Togo - Cette situation pourrie couvait depuis belle lurette au grand marché de Lomé en général et, en particulier, au marché d’Atikpodzi. Des agents de l’Etablissement public autonome des marchés (EPAM) ne cessent de rançonner les pauvres commerçants dans le marché.
Il y a quelques jours, la police a réussi à mettre la main sur des agents, dont une femme (qui sera relâchée un peu plus tard) et un imprimeur. Un des agents qui serait le frère d’un baron du régime a été relâché lui aussi sur un coup de fil.
Actuellement, le directeur de l’EPAM d’Atikpodzi serait en fuite, et avec lui, d’autres faussaires au sein de la boîte.
Selon les informations recueillies auprès des commerçants qui ont requis l’anonymat, ces agents ont mis sur pied un système de fraude qui leur permet de s’enrichir sur le dos de l’EPAM. Le système consiste en l’émission des tickets parallèles à ceux de l’administration du marché. Et donc, les collectes journalières et une partie des taxes mensuelles vont directement dans leurs poches.
Il a fallu la construction d’un immeuble luxueux d’un des membres du réseau pour éveiller l’attention des gens. Une aisance qui contraste avec son salaire. Rapidement alertée, la police a commencé une enquête qui a permit de remonter au réseau.
« Je suis au marché. Nous sommes en train de faire des recoupements », a lancé très gêné Achille Soutounma, Chargé de la Communication et des Relations publiques de l’Epam. Ce dernier n’a pas voulu donner plus de détails sur cette affaire qui ne date pas d’aujourd’hui et constitue un goulot d’étranglement pour les revendeurs et revendeuses du marché d’Atikpodzi.
Ce dossier explique l’état du marché, malgré la collecte des taxes. Plusieurs fois, les commerçants se sont plaints de la situation qu’ils vivent chaque jour dans le marché. Vieux hangars , étals à même le sol, accès difficile au marché en période de pluie, autant de conditions déplorables qui ne reflète pas la taille des taxes collectées chaque jour sur ce marché.
On se rend compte aujourd’hui, avec ces arrestations, que des gens se sucrent dans le dos des commerçants du marché. Toutefois, la situation ne se remarque pas seulement à Atikpodzi. Sur les 35 marchés dans la commune de Lomé, dont l’EPAM a la charge, plusieurs souffrent d’une gestion approximative et calamiteuse.
Ce qui engendre un manque criard d’infrastructures adéquates dans ces marchés. Le quotidien des commerçants est fait de la promiscuité sous des hangars qui peuvent s’écrouler à tout moment sous une pluie ou une chaleur torride.
Certes, ce coup de filet de la police est à saluer. Mais il faut reconnaître que ce sont les menus fretins qui sont brandis devant les projecteurs. Les gros poissons, quant à eux, sont toujours au sommet de ces établissements de gestion des marchés et se la coulent douce.C'est donc vers la direction qu'il faut voir.
Sinon, on ne comprend pas que l’EPAM verse annuellement 50 millions à la Mairie et que les marchés se retrouvent encore dans cet état piteux.
I.K.
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