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Togo, le cancre de la classe : le pays s’embourbe dans les mauvais choix
Publié le dimanche 14 juin 2015  |  Togo News


© aLome.com par Parfait
Jean-Pierre FABRE, candidat du CAP 2015, présente son programme de société à l`approche de la présidentielle d`avril.
Lomé, le 8 avril 2015. Hôtel EDA OBA. Jean-Pierre FABRE et les autres leaders du CAP 2015 présentent leurs "ENGAGEMENTS" pour bâtir un autre Togo.


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Le Togo se plombe tous les jours à un moment où les autres sociétés civilisées bougent, que la gestion des humains se révèle de plus en plus exigeante pendant que les mentalités se formatent au rythme de la nouvelle donne. N’empêche, n’empêche, qu’il demeure des poches de résistance contre le nouvel ordre. S’il est vrai que l’Afrique a sa curiosité, celle-ci est bien togolaise. Malgré leur retard, les pays africains, du moins la plupart, ne sont plus à l’ère de la politique politicienne, mais du développement économique. En effet, dans tous les Etats africains, les successions politiques se normalisent, les considérations mesquines s’éclipsent pour faire place aux enjeux de développement et au plus pressant : lutter contre la faim, la maladie, le partage inéquitable des revenus publics afin d’un bien-vivre dans un environnement social partagé.


Mais certains pays se singularisent et continuent par être les cancres de la classe. Le monde est depuis longtemps un village planétaire, l’Afrique avec. Plus la planète avance et invente de nouvelles modes de vie, plus certaines régions s’embourbent. Le Togo ressemble de plus en plus à un bateau dans l’attente d’un équipage incertain pendant que les autres bâtiments flottent en haute mer. Jusqu’où attendra-t-il encore dans la boue du rivage ?

L’absence d’orientation économique

Dame nature n’a privé la terre de nos aïeux et ses habitants de rien. Mais dans les politiques de développements, il faut savoir où l’on va afin de trouver un vent favorable. A ce siècle, le Togo demeure un des rares mondes où les sociétés d’Etat tombent en faillite l’une après l’autre sans que les premiers responsables ne se remettent en cause. Hier, la situation était encore excusable si on sait que le pays était régenté par une dictature militaire qui se réclamait des universités de « la nature ».


Ainsi, a-t-on vu une gestion économique sans grande orientation avec des éléphants blancs qui se multipliaient ici et là au détriment des projets durables. Pendant que le pays avait besoin de liquidité pour se positionner, le Togolais a vu des usines s’installer à grand frais, mais celles-ci n’ont jamais été inaugurées : la raffinerie de pétrole et l’usine textile de Kara. Actuellement, véritable ferraille mise en liquidation, cette dernière s’installait quand l’usine mère de Datcha était déjà noyée dans la sueur de l’animation publique. La nature a eu raison de la dictature militaire. Mais 10 ans après, l’économie balbutie encore aux mains des dirigeants pourtant présentés comme les meilleurs produits des écoles de gestion américaines. De quoi se demander si les jaloux qui estiment que le cursus académique du prince héritier est aussi bien émaillé ‘‘d’excellence’’ que des années académiques négociées ne détiennent pas une part de vérité. En attendant une réponse, la même fuite en avant, déplorée avec le père, continue avec le fils sans que les responsabilités soient situées moins encore que l’on s’arrête pour se demander ce qui n’a pas marché.


Chaque Togolais peut confirmer par exemple que d’une part, le port autonome de Lomé, jadis poumon de l’économie nationale, n’est plus que l’ombre de ses vagues, d’autres part, que la SNPT, l’exploitation des phosphates, est devenue un lieu de haut risque aussi bien pour les humains qui y travaillent que les deniers publics qui y sont investis, enfin, et c’est le pire, que même les Banques, surtout quand elles se veulent étatiques, ne sont plus des lieux sûrs pour l’épargne. A un moment où le pays a besoins de liquidité pour ses ambitions, les sociétés étatiques se désagrègent l’une après l’autre comme un château de cartes.


En toute honnêteté, le gestionnaire ‘’gnationale’’ de la République héritée reconnait qu’« il n y a qu’une minorité qui s’accapare des richesses des Togolais ». Pour s’accaparer d’une richesse, il faut avoir eu l’occasion de la gérer et Faure Gnassingbé la gère avec sa minorité. Si ce constat était sincère, nous croyons que la moindre des choses est de retirer la gestion des biens à ceux qui s’en accaparent au détriment des Togolais, encore faut-il que le prince lui-même arrive à se dissocier de sa prétendue minorité.
Pour se contenter d’un seul exemple, intéressons-nous au secteur minier. Sa gestion, c’est la gestion d’une secte. Tout est opacité, secret des dieux.


A quelle hauteur la société contribue-t-elle au budget national ? Secret d’Etat, personne ne vous le dira même les députés togolais. La corruption et la mal-gouvernance sont les maîtres mots. Tout est pratique de couvent où un gourou trône en maître avec le premier et le dernier mot sous les pieds. Il suffit de faire un tour, soit à l’exploitation ferroviaire de Bandjéli soit sur les champs de phosphates d’Hahotoe, pour se rendre compte.


Les faits parlent d’eux-mêmes. La nature est torturée par des exploitations qui vivent du ‘’sang humain’’. Gérées à perte, les ressources minières ont toujours été en deçà des attentes des populations. L’exploitation phosphatée du Togo, quatrième du monde et deuxième en Afrique après le Maroc, est réduite en de petits tas d’illusions qui flottent entre les nappes d’eaux polluées et la ferraille des engins d’exploitation coloniales. Plus le monde se modernise, plus l’exploitation devient archaïque et plus le secteur sombre.


Avec plus de 3 millions de tonnes l’an dans les années 90, plus qu’un simple enjeu économique à l’époque, cette mine fut aussi une arme de pression diplomatique. Actuellement, elle n’est plus qu’une petite hutte en terre battue, juste de quoi abriter les intérêts du clan et des exploitants juifs.


Nous vous publions, il y a seulement quelques mois, un mémorandum qui disait tout. Dans cette boîte, il a été question d’un plan stratégique de relance au prix des découverts à la BTCI. Mais la politique de redressement ne fera pas de miracle. A ce jour, la SNPT a bénéficié d’un financement de plus de soixante milliards CFA sur fonds propres, dit-on. Mais le secteur reste encore plombé et peine à retrouver même la moitié de sa productivité de 90. Les moyens financiers déployés sont utilisés pour satisfaire les surfacturations.


Les choix stratégiques de gestion ? Nous laissons les spécialistes se prononcer. Si Togotélécom est le prototype des boîtes à surfacturation dans les sociétés étatiques, la SNPT est, pour le secteur minier, le symbole des surfacturations et des faux frais. Tout ceci passe aussi par l’acquisition du matériel de mauvaise qualité. Pendant ce temps, à cause du délabrement très avancé des installations héritées de la colonisation, les champs miniers ne sont plus un lieu de travail, mais un champ de guerre où les agents côtoient la mort. Les dysfonctionnements dans l’organisation des ressources humaines ne sont plus une exception mais une norme.


La gestion du personnel, ce sont les agents eux-mêmes qui parlent de leur traversée du désert. A les entendre, ils n’ont pas goûté à une visite médicale depuis 17 ans et n’ont pas fini de réclamer du matériel de protection individuelle dans un environnement où les risques professionnels sont élevés du fait de la nature de l’activité et aussi de la mauvaise qualité du matériel. Pour corroborer l’opacité, ce sont des expatriés qui trônent en maîtres. Première exploitation nationale, si les topos se présentent ainsi, ne croyez pas que les autres exploitations font la différence.

La corruption endémique

La teigne qui a miné le régime Eyadema est la corruption. Elle a miné le père, et le fils n’est pas prêt à s’en défaire. Le régime Faure est présentement ‘’’cariée’’ d’une corruption qui ne dit pas son nom. A l’exploitation approximative des atouts de la nature, s’ajoute une corruption endémique. Monsieur Faure n’a pas de miracle et il ne peut pas en avoir. Lui-même pure produit de la corruption aussi bien politique qu’économique. Pour le moment, il est au stade des constats et non des actions. Il est loin de divorcer avec les vieilles habitudes, tant elles sont succulentes. Faure Essosimna Gnassingbé, le champion du régime en place, le plus diplômé et intelligent des partisans du RPT-UNIR, c’est la somme de mille et un scandales financiers. Quand le père a mis trois décennies pour se servir au jardin des Togolais, c’est à Faure qu’il a légué les coffres.


Celui-ci continue d’ailleurs à se battre sur la garde des clés avec ses frères et demi-frères. Il a été abreuvé au biberon des biens pour lesquels Eyadema ne rendait compte à personne. Né de Crésus par la magie de la gestion opaque, Faure Gnassingbé est ce jeune qui a fait ses premiers pas dans la grande cour, aux flots des gros moyens. Toujours entre deux vols, d’une mission à l’autre, rares sont les malversations financières auxquelles il n’a pas apporté sa touche. Qu’une société soit dilapidée jusqu’au capital social pour des missions bidons, que des banques s’effondrent pour l’intérêt de réseaux interposés, l’héritier n’a pas de miracle.


Le jeune à la tête blanche est trop souillé pour réaliser un miracle contre les crimes économiques et assurer la transparence dans la gestion des affaires publiques. Quand un bon samaritain vous promet un chapeau, regardez d’abord ce que lui-même porte. Mais le drame, est que, dans sa famille politique il est la meilleure pièce pour gérer tout un pays, « au pays des aveugles, le borgne est vraiment roi ». En termes de transparence, les pratiques du régime en place ne relèvent plus de la politique.


Elles relèvent d’une organisation mafieuse décriée, non seulement par les populations mais, aussi et surtout par les institutions financières les plus cotées du monde. Pendant que le trafic de la poudre prolifère dans les jardins des personnalités insoupçonnées, l’on s’organise à affaiblir l’adversaire par les crimes économiques. Pire, depuis les sommités, on déroule le tapis rouge à la finance occulte. Le FMI et autres bailleurs de fonds du Togo sont très regardants dans la gestion des biens publics.


Il y a de quoi, quand on est en face d’une race d’impunis qui n’a pas appris aux partenaires à compter sur elle. Allant des BTP à l’extraction minière pour aboutir à la réhabilitation portuaire, même dans les milieux comme le sulfureux monde du CASINO dont il a un faible, si Faure n’est pas actionnaire, il permet à un de ses inconditionnels de s’acheter des actions. Les bailleurs étant donc assez trop minutieux sur les dépenses publiques et la vie des entreprises, Faure et ses sous-fifres préfèrent faire bande à part. Ils s’abonnent aux prêts des réseaux souterrains où prospèrent le blanchiment et l’argent sale. Ils le préfèrent, même si les taux d’intérêt sont souvent plus élevés du fait aussi des retro-commissions.


Afin de passer pour d’indispensables dirigeants, seuls capables de donner une image au pays, sur le plan des infrastructures, à défaut de recettes nationales disponibles et de l’appui des bailleurs de fonds, ils font de la politique du préfinancement à outrance et de l’endettement un leitmotiv. Tous les rappels à l’ordre des partenaires n’ont pas rencontré une écoute attentionnée et le FMI de se retirer du Togo depuis quelques mois. Après le retrait de sa représentation, l’institution vient d’ailleurs de publier un rapport sans équivoque.

Les experts y parlent de « préfinancements mortels » et d’un risque de retour au cercle vicieux d’un endettement, qui de surcroit, n’est pas accompagné de croissance. Faure Gnassingbé et ses hommes ne veulent plus des financements surveillés, ils se constituent à part à la cadence des préfinancements suicidaires, peu importe si le pays sera forcement enrhumé. L’Union Européenne n’est plus dans la logique des coupures de coopération pour insuffisance démocratique, mais les financements vont privilégier les bons élèves contre les espiègles. Si rien ne change, les nombreux chantiers ouverts ici et là auront toutes les peines à s’achever à moins que le prince ait une autre magie pour se donner les moyens de sa politique. Ca n’a l’air de rien, mais à l’heure où tout est à refaire sur le terrain politique sur fond d’une grogne sociale, les spécialistes croisent les doigts quant à l’avenir économique de notre pays.

L’absence d’une vision politique

Sur le plan politique, le Togo est un cancer qui se métastase. Fort d’une armée encore ‘’coloniale’’, prête à tout pour défendre des intérêts du ‘’colon noir’’, le prince n’est pas prêt à quitter le pouvoir.

En refusant les réformes institutionnelles et constitutionnelles qu’il s’est engagé à faire quand il quémandait la crédibilité en 2006, en s’accrochant à une constitution unilatéralement révisée contre la volonté populaire de 1992, en refusant de mettre en œuvre les recommandations de sa propre CVJR, et tout récemment avec son « braquage électoral du siècle », il a annoncé les couleurs. Les Togolais le savent, et le voyaient venir, du moins ceux qui savent regarder. Comme si cela n’était pas assez singulier, sur le plan international, il vient de refuser son adhésion à un projet de limitation de mandat, de quoi situer ses homologues de la sous-région qui continuaient à croire en sa bonne foi.

Le prince ne veut pas quitter son héritage, seul contre tous, il lorgne plutôt vers sa fameuse vision 2030. Il est le seul capitaine à bord, tout puissant parce que, en face de lui, il n y a aucune contre-stratégie sérieuse.
Jean Pierre Fabre, oui, c’est le ‘’gentleman’’ de l’opposition, symbole d’un courage politique. On n’a beau tout dire de lui, il est resté une espèce rare dans le sens positif du terme. Une espèce en voie de disparition en ce sens qu’il a refusé de mordre à l’appât, ce qui n’est plus à la mode au Togo. Il reste inaltéré même si on tente de faire passer le contraire pour le discréditer. Mais de quelle stratégie l’opposant est capable pour satisfaire sa promesse de libérer un peuple qui l’aime tant ?


De quel entourage il est armé pour guérir le Togo de sa ‘’rage dentaire’’ ? Une poisse, tout est à recomposer si l’opposition crédible pense encore avoir un rôle à jouer. Nous ne parlons pas des Agbéyomé Kodjo, politiciens finis qui ont choisi de se recycler avec un retour au bercail à côté du prince pour racler les miettes qui les avaient échappées avec le père aux beaux vieux temps. On ne parle non plus des Agboyibo, le plus instable de la classe opposante, moins encore de la racaille que vous connaissez mieux que nous. On parle bel et bien de l’opposition crédible, l’ANC notamment. Tout est à refaire, aussi bien avec les hommes que les stratégies. Pour commencer, les politiques doivent savoir, il est triste de le dire dans une démocratie, que les élections ne sont plus une cure pour ce pays. De ce fait, si l’opposition n’a toujours que des stratégies électoralistes à la clé, de grâce, qu’elle libère le planché. Les révolutions n’ont jamais eu de leaders. Quand les Togolais en auront assez, ils sauront quoi faire. Le populisme a montré ses limites, après la conférence nationale souveraine, J. Kokou Koffigoh a dirigé une transition, les coups de feux ont eu raison de lui, Agboyibo a été un opposant de la première heure redoutable et populiste, la corruption a pris le déçu, Edem Kodjo, Gninninvi L, plus récemment l’opposant préhistorique Gil Christ, ils se sont tous crochetés les un par les autres ou par l’appât du régime en place. Un régime qui ne se nourrit que des divisions dans le camp d’en face. Personne n’a pu obtenir l’alternance pour les Togolais. Même quand la nature a fait le boulot, personne n’a pu récupérer le pouvoir. Aussi longtemps que ce régime sera en place, les opposants vont se tromper de cible, ils vont se cogner les têtes, ils seront divisés pour que vive la fratrie. Aucun togolais ne croit plus aux urnes dans ce pays, soient-elles importées par l’ONU. Personnes ne croit plus aux discours des diplomates frelatés prêts à dire non au premier tournant et oui au second, personne ne croit plus en une armée républicaine capables de neutralité pour que les forces politiques s’expriment sur des bases égalitaires. Personne n’ira se faire braquer avec son bulletin de vote, mais à situations in extrémistes, solutions in extrémistes.


Les Togolais croient encore au départ de gré ou de force de cette race dirigeante qui s’apparente tous les jours à la mafia Sicilienne. Laissez monsieur Faure et sa racaille gérer comme bon leur semble, ça prendra le temps que ça prendra, laisser les diplomates faire leurs business, laisser l’armée dans ses petites bottes, que personne n’en fasse un débat sérieux. Pensez à autre chose, difficile de dire quoi, pour libérer le pays. Quelque critique que soit la situation, si les politiques n’y croient plus, les populations y croient. Elle a le devoir d’y croire car les générations futures ne la pardonneront pas d’avoir bradé un pays aussi riche aux braqueurs à col blanc avec un cursus académique marchandé de toutes pièces.
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