La conférence de Paris sur le climat (COP21), qui se déroulera à Paris en décembre, doit être l’occasion de parvenir à un accord universel et contraignant en matière d’émissions de CO2. Le Togo est directement concerné par les changements climatiques. Les inondations récurrentes et l’érosion côtière sont des phénomènes qui prennent de l’ampleur.
Pour Marc Fonbaustier, l’ambassadeur de France au Togo, la conférence doit impérativement parvenir à des résultats. Le Togo peut y jouer un rôle déterminant en mobilisant derrière lui l’ensemble des pays côtiers africains.
Quels sont les enjeux de COP21 ?
Marc Fonbaustier : Ils sont énormes, ils sont planétaires. Si on ne modifie pas le modèle de croissance mondiale qui est un gros émetteur de gaz à effet de serre, on va tout droit vers un réchauffement majeur d’ici la fin du siècle. Avec des conséquences dramatiques sur l’environnement pour l’ensemble de la planète et tout cela sera irréversible.
Le Togo en paye déjà le prix avec le dérèglement de la saison des pluies, l’érosion côtière, les effets sur l’agriculture.
Si à Paris, les participants ne parviennent pas à signer un accord universellement contraignant, ambitieux, on va tout droit à la catastrophe.
Comme l’a dit Claude Levi-Strauss : ‘Le monde a commencé sans l'homme et s'achèvera sans lui’. Voilà, le risque, et l’enjeu.
Quelle peut-être la contribution togolaise ?
Marc Fonbaustier : La France, via L’Agence française de développement (AFD) aide les autorités togolaises à formaliser leur contribution qui sera soumis au COP21.
Le Togo sera en mesure de présenter une contribution novatrice et de très grande qualité. Nous comptons sur la créativité de ses experts et de la société civile.
Le Togo peut être un pionnier en matière de protection de l’environnement et un laboratoire des phénomènes qui secouent l’Afrique puisqu’il subit déjà à lui tout seul de nombreux problèmes climatiques et il recherche des solutions en l’intégrant dans son besoin de croissance.
L’ambition est que le Togo soit au COP21 un leader d’opinion et qu’il entraine avec lui l’ensemble des pays côtiers avec lui
Le Premier ministre, Sélom Klassou a un doctorat en hydroclimatologie, il est très sensible à ces questions.
Comment votre pays peut-il aider le Togo à protéger l’environnement ?
Marc Fonbaustier : La France aide le Togo à conceptualiser sa contribution nationale pour la conférence de Paris. En outre, des aides sont apportées pour protéger le littoral. Enfin, nous encourageons le pays à développer l’éolien et le solaire.
L’AFD accompagne le Togo dans la mise en œuvre d’une économie verte qui pourra se réaliser grâce au soutien d’entreprises comme Veolia, Suez ou Vinci.
Enfin, le volet éducation des populations aux questions climatiques est très important et nous pouvons aider le Togo dans ce sens.
Les ressources pourront être trouvées par l’intermédiaire du Fonds vert.
L’un des objectifs de la conférence de Paris est de mobiliser 100 milliards de dollars par an auprès des pays développés, de source publique et privée, à partir de 2020. Cet engagement, formulé lors de la conférence sur le climat de Copenhague en 2009, doit permettre aux pays en développement de lutter contre le dérèglement climatique tout en favorisant un développement durable et juste.
Une partie de ces financements transitera par le Fonds vert pour le climat, dont la première capitalisation a atteint 10,2 milliards de dollars, dont près d’un milliard abondé par la France.