Au commencement, ils étaient trente sept (37) à être interpellés par les agents du Service de Renseignements et d’Investigations (SRI), juste au lendemain de l’incendie du marché de Lomé (Adawlato) et ont été gardés dans certains centres de détention dont l’état major de la gendarmerie et la réserve.
Au fil des jours et des mois, le nombre diminuait. Beaucoup ont été relâchés. Sur les 37 personnes interpellées, responsables et militants de l’opposition pour la plupart membres du Collectif « Sauvons le Togo » (CST), seulement sept (7) ont été maintenus en détention jusqu’aujourd’hui pour des arisons que seuls ceux qui les détiennent là-bas savent.
Jeudi 11 juin 2015, à la demande de leur conseil qui a introduit une demande de remise liberté provisoire, cinq (5) des sept (7) ont comparu devant un juge à de la Cour d’appel de Lomé. Mais contre toute attente et à la surprise générale, le juge a rejeté cette demande de remise en liberté provisoire et ordonne au conseil Me ALOGNON un pourvoi en cassation devant la Cour Suprême.
Une décision inacceptable quand on sait que ces jeunes gens gardés en détention ne sont que des prévenus, c’est-à-dire des gens dont la responsabilité n’est pas établie jusqu’alors pour la cause dont ils sont accusés puisque les enquêtes ouvertes depuis ne confirment pas responsabilité dans ces incendies.
A en croire leur Conseil, Me ALOGNON, le juge aurait rejeté la demande de la remise en liberté provisoire qu’il a introduite parce qu’il prétend qu’en les libérant, ils risquent d’être lynchés par les victimes qui ont tout perdu dans ces incendies criminels.
Un argument qui n’a aucun sens ou fondement juridique quand on sait que ces gens ne sont pas les vrais auteurs de la chose pour laquelle on les accuse.
Une situation qui intrigue énormément leur Conseil ainsi que les défenseurs des droits de l’Homme qui suivent le dossier et qui pensent que le droit de ces prévenus est une fois encore bafoué.
Ces derniers ont ainsi regagné depuis leur lieu de détention déçus de la justice de leur pays qui refuse de dire le droit et de faire justice aux opprimés comme le recommande leur serment.
D’ailleurs beaucoup l’avaient dit à l’époque. Cette affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé a été montée de toutes pièces par des mains invisibles qui bénéficient d’une protection accrue.
Rien qu’à voir la manière dont la commission d’enquête mise en place a géré ce dossier depuis le commencement et quand on sait bien que dans le rapport des deux experts français il a été clairement indiqué que le liquide qui a servi à enflammer les deux marchés est un « liquide hautement inflammable qu’on peut retrouver dans les deux soutes aéroportuaires que compte le Togo », on se rend compte que les auteurs et commanditaires de cet acte crapuleux ne sont pas identifiables au sein de l’opposition comme on a tenté de le faire comprendre à l’opinion publique depuis le commencement. Ceux qui ont donc été arrêtés et écroués dans ladite affaire, le sont injustement.
Les enquêtes ont été faites à charge et non à décharge comme le recommande la loi voilà pourquoi ces gens sont encore de payer le prix de leur innocence en prison. Leur arrestation ne repose sur aucun élément probant pouvant servir à les maintenir dans les mailles de la prison. Rien puisqu’une partie du dossier des incendies des marchés, à la surprise générale, aurait disparu du nouveau cabinet créé à cet effet.
Une note affichée à l’entrée d’une des salles devant abriter une des audiences de ladite affaire l’avait clairement indiqué le jour où certains responsables du Collectif « Sauvons le Togo» (CST) répondaient à une plainte d’une autorité citée dans leur rapport sur lesdits incendies. Ou se trouve donc le sérieux dans tout ce qui se fait où des pauvres innocents paient le lourd tribut de la méchanceté d’autres compatriotes ? La justice togolaise est vraiment à double vitesse malgré sa modernisation tant vantée.
Tout compte fait, il y a lieu de retenir que ceux qui condamnent illégalement aujourd’hui leur prochain pour des fautes qu’ils n’ont pas commises, peuvent demain eux aussi subir la foudre des lois de la nature et se retrouver dans les mêmes conditions que ceux qu’ils briment aujourd’hui parce que l’histoire de la roue tourne, surtout qu’on est au Togo où le système en place pour un oui ou pour un non broie ses propres fils. Chacun à son tour chez le coiffeur.