Togo - Le ministère français des Affaires Etrangères a ouvert ce mercredi 13 novembre à l’Hôtel Sarakawa, à Lomé, un séminaire sur le trafic des êtres humains, à l’endroit de cinq pays du Golfe de Guinée à savoir le Togo, le Ghana, le Bénin, le Nigéria et le Cameroun ; des pays considérés comme ceux d’origine, de transit et de destination de cette traite. Placé sous le thème « Appui à la lutte contre la traite des êtres humains dans les pays du Golfe de Guinée », ce séminaire s’inscrit dans le cadre du lancement du projet « Fonds de Solidarité Prioritaire » (FSP), du ministère français des Affaires Etrangères.
D’après les informations des Nations Unies et du Conseil de l’Europe, la traite des êtres humains serait la troisième forme de trafic la plus répandue dans le monde après le trafic de drogues et le trafic d’armes et représente chaque année, environ 2,5 millions de victimes, principalement des femmes et des enfants. Ce fléau selon les organisateurs, est particulièrement répandu en Afrique de l’Ouest. Fort de ces constats, que les organisateurs jugent alarmant, il était impérieux de « mettre l’accent sur cette zone géographique (la zone Ouest Africaine ndlr) ». Ce nouveau projet (FSP) d’une durée de trois ans, aura donc pour but « de renforcer les capacités des acteurs dans la lutte contre la traite des êtres humains », ont souligné les organisateurs.
Les organiseurs ont reconnu l’engagement de ces cinq pays du Golfe de Guinée dans la lutte contre la traite des êtres humains malgré quelques facteurs qui continuent de limiter l’efficacité de leurs actions. Le Chargé des Affaires de l’Ambassade de France au Togo, Guillaume Lemoine, a souligné que ces facteurs sont le sous-emploi, les difficultés d’accès à l’éducation ou encore la paupérisation des structures familiales. Entre autres facteurs, notons la perméabilité des frontières, la corruption de certains fonctionnaires, la participation de groupes ou de réseaux criminels organisés, la capacité ou la volonté limitée des agents d’immigration ou de la police à contrôler les frontières, l’absence de législation adaptée et l’absence de volonté politique et d’engagement à faire respecter la législation.
Guillaume Lemoine, a également indiqué que les Organisations Non Gouvernementales (ONG) « doivent continuer de sensibiliser les décideurs et la police à la nécessité de protéger les victimes afin de les sortir de leur marginalité pour leur permettre de participer à la lutte contre les trafiquants ». Pour lui, le mécanisme par lequel le trafic est effectif est aussi connu. « Au départ, il y a le rêve d’un avenir meilleur, la promesse d’un travail bien rémunéré ; à l’arrivée, après avoir découvert la tromperie le travail promis n’existe pas, cette main d’œuvre clandestine se retrouve à la merci d’intermédiaires qui par la contrainte ou par la violence, obligent les victimes à un travail forcé et à des conditions de vie indignes, que ces esclaves des temps modernes ne peuvent dénoncer à la police sans risques de représailles », a-t-il dit.
Quant aux décideurs, aux services de détection et de répression, à l’appareil de justice pénale et à la magistrature ainsi qu’aux organisations non gouvernementales, ils ont été invités par M. Lemoine à « jouer leur partition dans un esprit de coordination particulièrement renforcé pour bannir définitivement cette pratique de la surface du globe ».