Ce vendredi 12 juin, c'est le travail des enfants qui est tristement mis à l'honneur. Bien qu'il soit interdit dans la plupart des pays, ils sont environ 168 millions aujourd'hui à braver la loi pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, parfois dans des conditions plus que dangereuses.
La majorité (21,4%) se trouve en Afrique subsaharienne.
85 millions sur les 168 millions d'enfants qui travaillent (illégalement) dans le monde effectuent des travaux dangereux qui mettent en péril leur vie et santé physique et morale.
Le rapport mondial 2015 de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur le travail des enfants met en évidence les liens étroits entre le travail des enfants et le chômage des jeunes, ainsi que la nécessité de définir des approches politiques communes dans les pays où ces deux réalités prévalent.
La publication de ce rapport intervient alors que se tient à Genève le sommet de l’OIT. Il présente des données empiriques sur la façon dont le travail des enfants, quand il est combiné à une éducation limitée, conduit à une vulnérabilité accrue des jeunes et à de plus grandes difficultés à trouver un bon emploi.
Les conclusions du rapport se basent sur une collecte de données permettant l'analyse des trajectoires suivies par les jeunes pour entrer dans le monde du travail dans 28 pays à revenus faibles et moyens à travers le monde.
L’étude s'attarde également sur le fait que les difficultés rencontrées par les jeunes sur le marché du travail rendent l'investissement personnel dans l'éducation une alternative moins attrayante que le travail des enfants quand ils sont plus jeunes.
La question du travail dangereux chez les adolescents âgés de 15 à 17 ans est également abordée. Les jeunes de cette tranche d'âge critique, au-dessus de l'âge minimum d'admission à l'emploi dans la plupart des pays, mais aussi toujours légalement considérés comme des enfants, sont à cheval sur les deux problèmes, affirme l'étude. Elle démontre notamment qu'une proportion alarmante d'adolescents âgés de 15 à 17 ans qui travaillent, le font dans des travaux dangereux et sont donc considérés comme étant en situation de travail des enfants.
L'ensemble des données présentées dans le rapport atteste du fait que les défis auxquels sont confrontés les jeunes dans la recherche d'un travail décent ne sauraient être dissociés des défis posés par l'élimination du travail des enfants plus tôt dans le cycle de vie.
Le document conclut ainsi que l'élimination du travail des enfants doit être un objectif politique fondamental et un point de départ nécessaire pour la réalisation du travail décent pour tous.
Selon l’INSEED (Institut togolais de la statistique) 83% des enfants sont scolarisés dans le primaire et 51% dans le secondaire. 28% d’enfants entre 5 et 17 ans travaillent.
Un bémol cependant aux conclusions de l’OIT.
Dans un grand nombre de familles, les enfants aident leurs parents et tout en aidant leurs parents, les enfants apprennent des techniques de base. Pour de nombreux spécialistes, interdire le travail des enfants de façon unilatérale est irréaliste dans les pays en développement.
Un autre défi tient à l’arrivée sur le marché du travail de ces mêmes enfants, une fois atteint l’âge adulte. Ils vont devoir trouver un emploi. L’employabilité des jeunes est le premier des défis. C’est un sujet beaucoup plus compliqué que celui du travail des enfants, estiment certains spécialistes.
Au Togo différentes initiatives ont été engagées en ce sens. Le programme de volontariat, l’aide aux quartiers défavorisés et la finance inclusive permettent à des milliers de jeunes de trouver un premier emploi ou de lancer une activité rémunératrice.
Pour le directeur général adjoint de l’OIT, le Togolais Gilbert Houngbo, les pays en développement doivent mettre en œuvre des politiques combinées comprenant un effort en matière de scolarisation, notamment dans le secondaire, et des dispositifs efficaces afin d’assurer aux jeunes qui sortent du système scolaire un emploi décent.... suite de l'article sur Autre presse