Interview exclusive à Me Tchassona Traoré, président du parti politique MCD et président en exercice de la coalition ARC EN CIEL.

Politique

Publié le mercredi 13 novembre 2013 | icilome

© Autre presse
Me Tchassona Traoré, président du parti politique MCD

Vos outils

REAGISSEZ

Vidéos

Dans le dossier

Activités des partis politiques 2013

Togo - Dans cette interview avec Me Tchassona rencontré lors du lancement de l’artiste Bibi Reine, nous avions abordé plusieurs sujets: la musique, les états généraux de l’opposition, la candidature de Faure Gnassingbé aux présidentielles de 2015, la santé du Premier Minsitre Ahoomey-Zunu, la fermeture des écoles au Togo, les élections locales futures etc. Lecture.
icilome.com : Bibi Reine de la même localité que vous vient de lancer son tout premier album. Au lancement de cet album, trois tableaux d’honneur de l’artiste ont été mis en enchères et vous êtes l’un a acheté un tableau à un prix fort. Pourquoi ?

Me Tchassona Traoré : Vous savez, de mémoire d’homme, Bibi Reine est la deuxième artiste féminine à faire la promotion de la culture TEM. C’est un rendez-vous que je ne saurai manquer pour rien au monde. J’étais très ému non seulement par les talents que cet artiste développe mais également, elle nous renvoie à cette célèbre artiste que nous pleurons qui a été la première a lancé sur la place publique, la culture TEM, je veux parler de Bella Bellow. Elle a toujours chanté en patois TEM. Son album fétiche c’était en tem (ici chant). Beaucoup de togolais ignorent que cette chanson de l’artiste était chantée en tem. Depuis lors au Togo, c’est la deuxième fois que vous voyez une artiste reprendre le terroir tem, comme élément de sa chanson. La culture est très riche et variée. Nous avons plus 57 rythmes différents qui pourraient nourrir davantage la culture nationale. C’est pour ça que nous sommes venus encouragés cette artiste montante pour qu’elle aille plus loin, qu’elle porte plus loin ce terroir que beaucoup ignorent .Nous lui souhaitons bonne chance et à tous ceux qui lui emboîteront les pas.

iciLome.com : Est-ce ce soutien moral s’arrête ici à ce lancement ? Qu’est-ce que l’artiste peut attendre des cadres TEM à Lomé pour son essor ?

Me Tchassona Traoré : Ce qui était surprenant, c’est que trois tableaux étaient mis aux enchères et c’est deux cadres TEM qui ont pris deux tableaux, c’est assez annonciateur du soutien que les TEM attendent apporter à l’artiste. Et je vous avoue que, s’il y avait eu une très grande publicité autour de cet lancement, la salle de Bomako serait très petite pour contenir les gens, car ce que je sais, les personnalités tem sont nombreuses et on ne tarira pas de soutien et d’éloges à l’artiste qui a tant besoin de nous et nous avons besoin d’elle pour faire connaître nos rythmes et chants, la philosophie que véhicule la culture TEM

iciLome.com : Où en est-on avec votre proposition des états généraux de l’opposition togolaise ?

Me Tchassona Traoré : Aux lendemains des élections législatives et compte tenu de ce qui s’est passé et des démarches qu’on a mené avant ces élections afin d’aboutir à des listes communes de l’opposition, nous avons vu que si on avait pu parvenir à nous entendre, la configuration de l’assemblée nationale aujourd’hui serait autre. A partir de là, nous pensons que l’opposition doit se donner un moment de réflexion pour tirer les leçons de l’échec pour l’avenir et permettre aux togolais d’avoir l’espoir en la démocratie. C’est pour cette raison que nous avons proposé l’organisation des états généraux de l’opposition. C’est une nécessité pour notre démocratie, que la classe politique de l’opposition se retrouve autour d’un certains nombre de thématique pour voir comment restructurer la lutte politique au Togo, repositionner notre lutte pour une victoire lors des élections futures qui s’annoncent.

iciLome.com : Est-ce que vos camarades des autres regroupements et des autres partis de l’opposition épousent vraiment votre idée d’états généraux ?

Me Tchassona Traoré : Non seulement nos camarades des autres partis politiques et du Collectif Sauvons le Togo, mais aussi plusieurs leaders d’opinions se sont appropriés notre proposition pour mieux accompagner l’opposition à structurer sa lutte. Si nous arrivons à trouver les moyens de nous entendre, la lutte pour la démocratie au Togo prendra une autre allure et la victoire est certaine.

iciLome.com : Les élections locales prévues pour cette fin d’année seront finalement organisées dans les meilleurs délais. Comprenez-vous les raisons pour lesquelles ces élections traînent encore ?

Me Tchassona Traoré : Il était annoncé avant les législatives qu’avant la fin de l’année, des élections locales seront organisées. Ces élections locales que nous attendons depuis plus de trente ans et qui n’ont jamais eu lieu sont attendues parce que le développement doit pouvoir être organisé à la base avec nos populations qui doivent participer à la prise en main de leur destin.

Si la volonté du gouvernement est de faire du Togo, un pays en marche pour le développement, c’est par les élections locales qu’il faut pouvoir imprimer cette volonté. Depuis que nous sommes sortis des élections législatives, il y a encore des problèmes qu’on n’a pas encore fini de régler concernant ces élections. On en veut pour preuve que le reste du financement promis aux partis politiques qui n’est pas encore versé, la prise en charge des délégués de l’opposition qui reste encore une question de division et les cautions qui devraient être retournées aux partis qui ont atteint un certains taux aux élections ne sont pas encore versés aux partis de l’opposition.
Nous gardons tout de même espoir qu’avec l’accompagnement des amis du Togo, de la communauté internationale, on se retrouvera pour que nous nous entendions sur les conditions qu’il faut mettre en place pour que les élections locales soit consensuelle. Nous devons nous entendre pour organiser les élections locales dans les meilleurs délais pour développer chaque canton, chaque ville pour que les populations puissent respirer et goûter au fruit de la croissance et du développement.

iciLome.com : Quelle est la position de la Coalition Arc-en-ciel par rapport à une possible candidature du Président Faure Gnassingbé en 2015 ?

Me Tchassona Traoré : La question de la candidature de Faure Gnassingbé relève aujourd’hui de l’inconnu. Avant les élections législatives, il y a eu des cadres de dialogue mis en place par le gouvernement, en l’occurrence le Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC) qui est arrivé à certaines conclusions, somme toute, pas assez satisfaisante mais qui, si elles avaient été traduites dans les textes juridiques de l’Etat togolais auraient permis aujourd’hui de clarifier ce débat.
La Constitution de 1992 avait limité le mandat présidentiel à Cinq ans renouvelable une seule fois et il était dit qu’en aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats. Et toutes les modifications constitutionnelles intervenues l’ont été de manière unilatérale et ceux qui en ont bénéficié sont ceux qui sont encore en place.
A la lumière cela et si on aime vraiment ce pays, avec tout ce que nous voyons aujourd’hui comme problème au plan social à tous les niveaux avec la grève des enseignants qui a conduit à la fermeture des écoles, nous pensons que ceux qui gouvernent le pays pouvaient se dire qu’au bout du mandat actuel, même s’il n’y a pas de limitation il faut laisser la place à d’autres pour s’essayer et voir comment le pays pourrait se relever.

iciLome.com : La constitution donne-t-elle le droit au président de se présenter ?

Me Tchassona Traoré : Moi je ne me fie pas aux dispositions actuelles. Si on s’en tient au consensus sur la limitation de mandat acté au CPDC, le débat ne se pose pas. Mais nous sommes au Togo et nous espérons que le dialogue qui a été annoncé va se dérouler rapidement pour permettre de clarifier cette question avant d’aller aux élections.

iciLome.com : Quelle est votre réaction sur l’absence du Premier Ministre pour des raisons de santé ?

Me Tchassona Traoré : Nous lui souhaitons prompt guérison. La maladie n’annonce jamais de bonnes nouvelles. Qu’il se rétablisse vite pour revenir s’occuper des affaires du pays. Nous avons actuellement plusieurs difficultés sur le terrain social et on a besoin du gouvernement dans son entièreté pour conduire les discussions pour sortir le Togo de l’ornière. Ce que nous déplorons est que c’est le Premier Ministre lui-même qui s’occupe du portefeuille de la santé et aujourd’hui qu’il est malade, il est évacué sur la France. Ceci démontre la difficulté que ce pays a à tous les niveaux. On aurait été fier de savoir que le Premier Ministre a été traité par des médecins togolais dans les hôpitaux togolais. C’est déplorable d’évacuer nos dirigeants en France ou ailleurs lorsqu’ils sont malades après plusieurs années d’indépendance.

Commentaires