Le Togo a été le premier pays africain à se doter, dès 1987, d’une Commission nationale des droits de l’homme ; une idée soutenue alors par le président Gnassingbé Eyadema, décédé en 2005.
L’institution est dirigée depuis 3 ans par Alilou Sam-Dja Cissé qui dresse un bilan positif de son action et souligne les avancées réelles accomplies par le Togo en matière de respect des droits de l’homme et des libertés démocratiques.
Republicoftogo.com : La CNDH a-t-elle contribué à améliorer les droits fondamentaux au Togo ?
Alilou Sam-Dja Cissé : C’est une évidence. Les droits de l’homme ont beaucoup évolué au Togo tant au plan normatif qu’au plan de leur jouissance effective. En effet, depuis la signature des 22 engagements en 2004 par le gouvernement, la CNDH a noté des avancées notables dans l’adoption d’instruments juridiques de promotion et de protection des droits de l’homme.
On peut citer notamment la loi de ratification du protocole facultatif à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; la Convention relative aux droits des personnes handicapées ; la loi portant abolition de la peine de mort ; la loi portant code de l’enfant etc.
La Commission note que l’harmonisation des textes et la révision du Code Pénal et du Code de procédure pénale, qui devrait être réalisée dans le cadre du programme de modernisation de la justice, est en bonne voie.
Les libertés fondamentales sont garanties : liberté de la presse, droit d’expression, liberté d’association de réunion et de manifestations publiques. Il faut également mentionner le droit à la santé, au travail ou à l’éducation.
Republicoftogo.com : Avec les récentes élections présidentielles peut-on dire que le Togo a consolidé ses acquis démocratiques ?
Alilou Sam-Dja Cissé : Sous l’angle des droits de l’homme, il est possible d’ affirmer sans risque de se tromper que le scrutin présidentiel du 25 avril est le meilleur jamais organisé depuis les années 1990. Ce scrutin s’est déroulé dans le calme, la sérénité et la liberté. Les diverses missions d’observation électorale et la communauté internationale ont décerné un satisfecit au Togo, et c’est à raison. A travers cette élection, le Togo vient de consolider ses acquis démocratiques.
Je dois souligner que les élections législatives de 2013 et la présidentielle de 2015 ont consacré un grand pas en avant dans le processus d’ancrage de la culture des droits de l’homme au Togo. Le peuple togolais fait preuve de maturité.
Republicoftogo.com : Certains craignent que la fermeture du bureau togolais du Haut Commissariat des Nations Unies au Droits de l’Homme (HCDH) constitue une menace pour les libertés
Alilou Sam-Dja Cissé : Le HCDH, sur la base d’un accord passé entre les Nations Unies et le Gouvernement, avait un mandat précis à exercer dans le temps. Si les deux parties jugent aujourd’hui que la mission confiée au HCDH-Togo est terminée, c’est au vue des progrès enregistrés dans l’évolution de la situation des droits de l’homme.
Il n’existe donc pas de réels motifs d’inquiétude à ce sujet.