Me Tchassona Traoré, président en exercice de la Coalition Arc-en-ciel, a échangé avec notre rédaction sur les questions cruciales des élections prochaines. Se voulant très pragmatique, le président du Mcd, compte profondément sur les élections locales pour changer la vie des populations togolaises. C’est ainsi qu’il veut qu’on l’organise au plus tôt.
Quant au présidentiel, Me Tchassona, contrairement à ses collègues de l’opposition, garde ses nerfs en se cantonnant sur la constitution. Pour lui, « le CPDC est
arrivé à certaines conclusions, somme toute, pas assez satisfaisantes
mais qui, si elles avaient été traduites dans les textes juridiques de
l’Etat togolais auraient permis aujourd’hui de clarifier ce débat (la candidature de Faure Gnassingbé en 2015 (ndlr). »
Lecture.
pa-lunion.com : Les élections locales prévues pour cette fin d’année seront finalement organisées plus tard. Comprenez-vous les raisons pour lesquelles ces élections traînent encore ?
Me Tchassona Traoré : Il était annoncé avant les législatives qu’avant la fin de l’année, des élections locales seront organisées. Ces élections locales que nous attendons depuis plus de trente ans et qui n’ont jamais eu lieu sont attendues parce que le développement doit pouvoir être organisé à la base avec nos populations qui doivent participer à la prise en main de leur destin. Si la volonté du gouvernement est de faire du Togo, un pays en marche pour le développement, c’est par les élections locales qu’il faut pouvoir imprimer cette volonté.
Depuis que nous sommes sortis des élections législatives, il y a encore des problèmes qu’on n’a pas encore fini de régler concernant ces élections. On en veut pour preuve que le reste du financement promis aux partis politiques qui n’est pas encore versé, la prise en charge des délégués de l’opposition qui reste encore une question de division et les cautions qui devraient être retournées aux partis qui ont atteint un certain taux aux élections ne sont pas encore versés aux partis de l’opposition. Nous gardons tout de même espoir qu’avec l’accompagnement des amis du Togo, de la communauté internationale, on se retrouvera pour que nous nous entendions sur les conditions qu’il faut mettre en place pour que les élections locales soit consensuelles. Nous devons nous entendre pour organiser les élections locales dans les meilleurs délais pour développer chaque canton, chaque ville pour que les populations puissent respirer et goûter au fruit de la croissance et du développement.
Quelle est la position de la Coalition Arc-en-ciel par rapport à une possible candidature du Président Faure Gnassingbé en 2015 ?
La question de la candidature de Faure Gnassingbé relève aujourd’hui de l’inconnu. Avant les élections législatives, il y a eu des cadres de dialogue mis en place par le gouvernement, en l’occurrence le Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC) qui est arrivé à certaines conclusions, somme toute, pas assez satisfaisantes mais qui, si elles avaient été traduites dans les textes juridiques de l’Etat togolais auraient permis aujourd’hui de clarifier ce débat.
La Constitution de 1992 avait limité le mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une seule fois et il était dit qu’en aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats. Et toutes les modifications constitutionnelles intervenues l’ont été de manière unilatérale et ceux qui en ont bénéficié sont ceux qui sont encore en place. A la lumière ce cela et si on aime vraiment ce pays, avec tout ce que nous voyons aujourd’hui comme problèmes au plan social à tous les niveaux avec la grève des enseignants qui a conduit à la fermeture des écoles, nous pensons que ceux qui gouvernent le pays pouvaient se dire qu’au bout du mandat actuel, même s’il n’y a pas de limitation, il faut laisser la place à d’autres pour s’essayer et voir comment le pays pourrait se relever.
La constitution donne-t-elle le droit au président de se présenter ?
Moi je ne me fie pas aux dispositions actuelles. Si on s’en tient au consensus sur la limitation de mandat acté au CPDC, le débat ne se pose pas. Mais nous sommes au Togo et nous espérons que le dialogue qui a été annoncé va se dérouler rapidement pour permettre de clarifier cette question avant d’aller aux élections.