Le spectre de la grippe aviaire plane sur l’Afrique de l’ouest, menaçant de réduire à néant les progrès enregistrés par le secteur avicole dans la région depuis bientôt une décennie. En effet, ce sont environ 1,7 million de volatiles qui ont été touchés par la maladie qui est actuellement présente au Nigeria, au Niger, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Burkina Faso.
Dans ce dernier pays, la maladie a déjà provoqué 2 millions de dollars de pertes directes et pourrait faire monter cette facture à six millions de dollars, indiquent les autorités. Le Burkina Faso qui a évalué à 8,2 millions de dollars ses besoins en financement pour juguler l’épidémie n’a pu réunir qu’environ 4 millions de dollars. Sur le terrain les indemnités proposées aux producteurs en échange de la mise à mort de la volaille contaminée ne parvient pas à compenser leurs pertes. Aussi, certains cachent-ils leurs volailles espérant les revendre clandestinement.
Du côté de la FAO, on envisage de plus en plus des pertes lourdes susceptibles d’impacter négativement la sécurité alimentaire dans la région. Résumant l’impasse vers laquelle la situation se dirige, Juan Lubroth, vétérinaire en chef de la FAO déclare à IRIN : «Si les consommateurs n'ont pas confiance et qu'ils évitent la volaille, le marché sera soumis à des pressions. Soit les prix deviendront trop élevés en raison de la rareté de l'offre, et les gens n'auront plus les moyens de s'en offrir, soit ils deviendront trop bas et les éleveurs ne parviendront pas à joindre les deux bouts.»
Cernés de toutes parts par le mal, on se demande combien de temps encore le Bénin et le Togo seront épargnés par l’épidémie.