Togo - C’est presque devenu une tradition sur le campus de l’Université de Lomé. Les samedis, plusieurs groupes organisés envahissent le campus pour le sport de masse.
Un tour sur le campus le samedi fait découvrir une forêt humaine de laquelle jaillissent des cris, des chants, des sons de tam-tam, le tout formant un bruit assourdissant . Cependant, cette scène, au fil des jours, devient insupportable pour les étudiants et les enseignants.
Dans un communiqué en date du 15 juin dernier, la présidence de l’Université de Lomé a tout simplement interdit ce sport de masse sur le campus. A en croire les autorités universitaires, des groupes organisés qui viennent faire ce sport au campus, se livrent à des « comportements inciviques » qui indignent étudiants et enseignants.
« Le problème ne date pas d’hier. Il se pose aujourd’hui avec acuité », a déclaré Mme Kpégba, enseignant à l’université de Lomé, reçue ce matin par nos confrères de la radio Kanal FM.
Selon la présidence de l’université, ces groupes occupent les voies sur le campus, empêchant les enseignants et les étudiants d’avoir accès à leurs amphis.
« Les professeurs n’ont plus le droit de circuler sur le campus les samedis. Ces gens qui viennent faire du sport tapent sur les voitures des collègues qui veulent frayer un chemin pour aller donner le cours aux étudiants. Ces derniers qui, à moto, veulent aussi arriver dans les amphis sont parfois tabasser. Il est fréquent de voir des ballons rentrer dans les classes en plein cours », regrette Mme Kpégba.
Les étudiants ont des travaux dirigés (TD) et des travaux pratiques (TP) sur le campus de 7h 30 à 22 heures. Et donc tous ces bruits les perturbent énormément.
« Nous avons besoin de sérénité, de calme de confiance pour travailler sur le campus. Comme l’université n’est pas entièrement clôturée, pour que nous la fermions, cette situation nous a amené à prendre cette décision », souligne Mme Kpégba.
Elle ajoute : « L’Université n’est pas la plage, c’est un domaine privé ». C’est pourquoi des instructions fermes ont été données aux vigiles qui font office de la police universitaire pour veiller à l’application de cette décision.
Mais au-délà de cette interdiction, il se pose la question de la gestion qui est faite des infrastructures de l’université par les autorités elles-mêmes. Un problème sur lequel nous reviendrons un peu plus tard.