Togo - Pendant que les gouvernants togolais, au moindre mal, sont évacués dans les hôpitaux chics de l’Europe, avec l’argent du contribuable, les Togolais, eux, continuent de mourir dans les centres de santé du pays, surtout au CHU Sylvanus Olympio, pour un simple comprimé de paracétamol devenu rare dans cet hôpital.
Au CHU Sylvanus Olympio, tout est urgence. Les médecins sont obligés de composer avec des conditions très difficiles de travail. Ce qui les amène à voir les patients décéder devant eux, sans qu’ils ne soient capables d’intervenir. Ils manquent de tout.
Les nouvelles qui nous parviennent ces derniers jours sont particulièrement alarmantes. Au CHU Sylvanus Olympio, faute de scialytique, c’est avec les lampes torches de téléphones portables que les médecins éclairent les parties du corps sur lesquelles ils interviennent.
La situation peut paraître ridicule, mais elle doit être prise au sérieux. « Je suis arrivé au CHU avec mes maux de dents. Pour me consulter, le médecin-dentiste était obligé de se servir de la lampe torche du téléphone portable de son assistant. Il s’est servi de cette lampe toute la durée de l’opération de déparasitage de la dent malade », a confié Salomon, un confrère journaliste.
Et le médecin de renchérir : « C’est ce à quoi nous sommes confrontés ici tous les jours. Il n’y a plus de lampe dans presque tous les blocs opératoires qui sont dans cet hôpital. Nous prenons d’énormes risques en opérant les patients dont les cas ne sont pas aussi graves. Quant aux autres, nous les renvoyons tout simplement à la maison, parce que nous ne pouvons pas faire de miracle ».
Au service Gynécologie, par exemple, les femmes enceintes sont installées à même le sol. Elles sont obligées de partager à trois le lit d’une place. A la pédiatrie, 4 voire 5 enfants partagent le même lit.
Cette situation ne date pas d’hier. Elle est là depuis plusieurs années. Mais les pouvoirs publics feignent de l’ignorer. L’argent du contribuable est plutôt destiné à des futilités, même au sommet de l’Etat, pendant que les populations meurent comme des chiens dans ces hôpitaux pourris.
La situation au CHU Sylvanus Olympio fait couler des larmes. C’est le pire que vivent au quotidien médecins et patients.