afrique des Nations et est arrivé en quarts de finale, donc le Togo est une équipe majeure du football africain, a des joueurs qui sont de grandes stars à travers le monde et qui jouent dans cette équipe nationale. Donc à un moment donné, vous ne pouvez pas atteindre ce niveau sans soutien du pouvoir public, sans que vous travailliez main dans la main, ministère des Sports, gouvernement et FIFA et la CAF. Je voulais donc profiter de cette occasion, parce que souvent on a dit que j’intervenais indirectement dans le football togolais, ce qui n’était pas vrai puisque de toutes les façons, je le faisais par rapport à mon poste de Secrétaire général. Mais je voulais rencontrer le chef de l’Etat, parler en tête-à-tête avec lui, lui expliquer où on allait, que lui aussi m’explique quelles étaient ses ambitions et qu’on ait cette entente et cette compréhension entre ces deux poids majeurs que sont la FIFA et les pouvoirs publics. Et certainement que ça sera étendu à la CAF pour qu’on soit tous ensemble avec un seul objectif, non seulement pour que le football togolais joue en championnat de première division comme ça s’est fait cette année avec le match d’hier pour la finale, ou l’année d’avant, mais que ce qui ne s’est pas fait cette année, par exemple pour qu’il y ait un championnat de deuxième division, qui vise un système de promus et de relégués, bref que le football togolais soit à l’image de ce que doit être le football, que le football togolais soit en accord avec les statuts de la FIFA et que le football togolais soit à l’image de ce que le monde veut aujourd’hui, c’est-à-dire un football qui est transparent, qui est organisé et qui n’a pas d’histoires.

Qu’est-ce-qui était retenu finalement ?

Ce qui a été retenu, c’est que, encore une fois, c’est une première fois qu’on s’est rencontré et moi c’est toujours un peu spécial parce que moi j’ai habité ici il y a 40 ans, et même si ce n’était pas le même pays il y a 40 ans, et donc c’était pour proposer qu’on puisse travailler avec votre ministre de l’Economie et des Finances, travailler avec votre ministre des Sports, que l’on travaille avec le bureau du Premier ministre et encore une fois que l’on travaille sur ce plan de développement. La FIFA a investi plusieurs millions de dollars dans le football togolais au cours de ces derniers mois à travers différents plans. On a une assistance financière à toutes nos associations membres mais on a aussi un nombre de projets qui permettent d’aider les associations membres à développer des nouveaux projets, à développer du football de jeunes etc, donc il faut qu’il y ait une compréhension de ce que le pouvoir apporte comme soutien, à ce que la FIFA apporte comme soutien, à ce que la CAF apporte comme soutien. Ceci pour être certain que l’on travaille ensemble, que l’on fait des projets communs qui encore une fois ont pour but de développer le football togolais. Donc c’était ça maintenant, on va travailler ensemble, pas ici la fin de l’année parce que je dois faire un tirage au sort de la Coupe du monde le 6 décembre prochain, donc on a un agenda un peu chargé. Mais j’ai dit au chef de l’Etat que dès le mois de janvier 2014, on devait avoir une mission supplémentaire de la part des gens qui travaillent avec moi au sein de la FIFA, s’il le faut du département de développement du football et qu’on devait avoir une mission, travailler ensemble pour mettre en place de nouveaux projets suite aux investissements que nous on a fait ces derniers mois.

Est-ce que vous êtes satisfaits des financements que vous avez apportés au football togolais ces derniers mois ?

De toutes les façons, vous savez que ces financements sont faits maintenant à travers une structure financière, on a un auditeur et que tout est fait d’une manière la plus transparente. On ne fait pas de versement sans que ce versement soit justifié, que le versement soit lié à un projet. Pour cela on est bien. Maintenant encore une fois, il ne faut pas travailler juste avec une vision, à six mois. Il faut travailler avec une vision à long terme. Et c’est pour ça qu’on va commencer en début janvier 2014 avec comme vision, la Coupe du monde 2018, c’est ce qu’on devrait avoir comme objectif, et espérer que le Togo se donne les moyens de se qualifier encore une fois pour la Coupe du monde. Et que les qualifications ne soient pas trop rares quand encore une fois vous avez des joueurs d’un tel niveau.

On sait qu’il y a un problème de gestion du football togolais, à ce niveau là est-ce que vous avez une idée des solutions qu’il y a à court terme ?

A court terme, c’est ce que je vous avais dit, c’est que tous les investissements et paiements de la FIFA se font à travers une plateforme financière, ce qui n’est pas unique au Togo. C’est ce qu’on fait d’ailleurs pour l’organisation de la Coupe du monde au Brésil ou celle de la Coupe du monde en Afrique du Sud, on a fait de la même manière. Chaque fois on utilise un auditeur recruté, que ce soit KPMG ou un autre, et l’ensemble des versements se font après vérification par ces auditeurs, et deuxièmement, c’est pour ça on doit s’asseoir, pour vérifier ce qui a été fait et voir comment on peut améliorer, apprendre de ce qui a été fait, savoir si ce qu’on a fait était bien ou pas assez, et avancer. Aujourd’hui le monde ne tolère plus l’à peu près. Le football est devenu tellement, à tort ou à raison, la propriété de tous, qu’il n’est plus simplement la propriété de la FIFA, et que donc tout le monde demande à la FIFA d’appliquer un niveau de transparence, de compréhension pour tous. Et c’est ce qu’on doit faire. Donc toutes nos associations membres ont le devoir de mettre en œuvre ce que la FIFA a mis en œuvre au cours de ces deux dernières années, à travers un ensemble de réformes pour assurer encore une fois que ce que vous faites, vous le faites dans les règles de la finance internationale, de l’éthique et de ce qu’on appelle en anglais, de la « Comprehense ». Donc je dis, on est obligé de travailler comme ça et tous nos membres sont obligés de travailler comme ça, et toutes nos compétitions doivent être organisées comme ça. C’est ce que l’on doit mettre en œuvre au Togo au même titre qu’en Afrique où on descend maintenant pour parler des conditions de gestions de la SAFA et pour parler des conditions de développement du football dans ce pays. Le Togo n’est pas unique mais le Togo a encore un certain nombre de choses, un certain travail à faire, une certaine route à faire avant que tout soit parfait.

Avec le même bureau ?

On verra. Pour l’instant, je ne réponds pas à cette question, puisque ce n’était pas l’objet. On doit avoir, c’est vrai, les bonnes personnes pour faire le bon travail. Parce que c’est aussi à la fin une affaire de personnes.

Il y a un certain nombre de mois que la presse togolaise évoquait une mauvaise gestion des fonds que vous envoyez à la FTF, alors votre présence peut renvoyer à ce que vous réglez le sort de ce bureau là ?

Non, non ! Ma présence et celle de l’équipe qui voyage avec moi, vous montrent que la FIFA est intéressée par ce qui se fait au Togo, que la FIFA n’est pas juste un banquier qui ne vérifie pas où va son argent, et comment est utilisé son argent. Donc la FIFA vient ici au Togo, et on continuera de suivre le Togo, et on s’assurera que le Togo ait un succès. Une période de crise, elle a une limite dans le temps. Une période de crise ne peut pas être permanente, parce que, une crise permanente ne mène qu’au chaos. Donc on a commencé à travailler, et je peux vous assurer qu’on fera tout ce qui est en notre pouvoir pour que la FTF et le football togolais soient sur des bons rails. Et on doit se donner comme objectif encore une fois qu’il y est suffisamment de football joué au Togo pour que l’équipe nationale puisse se qualifier pour le Mondial 2018. C’est un exemple.

Parait-il que vous avez également rencontré une délégation ghanéenne au cours de votre escale à Lomé. Qu’est-ce qui a été finalement convenu pour ce match Egypte-Ghana ?

La décision, c’est qu’on a donné un ensemble de garanties des autorités égyptiennes aux Ghanéens, au président de la Fédération et au ministre des Sports, que j’ai pris la décision, qu’une délégation composée du président et d’un représentant ghanéen ira au Caire normalement au plus tard jeudi, pour voir de visu, quelles sont les mesures mises en place par le gouvernement égyptien pour assurer la sécurité du Ghana et pour assurer que le Ghana jouera ce match contre l’Egypte dans les meilleures conditions. Voila encore une fois, la CAF a organisé la finale de la Ligue des champions avec le club Al Ahly, ça s’est bien passé. Bien évidemment, il y a eu des fêtes avec un peu plus de débordement pendant le match avec des feux d’artifices…, ce qui est un peu regrettable mais bon c’est comme ça que les gens expriment leur joie et donc ce qu’on fera, c’est que l’on s’assurera, puisque c’est un match fondamental, que les mesures de sécurité seront au maximum et que tout le monde sera vérifié et qu’il n’y aura pas de débordement dans ce match. La décision c’est qu’ils vont vérifier d’eux-mêmes l’ensemble des garanties qui ont été données par le gouvernement égyptien qui a tout intérêt que ce match se déroule parfaitement contre le Ghana.

Propos recueillis par M.G, Lomé

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