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Mauvaise gestion de l’ANSAT /Les magouilles à travers le transfert de stocks, les marchés gré à gré, le recrutement fantaisiste des ouvriers
Publié le vendredi 19 juin 2015  |  Liberté


© Autre presse
Col. Ouro-Koura Agadazi, directeur de l’ANSAT


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Togo - Créée par le gouvernement pour contribuer à la sécurité alimentaire au Togo à travers des mesures pour éviter la pénurie des céréales, l’Agence nationale pour la sécurité alimentaire du Togo est devenue une chasse gardée du Colonel Ouro-Koura Agadazi où l’opacité reste la norme.


Les magouilles à travers le transfert de stocks

Dans chaque région, les directeurs régionaux de l’ANSAT sont chargés d’acheter des céréales qu’ils positionnent à leur niveau. Ensuite, s’organise une activité de transfert de stocks, en complicité avec un transporteur du nom de Pessinaba, propriétaire de plusieurs véhicules titans à Lomé et résident à Klikamé non loin de la station d’Essence Shell. De quoi s’agit-il ?
Le transporteur fait positionner sept (7) titans et Agadazi et son adjudant retraité Yarnaba procèdent aux transferts de stocks inutiles d’une région à une autre. C’est-à-dire un titan transporte 40 tonnes en direction de Kara. Après déchargement, un autre du même transporteur recharge le même stock en direction de Dapaong. A destination et après déchargement, un autre titan reprend le même stock de 40 tonnes, bien sûr, en direction de Lomé. Après la capitale, le même scénario est observé en direction d’Atakpamé, Sokodé et bien d’autres localités. Bref, c’est le même stock de 40 tonnes qui va de région en région en faisant le tour du Togo. A la fin, tous ces tours sont facturés au Trésor Public et le Colonel en sa qualité de ministre fait pression pour que la facture de plusieurs millions de francs CFA soit vite payée.

Une fois le payement fait, le butin est partagé à trois (Agadazi, transporteur et Yarnaba). Très souvent, le transporteur, après avoir aidé à accomplir la mission, se voit lésé parce que les autres ont accaparé la part du lion. La raison invoquée par l’ANSAT pour procéder à ce transfert est qu’il y a urgence, mais les vraies raisons sont le pillage des subventions et le fait de justifier que l’ANSAT bouge sur le terrain.

Chose curieuse, pendant que tout ceci se passe, les gros véhicules de l’ANSAT dont l’acquisition a coûté très cher au Trésor Public sont garés dans les régions et les chauffeurs se reposent, une fois au boulot, n’ont rien à faire et sont payés à la fin du mois.

Tous les gros véhicules des régions de l’ANSAT ont été acquis sous la forme des camionnettes frigorifiques. L’ANSAT fait débarrasser la partie frigorifique pour en faire un petit titan, et ceci, avec la complicité d’un soudeur se trouvant à Agbalépédo en face de GTA, non loin des services des passeports à des coûts exorbitants sur le dos du contribuable togolais.

Le gré à gré à des proches et le recrutement fantaisiste des ouvriers

Les marchés gré à gré sont devenus une routine à l’ANSAT. La plupart des matériels de travail sont acquis par le biais des marchés gré à gré et les principaux fournisseurs sont les proches du ministre, en l’occurrence sa femme et son petit frère sous couvert de certaines sociétés dont la raison sociale préserve l’anonymat au niveau des directeurs régionaux et des comptables. Seuls le ministre et l’Adjudant Yarnaba maîtrisent la situation.
Les recrutements d’ouvriers à l’ANSAT sont aussi une occasion pour s’enrichir. Et la stratégie est la suivante: tout se programme à l’ANSAT pour qu’une seule région soit submergée de travail, tandis que, dans les autres régions, les ouvriers recrutés par affinité et fantaisie sont présents comme ils le peuvent au magasin, mais n’ont rien à faire, et à la fin du mois, ils sont payés sur la base de la facture de tous les ouvriers recrutés. Que font
Agadazi et son fidèle compagnon Yarnaba ?

En effet, les deux complices supposent peut-être que c’est à Dapaong qu’il y a du travail, et au lieu que les ouvriers soient recrutés en grand nombre, on assiste au recrutement d’une liste restreinte de quelques personnes. Celles-ci sont normalement payées à 35000 F CFA tandis que dans les autres régions où il n’y a rien comme activité, les ouvriers sont en grand nombre. Et pour la paye à la fin du mois, un forfait de 5000 F CFA leur est remis après signature d’un état de payement où nulle part ne figure le montant payé, c’est-à-dire les 35000 F CFA, et le reste (la différence des 30000 F CFA) par ouvrier est géré à la Direction Générale par le ministre et son collaborateur.

La gestion faite des stocks achetés par les fonds de subventions annuelles dont bénéficie l’ANSAT

Une fois les céréales stockés dans les magasins de l’ANSAT sur toute l’étendue du territoire, le ministre et son adjudant font le dilatoire avec les magasiniers qui ont besoin des produits de traitement des céréales, en leur disant qu’il y a pénurie et rupture de stocks de ces produits. Et dès que les céréales sont suffisamment charançonnées, ils réussissent à envoyer aux magasiniers des produits de traitement périmés dans les régions où tous les stocks du Togo sont atteints. Sachant bien que la céréale n’est pas du gravier, en quelques mois, tous les stocks du Togo deviennent de la farine. Et chose bizarre, le ministre Agadazi procède à des arrestations arbitraires de ses collaborateurs qui auraient, selon lui, mal stocké les céréales.
Sous prétexte qu’il faut à tout prix préserver pour le pays un stock de sécurité en cas de famine, Ouro-Koura Agadazi demande au Trésor de financer l’achat de nouveaux stocks puisque l’achat constitue pour eux une source intarissable d’enrichissement sur le dos du contribuable, après avoir jeté en prison des innocentes personnes et licencié d’autres de façon abusive.

Comme on le voit, la gestion de l’ANSAT reste chaotique et il n’est pas normal que le Colonel continue à cumuler le poste du DG et celui du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Il faut aussi repenser le Conseil de surveillance et le Comité de gestion de l’ANSAT dont le président n’est autre que le Directeur administratif et financier du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Que peut faire ce dernier devant son ministre-DG et beau-frère.

Coco T.

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