Partout, les informations sur la santé des plus hauts dirigeants préoccupent les citoyens. Au Togo, les rumeurs sur la maladie (anecdotique) de Faure Gnassingbé fait des vagues. C’est comme cela parce que nous sommes dans un système politique opaque et hermétique. Le silence et le mensonge l’emportent sur la transparence. Au point que les informations les plus banales, donnent lieu à des supputations dont les effets sont généralement peu maîtrisables.
Que le président soit malade n’a rien d’extraordinaire. Humain de son état, quelles que soient les puissances dont il peut se prévaloir dans la vie publique, il doit aussi succomber à la condition humaine. Alors pourquoi s’émouvoir pour si peu ?!
La communication gouvernementale autour de cette affaire est pour le moins déficitaire. Face à la rumeur, les autorités présentes dans le pays – premier ministre, ministre de la communication et cabinet de la présidence – font dans le black-out. Il a fallu que la presse internationale insiste pour qu’on diffuse quelques bribes d’informations inexactes.
Comme aux temps forts de la dictature, les gens du pouvoir font croire qu’il n’y a rien à voir. Tout se passe bien. Le président vit bien, travaille dur et vaque à ses occupations à l’intérieur comme à l’extérieur du pays…
Bassesse absolue ! Trêve de zèle inutile ! Le président nouvellement réélu ( ) n’est pas un surhomme, et les Togolais ne le savent que trop bien. Les citoyens veulent des nouvelles et de vraies, pour comprendre ce qui arrive à leur semblable de président. Ils veulent prier pour lui s’il est souffrant, parce qu’ils sont éduqués pour être solidaires dans de pareilles situations.
Personne ne peut se réjouir si le président a une situation sanitaire difficile. Nul Togolais ne veut espérer que Faure Gnassingbé subisse le sort de son père (mort au pouvoir en 2005 à la suite d’une maladie dont on n’a jamais su grand-chose). Et c’est choquant de lire dans la presse institutionnelle que les gens qui parlent de la santé du président sont ceux qui lui voudraient du mal. Sacrée bêtise d’un machin de république bananière!
Alors communiquez ! Mesdames et Messieurs. Et arrêtez de nous prendre pour des cons.