LOME-« Si la BOAD n’existait pas, il fallait la créer », a indiqué à Lomé ce 13 novembre Dr Boni Yayi. Chef d’Etat du Bénin, Président en exercice de l’UEMOA et ancien Président de la BOAD, M. Yayi a, dans un vibrant plaidoyer entrecoupé d’applaudissements de l’auditoire, exhorté ses pairs à soutenir la BOAD dans ses efforts pour se mettre au service d’un développement accéléré de la zone UEMOA. Le numéro un béninois, à travers ces propos, a renforcé l’optimisme affiché un peu plus tôt, respectivement par C. Narcisse Adovelande (actuel président de la BOAD) et le chef de l’exécutif togolais, Faure Gnassingbé, en lançant les travaux du Forum célébrant les 40 bougies de cette Banque régionale.
Ces trois orateurs se sont exprimés dans la « Salle des banquets » de la « Nouvelle Présidence à Lomé », devant d’anciens Gouverneurs de la BCEAO, des officiels de cette sous-région et d’anciens présidents de la BOAD.
« 40 ans, c’est l’âge de la maturité, le moment propice d’une existence pour faire des projections sur l’avenir », a laissé entendre Boni Yayi, en égrenant ce qui apparaît à ses yeux comme les tâches qui doivent être prioritaires pour la BOAD : « Lutter contre la pauvreté et pourvoir l’UEMOA davantage d’infrastructures de base ». Pour ce faire, l’ancien numéro un de cette Banque a émis le vœu que « cette institution renforce son statut d’instrument idoine d’intégration régionale, finance aussi la création d’entreprises ». De nouveaux défis qui commandent pour être relevés, de « mobiliser plus de ressources au service de la BOAD ». M. Yayi a à ce titre solidement défendu une proposition originale : « Celle d’affecter une partie de l’aide au développement non consommée dans l’UEMOA à la BOAD qui saura en faire une utilisation judicieuse, profitable à toute notre communauté » !
Au nom du peuple togolais, Faure Gnassingbé a pour sa part apprécié et salué l’appui permanent « apporté par la BOAD au Togo durant les moments difficiles, en y finançant la construction d’infrastructures de base et des projets agricoles ». « Il faut que cette Banque régionale devienne plus forte durant les prochaines années, avec une énergie décuplée », a renforcé M. Gnassingbé.
« A l’horizon 2020, la BOAD souhaite s’ériger en Banque de développement forte au service de l’UEMOA, avec des priorités accordées à la construction des routes, la desserte en eau potable, l’irrigation », a indiqué de son côté Christian Adovelande. Pour relever ce grand défi, il faudra surmonter des contraintes de ressources de capital qui se posent actuellement à cette Banque. Les chantiers en la matière demeurent immenses malgré les efforts déployés : l’UEMOA a besoin d’offrir de l’énergie à 83% de ses habitants qui en sont privés, assurer l’accès au marché financier à 93% de ses populations qui en sont exclues. Pour opérationnaliser son «Plan stratégique 2014-2018 », la BOAD dispose d’une enveloppe de 360 milliards de fcfa.
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