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Respect minimum!
Publié le jeudi 18 juin 2015  |  Focus Infos


© Présidence de CI par Dr
Photos de famille des Chefs d`Etat et de Gouvernement au 25ème sommet de l`Union Africaine
Dimanche 14 juin 2015, à Johannesburg (Afrique du Sud). Photos de famille des Chefs d`Etat et de Gouvernement au 25ème sommet de l`Union Africaine


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Ouf ! Nous l’avons échappé belle. Les autorités sud-africaines ont probablement épargné à l’Afrique une polémique qui ne se serait jamais éteinte et sans doute un acte qui aurait été considéré par le Soudan comme belliqueux. Elles lui ont certainement évité une humiliation, que bon nombre de citoyens de ce continent auraient très mal vécu : l’arrestation et le transfèrement du président soudanais Omar El BECHIR, à la Cour Pénale Internationale (CPI) de la Haye ( Pays-Bas).

En effet, arrivé le 13 juin à Johannesburg (Afrique du sud) pour participer au 25e sommet de l’Union africaine (UA) monsieur EL BECHIR , visé depuis 2009 et 2010, par deux mandats d’arrêt internationaux : un pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le second pour génocide , a failli ne jamais en repartir. Dès son arrivée sur le sol sud-africain, la CPI dont le pays de Nelson MANDELA a ratifié en 2000 le Traité de Rome l’instituant, a appelé les autorités à l’arrêter. Le lendemain, un tribunal de Pretoria, saisi par une ONG, a rendu un jugement demandant au gouvernement sud-africain d’empêcher Omar EL BECHIR de quitter le territoire national tant que la justice ne se sera pas prononcée sur la demande d’arrestation du président soudanais formulée par la CPI.


Attendue dans l’après-midi, la décision du tribunal a été reportée à lundi matin. El-Béchir, théoriquement interdit de quitter l’Afrique du Sud, est finalement reparti à Khartoum sans attendre que les juges statuent sur l’affaire. Il est vrai que pour certains spécialistes, le numéro 1 soudanais ne risquait en réalité pas grand chose en Afrique du Sud. Avant de se déplacer, il aurait reçu toutes les garanties requises du gouvernement sud-africain. Officiellement présent pour le sommet de l’Union africaine (UA), il est protégé par le « host agreement » que passe l’UA avec les pays membres organisant les sommets délocalisés. Ce texte, largement consacré aux questions logistiques, affirme aussi que les pays hôtes s’engagent à garantir la sécurité et l’immunité des participants. Une « loi » implicite qui est donc respectée par les autorités sud-africaines.

N’empêche que le mal est fait. C’est en effet scandaleux d’envisager l’interpellation d’un président en exercice, en déplacement sur un territoire étranger, quelles qu’en fussent d’ailleurs les raisons. Il ne s’agit pas ici de justifier les crimes et le génocide dont El BECHIR se serait rendu coupable. Ni d’appeler à son profit, une protection ad vitam aeternam et en tous lieux.

Mais simplement d’exiger un minimum de respect pour les dirigeants africains, quels que soient leurs défauts et les abominations dont on les accuse. Non pas pour eux-mêmes, plutôt pour l’institution qu’ils sont, pour la fonction qu’ils incarnent et pour les peuples qu’ils représentent. Lorsque Omar El BECHIR s’est déplacé à Johannesburg, c’est le Soudan qui y fut. Il n’est pas tolérable, au risque sinon d’ouvrir la boîte à Pandore, que l’immunité qui accompagne tout dirigeant d’un pays ait été à ce point remis en cause.


Nulle part au monde, un président en exercice n’est poursuivi ou arrêté au cours de l’exercice de son mandat, sans que d’une manière ou d’une autre, il ne l’ait préalablement perdu ou en est déchu. On voit bien de loin les traditionnels « droits de l’hommistes» et autres activistes de ces questions, s’offusquer de l’issue de l’affaire Béchir en Afrique du Sud. Il faudra sans doute leur rappeler que leur combat, aussi noble et indispensable qu’il fût, ne saurait justifier la remise en cause d’un certain nombre de règles et principes séculaires, établissant l’équilibre dans les relations inter états.

Au surplus, la promptitude de cette Cour à se saisir des dossiers africains et à rester curieusement passive devant des faits hautement plus graves, comme ceux se déroulant actuellement en Syrie, au Yémen, en Irak etc. ou s’étalant depuis des lustres en Colombie avec les FARC ou en Palestine, lui enlève une bonne partie de son crédit. La « bien pensance » a beau proclamer l’utilité de cette Cour, elle aura du mal à convaincre ses opposants dans l’opinion publique africaine, qu’elle a été instituée contre tous les crimes. Même ceux des puissants.

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